Silent Opera

Artiste/Groupe

Silent Opera

CD

Reflection

Date de sortie

Février 2014

Label

Massacre Records

Style

Death Metal Symphonique

Chroniqueur

dominique

Note dominique

13/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Après un premier album autoproduit et prometteur (ici), le groupe français Silent Opera revient en force avec un second album signé sous le label Massacre Records. Avec ce Reflection, les Aquitains confirment leurs qualités et leur valeur. En effet, si l’on peut reprocher à ce second album d’utiliser et de s’attarder un peu trop sur certains clichés du death symphonique, le désir du groupe de s’approprier une approche plus progressive permet, selon moi, à cette production de ressortir un peu de la masse des albums de la catégorie.

De caricature à promesses.

Il y a quelques temps, Boris des Monkey3 me disait « il faut faire tomber les barrières musicales pour libérer l’esprit découverte du public ». Cette approche libertaire semble avoir été adoubée par Silent Opera. En effet, même si le groupe fait fonctionner à plein régime son fond de commerce death metal mélodique, il tente également quelques digressions intéressantes et ose rompre les barrières stylistiques. Et autant vous le dire tout de suite, même si ces incursions en terre inconnue sont encore trop peu fréquentes, ce sont elles qui apportent un plus à l’album. Car, si c’était pour écouter des titres comme l’intro caricaturale de ce Reflection (Beyond The Gate Of A Deep Slumber), cela ne vaudrait pas la peine de faire le détour. 

Si globalement, l’esprit death metal reste omniprésent (Fight Or Drift ou Dawn Of The Fool),  certains morceaux apportent, en même temps que le style gothico-mélodique, un pointe progressive des plus intéressantes. Des exemples ? Nighmare Circus ou Dorian, titres dans lesquels on assiste évidemment au un ping-pong attendu entre la douceur mélodique de la voix Laure Laborde et la violence gutturale hardcore de Steven Schriver. Pour ces deux titres toutefois, le plus intéressant se passe derrière, lorsque les instruments rythmiques d’Olivier Sentenac (basse) et de Jon Erviti (batterie) osent rompre la torpeur ambiante avec une approche arythmique et saccadée. C’est ce qui permet à des morceaux longs de six à huit minutes de ne pas lasser l’auditeur. Vous vous demandez peut-être pourquoi je n’associe pas à ce constat positif la bonne guitare de Romain Larregain et les nécessaires claviers de Laura Nicogossian ? Et bien justement parce qu’ils restent trop consensuels, trop normaux. A leur  décharge, ils servent de liens mélodiques entre deux mondes qui ne sont pas (encore) intégrés. Autant Laura que Romain apportent et supportent des variations, comme dans The Great Chessboard, mais tous leus deux restent trop souvent dans un même registre et ne semblent pas oser sortir de leur zone de confort. Ce manque de risque crée même quelques déceptions comme le trop mélancolique et pictural Chronicles Of An Infinite Sadness. Toutefois, preuve que Silent Opera progresse régulièrement, les deux derniers titres sont plus intéressants. Le bon Inner Museum est même très proche d’une intégration progressive totalement réussie. Quant à Sailor, Siren And Bitterness, il souffre d’une longueur excessive à mon goût (onze minutes trente). Cela dessert malheureusement un titre qui aurait eu tout à gagner s'il avait su surfer plus longtemps sur l’imagination et la qualité musicale produite durant sa première minute, sans se perdre sur des longueurs inutiles.

Ce Reflection n’est donc pas dénué d’intérêt et mérite que l’on se penche dessus. Tout ceci est perfectible, mais avec ce second album, Silent Opera confirme le bien que l’on pensait d’eux après Act One.

 

Tracklist de Reflection :

01. Beyond The Gate Of A Deep Slumber
02. Nightmare Circus
03. Dorian
04. The Great Chessboard
05. Fight Or Drift
06. Dawn Of The Fool
07. Chronicles Of An Infinite
08. Inner Museum
09. Sailor, Siren And Bitterness

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