Artiste/Groupe:

Scorpions

CD:

World Wide Live

Date de sortie:

1985

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

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World Wide Live, paru en 1985, est le second double album live de Scorpions. Il sort alors que le groupe allemand est au sommet de sa gloire, un succès qu’il doit principalement à son dernier album studio en date, le multi-platine Love At First Sting.
Comme Scorpions avait clos la période Uli Jon Roth par le très bon album live Tokyo Tapes en 1978, ce nouveau live ne comprend que des morceaux de la période Matthias Jabs, c'est à dire des quatre derniers albums en date : Lovedrive, Animal Magnetism, Blackout et Love At First Sting. Et c’est un vrai best of live de ces quatre albums qui nous est proposé ici.

Autre différence avec Tokyo Tapes : Comme son nom l'indique, World Wide Live n'a pas été enregistré dans un seul endroit comme c'était le cas du Tokyo Tapes (au Sun Plaza Hall de Tokyo) mais un peu partout dans le monde principalement durant l’année 1984 (et principalement en Californie, sur les shows de Los Angeles, Costa Mesa et San Diego). Pas d'inquiétude au niveau des transitions entre les morceaux, on n'y voit que du feu. Les seules fois où l'on se rend compte que ces morceaux n'ont pas tous été enregistrés au même endroit, c'est quand Klaus Meine interpelle le public : "California !", "San Diego !", "Costa Mesa !"... et "Paris !". Oui, un morceau a été enregistré à Bercy. Il s'agit de Holiday, titre sur lequel le public français donne de la voix, et pas qu'un peu. On voit ça plus bas.

Tout comme pour le Live After Death de Iron Maiden sorti la même année, il faut savoir que la première version du CD n’offrait pas tous les morceaux présents sur le vinyle. Heureusement, sur la réédition de 1997, tous les titres sont revenus.

Le groupe entre en scène sur un Coming Home bien énervé (la partie calme du morceau a été zappée), histoire de mettre la patate d’entrée. Le clou est enfoncé avec un Blackout bien énergique lui aussi. Après un Bad Boys Running Wild parfaitement exécuté (avec quelques larsens en prime pour bien voir que c’est du live), on se plonge dans les deux premiers albums enregistrés avec Jabs, Animal Magnetism avec Make It Real et Lovedrive avec Loving You Sunday Morning. Il est à noter que Lovedrive est particulièrement à l’honneur puisque cinq titres en sont extraits, c’est à dire autant que des titres du dernier album en date et dont c’est la tournée de promotion. Les nouveaux titres ont toutefois l’air de recevoir le meilleur accueil de la part du public, c’est encore le cas avec Big City Nights sur lequel Klaus Meine fait chanter le public.
Sur l’instrumental Coast To Coast, Klaus s’empare d’une guitare pour accompagner Rudolf Schenker et Matthias Jabs. On remarque que la version jouée ici est un peu moins rapide que l’originale figurant sur Lovedrive (est-ce pour permettre à Klaus de suivre le rythme ?). Au contraire, Make It Real est jouée un peu plus rapidement que la version studio.
Et voici donc le fameux Holiday, repris par un Bercy chauffé à bloc, qui vient épauler un Klaus pas forcément très en voix ce soir-là. Cette version du morceau ne contient que la partie calme et on enchaîne directement sur le tube des tubes, j’ai nommé Still Loving You. Ah la la, qu’est-ce qu’on a pu emballer là-dessus dans les boums de l’époque ! Bon, heureusement qu’il y avait des ballades comme celle-là de temps en temps dans le Metal parce que, en général, le Metal (le Hard Rock à l’époque), c’était pas la musique qu’il fallait écouter pour plaire aux jeunes filles. Mais je m’égare… Revenons au live. En ce qui concerne ces deux ballades, je trouve un peu dommage de les avoir collées l’une à la suite de l’autre. Mais bon, ce n’est qu’un tout petit bémol.
Ainsi se terminait le premier disque. Le second débutait par l’autre gros tube du dernier album en date, Rock You Like A Hurricane. Succès garanti. Can’t Live Without You permet à Klaus de faire de nouveau participer le public. Another Piece Of Meat, l’incontournable The Zoo et No One Like You, que des excellents morceaux, continuent d’enchanter nos oreilles. Le son de ce live est correct mais pas énorme (mais c’est le défaut des productions des albums de la décennie de toute façon). Je trouve la batterie un peu trop en avant. Et ce n’est pas parce que c’est un enregistrement live que la basse est plus audible que sur les albums studio du groupe. C’est clair que la basse n’est pas un instrument spécialement mis en avant chez Scorpions mais quand même, on était en droit d’espérer l’entendre un peu plus dans les conditions live. Ce n’est pas le cas.
Le point d’orgue de ce live, je trouve, c’est sur le déjà très énervé Dynamite en version studio qui, là, explose littéralement. Celui qui trouve que Scorpions est un groupe un peu trop mou doit écouter cette version (ou celle d’Another Piece Of Meat ou encore Blackout) et revoir son jugement.
Sur Tokyo Tapes, on avait eu droit au solo de batterie de Herman Rarebell. Ici, on a droit au solo de guitare de Matthias Jabs (Six String Sting). Et comme très souvent dans pareil cas, ce n’est pas le moment le plus excitant de ce live (et quatre minutes, c’est long). En plus, je trouve qu’il casse carrément l’élan du morceau Can’t Get Enough puisqu’il le coupe en deux. Autre choix peu judicieux, c’est d’avoir terminé ce live par Can’t Get Enough dont le final en crescendo ne fait pas vraiment fin de concert alors que la fin de Dynamite s’y prêtait très bien.

A part ce solo un peu long et cette fin de concert un peu tronquée, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce double album live qui a sa place sans discussion parmi les meilleurs albums live de Metal des années 80. Il faut dire qu’il n’y en a pas eu tant que ça, des bons albums live de Metal dans les années 80.

Tracklist de World Wide Live :

01. Countdown (intro)
02. Coming Home
03. Blackout
04. Bad Boys Running Wild
05. Loving You Sunday Morning
06. Make It Real
07. Big City Nights
08. Coast To Coast
09. Holiday
10. Still Loving You
11. Rock You Like A Hurricane
12. Can’t Live Without You
13. Another Piece Of Meat
14. Dynamite
15. The Zoo
16. No One Like You
17. Can’t Get Enough (part 1)
18. Six String Sting
19. Can’t Get Enough (part 2)