C H R O N I Q U E

Ce nouvel album de Scarve est le signe de la fin d'une période de trouble pour le groupe. Après un très bon Irradiant en 2005, alors que le groupe s'apprête à rentrer en studio en 2006 pour mettre en boîte son successeur, le chanteur en charge de la partie claire des vocaux s'en va hurler chez Mnemic, groupe de cyber trash mélodique nordique. Guillaume Bideau plaque donc le groupe, conscient qu'une telle opportunité ne se représentera pas de sitôt. Pierrick Valence se retrouve donc seul aux commandes du groupe, alors que Dirk Verbeuren veut lui aussi consacrer sa batterie à Soilwork. Le metal nordique aura-t-il raison de Scarve ? Et bien à première vue non. Le groupe est bien là, avec un nouveau chanteur qui était déjà apparu sur le premier Darkane (la vengeance est un plat qui se mange...froid non ?) et nous livre son quatrième album répondant au nom The Undercurrent. Première constatation, le groupe a beaucoup travaillé par ordinateur et cela s'entend. Le son est organique et même si il arrive à se faire lourd il manque un peu de profondeur.

Premier morceau, "Endangered", avec ses guitares tronçonneuses dans la continuité d'Irradiant, sa structure plus alambiquée rappelant les premiers travaux du groupe. Le chant se place parfaitement et marque plus la différence qu'auparavant entre le clair et le hurlé. La mélodie sinueuse s'insert parfaitement au tout. Bonne entrée en matière donc.

"Imperceptible Armageddon" confirme l'orientation un brin moins brutale du groupe mais au profit de chansons plus construites et plus travaillées. Le nouveau chanteur apporte une touche nordique indéniable, faisant fortement penser à un croisement de Strapping Young Lad et de Darkane.

Le groupe enchaîne avec "Senseless" qui lui fait penser soit au Heavy As A Really Heavy Thing ou au Alien de S.Y.L. soit à l'autre beau projet de notre père à tous (du mien au moins) Devin Townsend et son fabuleux Devin Townsend Band première période (Accelerated Evolution).

"The Plundered" avec ces faux airs gojiresque surtout dans les blasts et le chant qui fait beaucoup penser aux landais.

Gros morceau en perspective. "Assuming Self" envoie plus directement un French Death particulier plus traditionnel vis à vis de la marque de fabrique du groupe.

"Fathomless Descent" avec son rythme hésitant est lui dans la continuité.

"A few Scraps Of Memoriam" débute par une atmosphère industrielle puis devient enfin le mélange dantesque des landais et du canadien psychopathe. On y est enfin mais encore une fausse note * le chant trop typé cyber et nordique du nouveau venu qui sied moyennement au morceau.

Dernier coup, "Rebirth" avec son rythme posé diabolique nous expulse gentiment vers la sortie. Et oui déjà la fin.

Alors que reste-t-il de nos amours ? Un groupe qui continue sa progression vers la formule parfaite, qui nous livre un disque sympathique, travaillé mais manquant d'une part d'ambition (huit titres, c'est court) et d'autre part souffrant d'une production pour le moins étrange. Rendons toutefois hommage à Pierrick pour avoir su garder le navire à flots et pour avoir réussi à sortir ce quatrième disque d'un groupe qui tarde tout de même à confirmer.