C H R O N I Q U E

Lentement mais sûrement en cette fin de décennie, Saxon revient aux affaires.
Depuis l'album Solid Ball Of Rock (1990), le groupe anglais a délaissé l'aspect lisse et commercial de ses albums de la seconde moitié des années 80 pour revenir à des sonorités plus heavy, celles qui étaient les siennes sur ses premiers opus. Malheureusement, l'époque n'était plus au Heavy old school. Si bien que les albums sortis après : Forever Free (1992) et Dogs Of War (1995), bien que tout à fait honnêtes, n'ont pas eu l'impact escompté. Mais déjà avec le décapant Unleash The Beast (1997), Saxon avait montré qu'il fallait toujours compter avec lui.

En 1999 sort le quatorzième album du groupe, Metalhead. La conjoncture est redevenu favorable au Heavy (eh oui, les modes passent et le Heavy reste) et surtout, l'album des vieux briscards anglais contient de sacrés morceaux.
Metalhead sonne plus moderne également, plus dans l’air du temps. Le petit passage entre les mains habiles de Charlie Bauerfeind a contribué à faire évoluer le son Saxon. Dernier point qui a pu avoir son importance : les Britanniques ont changé de maison de disque, passant de chez Virgin à SPV. Peut-être que le label indépendant allemand a davantage cru en Saxon que la société précédente, grosse multinationale pour qui le Heavy Metal ne doit pas être une priorité. Ce qui implique davantage d’efforts pour la promotion de l’album. Et ce genre de chose, ça compte ! 
Du Saxon d'origine, il ne reste plus que le duo Biff Byford (chant) et Paul Quinn (guitare). La basse est tenue par Nibbs Carter depuis, à ce moment-là, une dizaine d'années. Doug Scarratt tient la seconde guitare depuis 1996 et un nouveau batteur a fait son apparition, Fritz Randow. Mais l'ancien batteur du groupe, Nigel Glockler, se tient tapi dans l'ombre puisqu'il signe l'intro. Il reprendra les baguettes quelques années plus tard.
L’album commence très bien. Le titre éponyme, lourd et doté d'un refrain qui reste bien en tête nous met dans de très bonnes dispositions. Les deux titres suivants sont tout aussi excellents, notamment Conquistador. Avec ce morceau, on se dit que Saxon tient peut-être son nouveau Crusader. Bien que plus rapide que ce dernier (la double est de retour !), il est comme lui doté d'un refrain imparable. Comme quoi, les morceaux aux thèmes guerriers (Warrior, Crusader, Dogs Of War), ça leur va bien ! En tout cas, ce Conquistador sonne immédiatement comme un futur classique du groupe.
Quelques titres sont moins intéressants toutefois comme ce What Goes Around qui suit ou bien Prisoner et Piss Off plus loin. Mais la qualité revient sur des morceaux comme Song Of Evil, le speedé All Guns Blazing (mais pas aussi speedé que son homologue signé Judas Priest quelques années plus tôt), Watching You et le Sea Of Lies qui clôt l'album tout en nuances.

Sans être le meilleur album de Saxon, car encore assez inégal en qualité, Metalhead sonne le retour en grâce pour le groupe. Un retour concrétisé deux ans plus tard avec un concert monumental en haut de l'affiche du Wacken, immortalisé sur le DVD The Saxon Chronicles.

Tracklist de Metalhead :

01. Intro
02. Metalhead
03. We Are Travellers In Time
04. Conquistador
05. What Goes Around
06. Song Of Evil
07. All Guns Blazing
08. Prisoner
09. Piss Off
10. Watching You
11. Sea Of Lies

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