Artiste/Groupe:

Suicidal Tendencies

CD:

World Gone Mad

Date de sortie:

Septembre 2016

Label:

Suicidal Records

Style:

Crossover Thrash

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

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Suicidal Tendencies, comme beaucoup de ses pairs, a connu une période que l'on peut qualifier d'âge d'or... période dont il est parfois difficile de se remettre tant les sorties qui suivent, même si certaines d'entre elles sont tout à fait honnêtes, semblent un peu pâles quand on les compare aux références qui ont marqué nos esprits. Pour Suicidal, de l'avis général, il y a une série d'albums classiques constituée de Join The ArmyHow Will I Laugh Tomorrow..., Lights Camera Revolution et The Art Of Rebellion (que, personnellement, j'ai toujours un peu moins aimé que ses prédécesseurs, en dépit de ses indéniables qualités... probablement à cause de sa nature plus calme). Fort d'un 13 qui, sans égaler les références d'autrefois, était un comeback solide (après un break discographique de treize ans), revoilà le gang de Mike Muir, prêt à en découdre une nouvelle fois. Notons que le line-up a encore bougé. Si Dean Pleasants (guitare) a soufflé ses vingt ans de collaboration avec Muir, d'autres noms viennent rejoindre la Cyco family, cette fois-ci : Jeff Pogan (guitare), Ra Diaz (basse) et une recrue de choix à la batterie puisqu'il s'agit du légendaire Dave Lombardo !! La dernière fois que ce fameux batteur a intégré les rangs d'une institution du thrash (dont j'étais fan), ça a donné l'exceptionnel The Gathering de Testament... Son arrivée au sein de Suicidal Tendencies fait donc évidemment plaisir. Franchement, c'est vrai, quitte à enregistrer un album de thrash (ou en partie thrash), autant se payer les services d'un des meilleurs batteurs du genre, non ? 

Passons maintenant à cet album. Comme moi, si vous vous intéressez un minimum à Suicidal, vous avez tous dû entendre - depuis début août - le premier extrait de World Gone Mad qui n'est autre que sa chanson d'ouverture : la puissante et rapide Clap Like Ozzy. De la basse qui claque (avec de nombreux passages en slap), une batterie survitaminée, un Mike Muir bien énervé, un riff efficace et des soli à l'esprit metal... voilà un démarrage costaud, digne de ce que nous sommes en droit d'attendre d'un tel groupe ! 

En deuxième position, The New Degeneration se fait plus pesante. Bien heavy et efficace, cette piste... mais pas lourde tout du long car, alors qu'on dépasse les deux minutes trente, la machine s'emballe et la compo se fait nettement plus galopante ! D'ailleurs, les changements de tempo ou le coup de la chanson dont on a l'impression qu'elle va être plus cool alors qu'une fois l'intro passée, c'est reparti pour une allure et un style plus thrash, on en compte un paquet sur ce World Gone Mad. Living For Life et Get Your Fight On!, contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer après en avoir écouté les premières mesures, sont hyper énergiques et entraînantes. Vous trouvez que Happy Never After se traîne un peu ? Attendez les deux dernières minutes et leur rythme bien punk, ça va vous réveiller ! N'allez pas croire qu'il n'y a pas de compos directes ou fracassantes d'un bout à l'autre pour autant. The Struggle Is Real, par exemple, vous en mettra plein la tronche de la première à la dernière seconde. Mais il est également appréciable de voir que Suicidal fait une petite synthèse de ses différentes facettes. Vous trouverez donc ici des mid-tempos plus mélodiques et groovy (la chanson titre), de la basse bien funky par moments (mais ne vous attendez pas à trop de plans à la Infectious Grooves, Muir faisant mieux la distinction entre ses différents groupes, cette fois-ci), sans oublier les racines punk/hardcore chères au combo (One Finger Salute). Les musiciens sont top, le nouveau bassiste brille tout du long et Lombardo nous en met plein les oreilles, nous prouvant encore quel fantastique batteur il est (et pas juste un gros cogneur qui joue vite... quelle démonstration sur Living For Life, pour n'en citer qu'une seule). 

La fin d'album n'est pas des plus percutantes. Still Dying To Live, apaisée, cool pendant plus de cinq minutes avant de s'emballer, puis de s'achever tranquillement sur ses trente dernières secondes, aurait pu (ou dû) être la conclusion de World Gone Mad. Mais le groupe a préféré finir sur une version retravaillée de This World. Oui, la même chanson qui concluait déjà 13, mais écourtée et à moitié acoustique, reprenant essentiellement (et en boucle) la phrase "This world don't deserve my love". L'enchaînement de ces deux pistes n'offre pas un final suffisamment fort à mon goût. Peu importe, ce qui a précédé valait le coup et on reste sur une impression globalement très positive. World Gone Mad ne viendra peut-être pas faire de l'ombre aux fameuses oeuvres de l'âge d'or évoqué en introduction... mais il est bon, a la patate et fait du bien. Le ST le plus réussi qu'on ait entendu depuis longtemps ? Sans aucun doute ! Muir et ses sbires ont réussi à signer un disque cohérent et varié à la fois. Bien que plusieurs pistes et genres soient explorés, on évite le côté foutraque de certaines de leurs anciennes productions. D'après certaines déclarations (à prendre avec des pincettes), World Gone Mad pourrait bien être le dernier opus de Suicidal Tendencies. Si c'est vraiment le cas, Mike Muir pourra se féliciter d'avoir su conclure l'histoire de son groupe de façon très convenable... ce qui n'est pas donné à tout le monde. 

Tracklist de World Gone Mad :

01. Clap Like Ozzy
02. The New Degeneration
03. Living For Life
04. Get Your Fight On!
05. World Gone Mad
06. Happy Never After
07. One Finger Salute
08. Damage Control
09. The Struggle Is Real
10. Still Dying To Live
11. This World