Artiste/Groupe:

Stellar Descent

CD:

Fading

Date de sortie:

Septembre 2015

Label:

Dusktone

Style:

Ambient Black Metal

Chroniqueur:

Mythos

Note:

15/20

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On est plus habitué à écouter une piste d’une heure de Funeral Doom que de Black Metal. Mais c’est pourtant ce qu’a choisi de nous proposer Anthony avec son nouvel album Fading, soliste officiant chez Stellar Descent dans l’Oregon (Etats-Unis) depuis 2010.

Fading n’est pourtant pas le premier essai du loup solitaire américain. Cycles Of Life (sorti en 2013) posait tranquillement ses deux heures d’instrumental en te vomissant à la gueule des passages atmosphériques à la Cascadian BM, couplés à des instants d’Ambient plus poussés.

Mais Fading est un peu différent, et le « caquètement » des canards en toile de fond n’y est peut-être pas pour rien, mais nous y reviendrons…



Anthony pose de nouveau sa voix, dans un style criard et lamentable (au sens premier du terme) qui s’allonge parfois sur plusieurs minutes. Je doute même qu’il y ait des paroles, le but est plus expérimental et sensoriel que narratif au sens littéraire du terme. Car narration il y a bien, mais d’un point de vue totalement musical. Fading tente de retranscrire les sensations vécues par Anthony lors de son observation des flux migratoires aériens des oiseaux américains. Car il existe aux Etats-Unis, comme en Europe, une voie naturelle tracée par les oiseaux migrateurs, que l’on appelle outre-Atlantique la « Pacific Flyway ».

Je me rends bien compte que tout ce que je dis peut paraître totalement délirant, le mec a quand même composé un album sur les flux migratoires des canards aux Etats-Unis ! C’est vrai, c’est étrange, surtout pour un citadin habitué à son Post-Black de hipster (je ne parle pas de moi bien sûr). Mais en fait, c’est plutôt intéressant.

Pourtant Anthony n’a consommé aucune drogue, c’est en tout cas ce qui est précisé dans le « pdf » de promotion de l’album (c'est pour dire !). Ce qu’il tente en fait de décrire est une sorte d’effacement de l’homme face à la réalité de la nature, ou plutôt de la sur-réalité de la scène à laquelle il a assisté. Le pochette est, semble-t-il, le témoignage visuel de son vécu. La musique en est par contre le testament auditif.

Le style de Fading s’approche largement du Black Ambient tel que pratiqué parfois par Paysage D’Hiver. On regrettera peut-être un chant plaintif un peu monotone et le « caquètement » un peu trop présent des canards en arrière-plan. Mais passé ces désagréments, Fading est une expérience intéressante, où le contexte d’écriture est important, car nourrissant l’interprétation de l’auditeur d’un imaginaire original même si étrange au premier abord.


Tracklist de Fading :

01. Fading