Sólstafir

Artiste/Groupe

Sólstafir

CD

Í Blóði og Anda

Date de sortie

Novembre 2013

Label

Season of Mist

Style

Post black metal chaotique

Chroniqueur

Lurk

Note Lurk

14/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Solstafir est un groupe qui m’intriguait depuis quelque temps déjà : j’avais eu l’occasion d’écouter leur morceau Fjara, qui est absolument captivant, d’une douceur et d’une beauté époustouflantes. C’était mon seul contact préalable avec ce groupe, mais il était suffisant pour attiser ma curiosité et m’inciter à me pencher sur la réédition de leur premier album.

Si vous connaissez déjà le groupe, vous vous doutez que j’ai été bien surpris ! Il y a en effet un monde entre Fjara, un morceau sorti de son contexte, et l’album Í blóði og anda (Traduit en anglais par In Blood and Spirit). Ce premier album en effet, appartient au « post-black », genre que je suis peu habitué à écouter. Mais maintenant que l’album est digéré, voyons ce qu’il a dans le ventre :

L’album que je critique aujourd’hui, est une réédition d’un album sorti en 2002 que je ne connaissais pas. J’y ai donc jeté une oreille, pour juger de la pertinence d’une réédition. Ma foi, je dirais qu’il y gagne légèrement en puissance, le son est plus « rond », mieux équilibré, même si l’apport n’est pas essentiel. 

Les compositions maintenant... On a ici affaire à une musique très particulière. Solstafir est au black ce que Converge est au hardcore : un chaos rythmique pas forcément compréhensible, facilement rebutant, et des hurlements plus qu’écorchés. Mais Solstafir possède en plus une touche de sensibilité à fleur de peau se traduisant par des moments nettement plus délicats dispatchés un peu partout dans l’album. L’ensemble est à la fois très prenant et très peu avenant : les parties chaotiques sont très rudes à l’oreille, et laissent souvent mélodie et rythme s’effacer pour ne laisser place qu’à un bruit de l’enfer presque insoutenable de saturation et de hurlements. Puis ce « bruit » prend sens dès qu’un semblant de mélodie revient, participant à la création d’une atmosphère déchirée. C’est à peu près ce qui ressort de cet album : désespoir et chaos. Mais il contient aussi de longs moments instrumentaux, lancinants et progressifs, qui n’apporteront toutefois aucun remède au désespoir ambiant. Í Blóði og Anda brille par sa rugosité et sa difficulté d’accès. Mais il a la capacité à plonger l’auditeur dans un état contemplatif, fasciné par cette œuvre insaisissable et mélancolique.

Je ne peux pas dire que cet album soit un coup de cœur, il correspond bien trop peu à ce que j’aime habituellement, mais il a su donner un bon coup de pied à mes habitudes et m’a fait voyager dans des univers froids et inhospitaliers. Le voyage fut difficile, mais j'en suis sorti changé.

 

Tracklist de Í Blóði og Anda :

01. Undir Jokli
02. Blodi og Anda
03. The Underworld Song
04. Tormentor
05. 2000 Ár
06. Ei Við Munum Iðrast
07. Bitch in Black
08. Í Víking
09. Árstíðir Dauðans 

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