Slayer



Artiste/Groupe

Slayer

CD

Reign in Blood

Date de sortie

1986

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Jojo

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Amis de la poésie, cassez-vous. Cet album n'est pas pour vous. Cet album, c'est celui de quatre ados vénère qui veulent montrer qu'ils en ont, bien accrochées dans le pantalon. Et ce Reign in Blood n'est finalement rien d'autre qu'un concentré de violence, de répulsion, de dégoût, de haine qui pue comme l'urinoir de l'Enfer. Reign in Blood, c'est une demi-heure de carnage, de mépris de l'humanité joués avec une furie presque démoniaque.


Reign in Blood c'est tout d'abord un album qui à lui seul donne une définition du mot « culte ». Reign in Blood c'est tout d'abord Angel Of Death, avec ce cri perçant qui annonce l'arrivée du prophète de la mort, qui n'est autre ici que Joseph Mengele. Car oui, pas de niaiseries radiophoniques ici, le chanteur Tom Araya vient vomir dans nos pauvres oreilles le récit des expériences effectuées sur des bébés juifs par le tristement célèbre docteur nazi Mengele (« frigid cold, crack your limbs, how long can you last in this frozen water burial? »). C'est rapide, puissant, porté par un riff désormais célèbre et qu'on apprend dans toutes les cours d'école (ou presque).


Mais Reign in Blood ce n'est pas que ça. Reign in Blood, c'est aussi et surtout de la violence gratuite, tant dans les textes, qui sont soit meurtriers (Piece By Piece, Criminally Insane), soit profondément antichrétiens (Jesus Saves, Reborn), que dans la musique, qui ne ralentit le tempo que très rarement (les intros de Jesus Saves et Raining Blood) et dont la plupart des riffs atteignent le 220 bpm. En même temps, dix morceaux pour vingt-neuf minutes alors que la même année (1986) Metallica fait 8 morceaux en une heure, fallait pas s'attendre à des berceuses.


Musicalement c'est d'ailleurs impressionnant. Metallica jouait très vite sans pour autant viser la violence gratuite, Death Angel avait un état d'esprit assez violent dans The Ultra Violence sans être ultra-rapides, mais Slayer est une vraie machine de guerre, un mix des deux groupes précédemment cités en somme. Necrophobic (1'40) montre un Araya au top de sa forme, dont le débit à la vitesse de la lumière est ponctué par les coups de marteaux assénés par Lombardo qui détruit sa batterie sans retenue. Les solos de King et Hannemann  sont parfois presque inaudibles tellement ils sont (volontairement) brouillons (Angel Of Death), mais c'est tellement agréable qu'on en redemande !



Slayer nous fait replonger en enfance, vous savez quand on aimait se jeter dans la boue et se rouler dedans. Avec Reign In Blood on prend un plaisir malsain, presque honteux, à se mitrailler les oreilles en écoutant ces insanités. Slayer se révèle être le diable en personne lorsque s'achève le riff culte de Raining Blood et résonne la pluie de sang qui s'abat sur nos âmes damnées, sonnant presque comme une délivrance. Vous l'aurez compris, cet album est celui de démons qui jouent avec nos vies. C'est crade, c'est violent, c'est joué à 300 à l'heure, ça vous marque les tympans au fer rouge, ça pue la pisse. En 29 minutes, Slayer réinvente les règles de la musique. Mais bon sang, que c'est bon !

 

Tracklist:

  1. Angel of Death
  2. Piece by Piece
  3. Necrophobic
  4. Altar of Sacrifice
  5. Jesus Saves
  6. Criminally Insane
  7. Reborn
  8. Epidemic
  9. Post-mortem
  10. Raining Blood 

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