Shining

Artiste/Groupe

Shining

Album

VI-Klagopsalmer

Date de sortie

Juillet 2009

Style

Black Métal

Chroniqueur

Damien

Note Damien

15/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E

Tremblez bande de larves Kvaforth et sa bande sont de retour. Il aura mis du temps a être a portée d'oreille ce tant attendu successeur du fabuleux V-Halmstad paru il y a déjà deux ans. Annoncé un peu partout depuis plus de 6 mois, VI-Klagopsalmer sort enfin des tréfonds de l'enfer pour semer chaos et désolation sur fond de mélodies dédiées aux anges de la mort. Enfin ça c'est que l'on croit d'un disque de Black, ceux qui suivent Shining savent que le groupe a passé ce stade depuis son second album, pour aller voir du côté de la douleur agonisante de l'âme humaine et de la souffrance liée au désespoir si l'herbe n'était pas plus longue.

La question est sur toutes les lèvres : VI réussit-il l'exploit d'être aussi bon que V ? Shining n'a-t-il pas usé tout son talent ?
Premier élément de réponse : Vilseledda Barnsjälars Hemvist.D'un dynamisme et d'une puissance qui font du bien, l'ouverture de ce nouvel album est totalement Shining : Kvaforth nous martyrise, met tout en oeuvre pour nous faire sentir ses émotions, ne fait preuve d'aucune retenue. Première surprise : il est soutenu par des choeurs légérements flippants. Excellente idée, celà sied a ravir avec l'ambiance de la pochette, montrant une superbe image d'une ancienne usine abandonnée, presque glauque et beaucoup plus suggestive qu'une maison hantée. A signaler qu'elle n'est pas l'oeuvre de Kvaforth mais d'un des membres de Watain, première pour le groupe.

L'ambiance est posée, Plagoande O'Helga Plagoande surgit avec ses fausses allures de Laat Oss Ta Allt Fraan Darandra (V-Halmstad). Rythme plutôt rapîde donc, le riff est majestueux, et le break est l'occasion d'une première accalmie, breaks qui avaient fait la réputation du génial prédécesseur de Klagopsalmer. Après deux titres, quelques conclusions s'imposent : Kvaforth joue plus dans le registre de la haine et de la colère que de la douleur, le riffing sonne plus métal que jamais, mais du coup un peu moins Black qu'avant. Et surtout, Shining fait toujours peur.

Passons maintenant a Krossade Drömmar Och Brutna Löften. La cavalcade rejoint cette fois l'esprit d'un Besvikelsens Dystra Monotoni (encore et toujours le mètre étalon V Halmstad), la folie et l'intérêt en moins. Certes, l'orage gronde, certes Niklas a rarement été aussi haineux. Certes la mélodie prinicpale est sacrément bien trouvée. Mais il manque ce petit truc, l'étincelle qui faisait mouche sur les anciens disques. Shining peut il décevoir ? Les éléments hispaniques de Fullständigt Jävla Död Inuti nous font mentir. Et lorsque Niklas utilise enfin sa voix claire pour un refrain épique et carrément Païen, on retrouve un peu du génie des suédois. La partie centrale, technique, dénote un manque d'émotion. Mais ce morceau a de quoi vous hanter pendant des siècles et des siècles, Kvaforth n'ayant jamais paru aussi humain. Ecoutez ce morceau un soir d'orage, au bord de la mer, si vous ne ressentez rien c'est que vous êtes un robot. Ou un mouton, insensible aux affres de la vraie musique. Ohm-Skoj Att Leva est lui une reprise d'un groupe du pays, une longue mélopée acoustique, décrivant un paysage du 17ème siècle ravagé par la guerre, nous permettant de contempler la mort et la désolation qui s'élève au dessus d'un chant de bataille, entre tristesse et fierté du devoir accompli. Mais déjà c'est le temps du sixième et ultime morceau, Total Utfrysning. Et durant un quart d'heure voici défiler devant nous une fresque, un long, très long moment où l'on voit Shining se replier sur lui même, comme un autiste, et jouer pour lui même. Première partie Black classique dans l'esprit du groupe, break encore plus classique, et fin cinématographique, voici un morceau étrange, nous laissons spectateur et non plus acteur, et laissant un goût étrange.

Un peu comme Klagopsalmer. Cet album n'est pas mauvais, loin de là. Il a une classe certaine, certains riffs sont de très haut niveau, Kvaforth ne fait preuve d'aucune défaillance, et au final le tout est assez homogène et équilibré. Un peu trop peut être. Car oui, il faut le dire, le groupe déçoit un peu. Pas de folie, des riffs réussit mais qui ne touchent jamais le divin, 6 titres qui ne nous laissent tous spectateurs au bord de la route, on était en droit d'attendre plus de Shining. N'ayez pas peur, les suédois restent au dessus du lot mais semble pour la première fois humains et capable de se montrer un peu moins inspirés. On replongera donc dans l'infini V-Halmstad et dans les autres volets au final plus passionnants en attendant un septième volet déjà en cours d'écriture. Kvaforth serait-il déçu par Klagopsalmer ?