Shining

Artiste/Groupe

Shining

CD

One One One

Date de sortie

Juin 2013

Label

Indie Recordings

Style

Blackjazz

Chroniqueur

florentv

Note florentv

18/20

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C H R O N I Q U E

Rares sont les albums qui à eux seuls créent un genre nouveau. C'est pourtant l'exploit qu'avait réussi Shining il y a trois ans avec son Blackjazz. Cet album lançait la trilogie du même nom, composée donc de ce premier album, d'un live sorti en 2011 et de petit dernier qui est arrivé au début du mois dans les bacs : One One One.

Dix secondes. C'est environ le temps qu'il vous faudra avant de vous de secouer la tête sur I Won't Forget, le premier morceau. Cette conclusion de la trilogie démarre sur un titre ultra accorcheur, avec un gros son de guitare bien saturé. Le tout est réhaussé par des claviers bien denses et un chant terriblement agressif. Jorgen Munkeby (chant, guitare et saxophone) ne cache pas la volonté du groupe de faire des morceaux plus directs et nous a donc pondu une floppée de riffs imparables.  Le résultat est une folie permanente, une agression totale, jouant constamment avec votre sens du rythme. Le cycle Blackjazz étant prolongé on retrouve au fil de l'album des références et des rappels du premier album, que ce soit la séquence de clavier de My Dying Drive (provenant de Fisheye) ou ces décomptes épileptico-frénétiques que l'on retrouve entre autre sur How Your Story Ends.
Au-delà de la recherche d'une efficacité immédiate, le groupe continue de nous rendre cinglés avec des passages de ce freejazz saturé qui fait la renommée du groupe. Alors bien sûr on est loin des morceaux à tiroirs de Blackjazz, le format des compos est ici plus conventionnel. Une autre nouveauté est l'ajout de voix claires qui donne l'illusion d'un album plus facile d'accès. Mais ne vous y trompez pas, One One One ne s'apprivoise pas si facilement. La longueur plus "normale" des morceaux et la présence de voix claires n'enlèvent pas la dinguerie intrinsèque à Shining. On retrouve encore ces séquences de blasts apocalyptiques qui ont traumatisé un bon nombre de batteurs (The One Inside) ou ces délires rythmiques incompréhensibles pour le commun des mortels. Pour avoir une idée de la bête, imaginez l'accouplement entre l'indus dévastateur de Strapping Young Lad et les rythmiques affolées de The Dillinger Escape Plan. Avec un bonus. Le saxophone. L'utilisation de l'instrument par Munkeby est juste à tout moment. Qu'il soit là pour accompagner le chaos musical (The One Inside) ou pour aller dans un style plus mélodique (How Your Story Ends) le sax semble en permanence à sa place. On en vient presque à se poser cette question, comment se fait-il que personne n'y ait pensé avant?

Shining signe là un chef-d'oeuvre. L'album se suffit à lui-même, mais il donne surtout une dimension supplémentaire aux travaux précédents. Certains regretteront peut-être l'aspect plus jusqu'au boutiste de Blackjazz. Et c'est peut-être là toute la force de l'album : réussir à créer une musique plus complexe qu'elle n'y paraît, tout en gardant son identité propre. Un équilibre difficile à trouver, mais que Shining a atteint de manière admirable.    

 

Tracklist de One One One : 

  1. I Won't Forget
  2. The One Inside
  3. My Dying Drive
  4. Off The Hook
  5. Blackjazz Rebels
  6. How Your Story Ends
  7. The Hurting Game
  8. Walk Away
  9. Paint The Sky Black

 

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