Artiste/Groupe:

Steve Grimmett's Grim Reaper

CD:

At The Gates

Date de sortie:

Octobre 2019

Label:

Dissonance Productions

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13.5/20

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Grim Reaper (ou plutôt Steve Grimmett de Grim Reaper et d'autres musiciens qui n'ont pas fait partie du groupe quand il sévissait pendant les années 80) qui sort un album nommé "Aux Portes"... Les Portes du Metal ne pouvaient pas laisser passer ça, n'est-ce pas ? Plus sérieusement, Steve Grimmett is back et ça fait plaisir. J'ai toujours eu une certaine affection pour ce monsieur qui, je trouve, n'est clairement pas assez cité quand il s'agit d'évoquer les très bon chanteurs de heavy britannique. Je suis donc content, tout comme pas mal de fans, j'imagine (d'autant plus que le vocaliste a récemment traversé une période difficile avec, notamment, une infection contractée lors d'une tournée en Amérique du Sud qui lui a tout de même valu de se faire amputer d'une bonne partie de la jambe droite). Content mais pas fou de joie non plus car, soyons raisonnables, un album de Grimmett, ça peut être sympa mais c'est tout de même rarement la folie. Walking In The Shadows, sorti en 2016, était un bon petit disque de heavy qui souffrait d'une certaine linéarité, de deux trois longueurs ou répétitions aussi... Je n'ai pas craché dans la soupe à l'époque, je l'aime toujours bien d'ailleurs, mais bon, ça reste perfectible. Trois ans plus tard, voici donc At The Gates... qui se situe globalement dans la lignée de l'effort précédent. 

Voici donc un album avare en surprises. Il nous amène exactement là où on pensait arriver, sans détour... C'est du heavy metal old-school qui repose sur de bons riffs solides et accrocheurs (le guitariste Ian Nash fait bien le job, aucun souci). Rien de révolutionnaire ou novateur. Ce n'est pas bien grave, me direz-vous, Steve Grimmett's Grim Reaper fait partie de ces combos dont on attend une offrande traditionnelle et c'est ce qui nous est proposé avec At The Gates. Maintenant, dans le genre, ça reste bien fait et si, comme moi, vous adhérez à la voix de Steve qui, du haut de ses soixante ans, a de beaux restes, c'est encore mieux. Cependant, il en faudrait tout de même un peu plus pour qualifier cet opus d'excellent. Aucune mauvaise compo n'est à déplorer, c'est bien... mais il n'y a rien de vraiment génial non plus. C'est bon, ça passe bien... et, en ce qui me concerne, c'est tout. 

Le démarrage est plutôt réussi mais déjà imparfait (à mon sens). En effet, le riff de la chanson titre est épais, on un beau son de guitare, un mid tempo entraînant avec une section rythmique robuste, Grimmett montre qu'il a encore de la voix... mais le refrain "I'm at the gates... of hell" offre une mélodie un peu pauvre et répétitive qui fait que le soufflé retombe. Ca reste sympa mais on ne tient pas là l'hymne heavy de l'année. Venom s'en sort un peu mieux. Le tempo s'accélère légèrement, le riff est encore bien gaulé et, cette fois, la mélodie du refrain est plus catchy. Sur ce début, chaque morceau semble un peu plus entraînant que le précédent... What Lies Beneath offre un tempo encore plus enlevé que les autres avec un riff heavy classique qui fait mouche. Seulement, comme sur la première piste, je trouve que, là aussi, le refrain aurait gagné à être plus travaillé et mémorable.

Les pistes suivantes (The Hand That Rocks The Cradle et A Knock At The Door) sont vraiment pas mal mais, alors que (souvent) beaucoup d'albums ont tendance à s'essouffler sur la longueur, c'est la deuxième moitié de la galette qui, je trouve, révèle ses meilleures compos. Le tempo est majoritairement rapide (à l'exception de Shadow In The Dark, la dernière piste), l'accroche mélodique est plus constante, les chansons ne trainent pas en longueur (on est plus proche de quatre minutes que de cinq, ça peut paraître un détail mais ça joue) et la guitare fait preuve des mêmes qualités observées précédemment. Difficile, pour moi, de résister à des titres comme l'entraînant Rush, l'un des plus percutants de ce disque, Only When I Sleep ou Breakneck Speed, tous énergiques et très bien écrits. Du heavy old-school comme je l'aime ! Un petit bémol quand même, oui, je sais, je ne peux pas m'en empêcher : sur cette seconde moitié d'album, le tempo des chansons est toujours un peu le même. Davantage de variété n'aurait pas fait de mal, il me semble, bien au contraire. Mais bon, les chansons sont bonnes, on ne va donc pas trop râler. 

At The Gates me plaît, il me procure un certain plaisir. La première écoute m'a laissé un goût de "sympa sans plus... voire un peu médiocre" mais les essais suivants m'ont permis de me rendre compte que ce disque était finalement mieux qu'il n'en avait l'air (et je ne parle même pas de l'artwork, pas super vendeur non plus). J'y reviendrai de temps en temps, c'est sûr... Mais j'aurais préféré vous dire qu'il était excellent, bardé de riffs qui vous scotchent ou de mélodies et refrains inoubliables, de moments où vous vous arrêtez et vous dites "Wow ! Je me repasse cette chanson immédiatement". Tant pis, les fans du genre, de Grimmett en particulier, ou, de façon plus générale, de bon vieux heavy efficace servi par une bonne production actuelle, passeront un bon moment à défaut d'avoir la sensation d'écouter une sortie majeure de cette fin de décennie.... Ce ne sera déjà pas si mal. 

 

Tracklist d'At The Gates : 

01. At The Gates
02. Venom
03. What Lies Beneath
04. The Hand That Rocks The Cradle
05. A Knock At The Door
06. Rush
07. Only When I Sleep
08. Line Them Up
09. Breakneck Speed
10. Under The Hammer
11. Shadow In The Dark

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