SHINING

Artiste/Groupe

Shining

Album

Grindstone

Date de sortie

20/02/2007

Style

Métal Complexe Décalé

Chroniqueur

Damien

Note

19/20

Site Officiel

http://www.shining.no/

Distributeur

Differ-Ant

C H R O N I Q U E

Les norvégiens sont fous. Et ceux-ci encore plus que les autres. Dimmu Borgir fait du métal extrême. Shining fait de la musique extrême. D'abord, le nom du groupe renvoie à une seule chose : le film de Stanley Kubrick. Pas de questions, le groupe le revendique et se pose donc en pendant musical du film. Alors, comment définir le son du groupe ? Enfin, les sons du groupe.

Le premier titre reprend le nom du précédent album, il en reprend aussi la folie. Supersonique puis Doom, on se retrouve en plein bordel, ça part dans tout les sens, les guitares miaulent au clair de lune, on sent le King Crimson passer dans tes fesses et ressortir par le nez.

Winterreise ne ressemble à rien. Stalemate Longan Runner est un morceau de Hard fossoyeur, avec une puissance à faire pâlir 99% des prod actuelles, la montée prog se fait jouissive.

Un interlude psychopathe résonne. Moonchild Mindgame varie les plans instrus, The Red Room est joyeux et sautillant, avec un léger goût de Sabbath derrière. Léger bien sûr, parce que le free-jazz collé dessus n'a plus rien à voir avec ce que l'on connaît. En fait voilà, cet album ne ressemble à rien de connu.

C'est un choc. Psalm, morceau de 7 minutes est tout bonnement terrifiant pour peu que l'on se laisse prendre au jeu. Ce disque n'est pas un disque mais une oeuvre d'art, à prendre en entier, à écouter d'une traite. Il faut plonger dedans corps et âme, oublier qui l'on est, oublier où l'on est et fermer les yeux. Jusqu'à l'apocalypse.

Fight Dusk With Dawn. Halluciné, hallucinant, barbare, raffiné, lourdingue, annihilateur, sans queue ni tête. Comment résumer un tel disque à une chronique : prenez le truc le plus fou de Patton (au hasard Mister Bungle avec son Disco Volante croisé avec le Director's cut de Fantômas), faite le copuler avec du Free Jazz, faites le jouer par une bande de psychopathes échappés de l'asile qui semble maltraiter ses instruments comme si il les découvraient pour la première fois, arrosez au Kérosène et savourez. Vous n'aurez pas l'occasion d'entendre cela ailleurs. Vous ne pourrez jamais retrouver un tel chaos d'une maîtrise technique aussi ahurissante. Bouleversant et merveilleusement parfait.