Artiste/Groupe:

Soilwork

CD:

The Ride Majestic

Date de sortie:

Août 2015

Label:

Nuclear Blast

Style:

Melodic Death Metal

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

18/20

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Le voilà donc le nouvel album des Suédois rois du melodic death metal, successeur du très apprécié The Living Infinite (2013). Le line-up a peu changé entre cet album et le précédent... et c’est normal, c’est après l’enregistrement qu’Ola Flink (bassiste) a tiré sa révérence. Le (grand) Ola Flink était, à part Speed (chanteur), le plus ancien membre du groupe… Il était là depuis Steelbath Suicide (1998), putain la claque ! Non pas que la basse soit super importante pour Soilwork mais quand même.  

Ce groupe m’a habitué à la production d’albums d’exception tout au long de sa carrière. Il n’y a aucun mauvais album même si tout un tas de critiques s’en prennent à l’album Sworn to a Great Divide (2007). Normal, c’était le premier départ de Peter Wichers, principal architecte du son Soilwork. En revanche, il y a une collection époustouflante d’albums de toute beauté qui en font un groupe au sommet de la première division. Ces mecs sont tous des cracks de leur instrument (Dirk Verbeuren, le batteur n’a pas vraiment d’équivalent dans le style “je sais blaster et j’ai du groove”) et jouent tous ensemble (ça paraît évident mais ne l’est pas) dans la même division.

L’album a été produit par Jens Bogren, producteur suédois parmi les plus demandés du marché avec un palmarès épatant incluant Opeth, Katatonia, James LaBrie, God Forbid, Kreator, Paradise Lost, Amon Amarth, Dragonforce, Symphony X, et surtout Soilwork pour un compte de quatre albums à son actif - en fait tous depuis Stabbing The Drama (2005) à l’exception de Sworn to a Great Divide (2007).

Avec autant d’albums de qualité stellaire, le niveau d’attente pour un album de Soilwork est très élevé. On commence sur une première chanson à l’intro bluesy, qui ne dure pas et qui laisse Bjorn faire son petit cri d’intro sur un fond de mélo death. On est dans la double à fond avec un feeling saccadé. Pas une grande impression à la première écoute. Moi, je note plutôt la disparition de la première chanson extrême ou best seller qui faisait l’entame de chaque album, donnant la tonalité. Pensez à tous les albums précédents et vous verrez de quoi je parle. Les autres écoutes seront plus clémentes.



La deuxième chanson, Alight in the Aftermath a de forts relents d’Opeth avec un riff très black et ses claviers puissants. Celle là mérite d’être réécoutée car elle est tout simplement bluffante… mais pas à la première écoute.

Avec Death In General, on démarre avec une minute trente de groove bien emmené par un pattern de batterie original, riche en toms. Après un début syncopé, on va assez vite sur un développement très mélo… ma foi un peu tôt dans l’album pour mon goût.

Enemies In Fidelity est en ligne, l’intro est du pur Soilwork de l'album précédent. Elle est tournée vers le mélodique tout en laissant place à l’agression portée par la batterie avec du blast. En clair, les autres instruments versent plutôt dans le mélo (encore) mais c’est l’ami Dirk Verbeuren qui, tel Animal (le batteur du Muppet Show), blaste à donf alors que tout est au calme chez les autres. Intéressant, mais encore une fois un peu tôt dans un album.



Le vrai groove arrive enfin sur Petrichor By Sulphur. Woah, pas tout à fait dans ta gueule dès le début, plutôt mélodique, mais attention après trente secondes ! Vous vous retrouverez au pied du mur, à taper du pied comme sur peu de chansons, et ceci dès la première écoute. Mais les surprises ne s’arrêtent pas là avec un refrain classos, rien à dire, doté d’une progression d’accords qui amène au refrain. L’ami Bjorn “Speed” Strid se paye même un trip Metallica-esque après trois minutes trente tel un James Hetfield nous montrant qu’il sait adoucir sa voix pour nous chanter des berceuses.

Allez, c’est trop sage, voici une chanson rentre-dedans avec une attaque rageuse plus rapide à la batterie (The Phantom). Bon ce n’est que le début. A noter la participation en guest de Pascal Poulsen (Septic Breed). Cette chanson est digne d’un opéra rock, si si.

Enfin une chanson telle que Soilwork sait les faire avec un refrain très entraînant The Ride Majestic (Aspire Angelic) accompagné d'une bonne dose de mélodies sur un échange brillant d’axemen (les guitaristes Sylvain Coudret et David Andersson). La finesse du jeu du français est divinement reconnaissable. Bravo encore pour le refrain, fallait le trouver !

Avec Whirl of Pain, Soilwork tient sa chanson bien lourde, c’est lourd et à la fois bien amené, avec ses montées de tom / caisse claire. Une superbe mélodie vocale agrémente cette excellente chanson.

Dirk calme le jeu… non, vous y avez cru ? All Along Echoing Paths est purement impérieux avec son riff presque black dès le départ mais tourne en une traversée très rock. Je trouve que c’est du jamais entendu avant chez nos amis de Soilwork. Toujours et encore, Bjorn renvoie les chanteurs d’opérette et autre beugleurs se coucher. Où vont-ils trouver ces idées ?

Le bilan :

En définitive, je n’ai pas été chaviré à la première écoute, ne retrouvant pas de totales innovations en matière de riffs de batterie ou guitare mémorables. En premier, j’ai même trouvé l’album un peu répétitif par moment, façon Stabbing The Drama (2005). Mais attention, attention, je pinaille car 1) je suis pointilleux, 2) j’adore Soilwork depuis plus de quinze ans, 3) je connais dans le détail toute l’oeuvre du groupe sur le bout des doigts et 4) j’avais de hautes attentes (comme toujours quand c’est l’un de vos groupes préférés).

Vous y trouverez donc des compositions bien finies, pleines de belles mélodies émouvantes, des riffs bien fouillés et un superbe glaçage de batterie technique et rapide. Il y a toujours et encore la beauté, la puissance et la justesse de la voix de Bjorn “Speed” Strid qui est tout simplement hors de portée pour le reste de l’industrie.

Bien que ce soit pas le chef d’oeuvre que j’espérais, je vais lui attribuer un coup de coeur car The Ride Majestic demeure un très bon album, très au dessus de la mêlée. Courez vous le procurer !


Tracklist de The Ride Majestic :

01. The Ride Majestic
02. Alight in the Aftermath  
03. Death in General
04. Enemies in Fidelity
05. Petrichor by Sulphor
06. The Phantom (feat. Pascal Poulsen of Odium)
07. The Ride Majestic (Aspire Angellic)
08. Whirl of Pain
09. All Along Echoing Paths
10. Shining Lights
11. Father and Son, Watching the World Go Down (feat. Nathan James Biggs of Sonic Syndicate)