Superior

Artiste/Groupe

Superior

CD

Ultima Ratio

Date de sortie

2002

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Hellblazer

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Ca va être dur de faire une chronique objective... le leader est aussi le parrain de mon fils. Ce qui m'a d'ailleurs permis de connaître le music business de l'intérieur, et les galères d'un groupe talentueux qui n'a pas la chance d'être mainstream, ni d'avoir sorti ses oeuvres au bon moment.

Originaire d'Allemagne, ce sextet de mélomanes multi-influences a sorti trois galettes excellentes (Behind, Younique et ce dernier) et a rencontré les pires difficultés du monde pour vendre sa musique - excellente au demeurant. Ce qui me renvoie aux chroniques des biographies des grands groupes, dans lesquelles on réalise que le succès tient à trois facteurs : talent (Superior en a à revendre), détermination (idem)... et chance (là, par contre, c'est le désert).

Afin de situer le style du groupe, je précise d'abord que la référence ultime pour ces mecs est Operation Mindcrime, qui a été leur plus grosse influence, qui une fois digérée, a été greffée de grosses guitares. Enfin, après deux ans de gestation, Ultima Ratio s'est voulu être un album concept, traitant d'un complot politico-religieux ourdi par un mégalo pour prendre le pouvoir dans une société moutonnisée.

Et pour servir ce met de choix, Superior a mis les petits plats dans les grands. Tout d'abord, il a doté les titres de textes de haute volée, chaque mot étant pesé : le propos est riche et intelligent, les rimes justes et le contenu dense, tant scénaristiquement qu'au niveau de la prose. L'histoire est axée sur quatorze volets, ouverts par une intro de musique classique (le Lacrimosa du Requiem de Mozart), avec tantôt action, tantôt drame, réflexion, etc...

Niveau musique, il y a vraiment peu à envier à une oeuvre telle que (je vais oser la citer) Operation Mindcrime : moments de force alternés aux passages subtils, envolées lyriques, grosses guitares, mid-tempi par ci, up-tempi par là, tout y est.

Les morceaux sont très inspirés et ne vous quitteront plus après ne serait-ce qu'une écoute, bien qu'il en faille de nombreuses pour que l'album révèle toutes ses richesses. Michael Tangermann chante superbement et se place parmi les meilleurs du genre, grâce à sa voix chaude et nette, qui ne part pas dans les aigus. Deux titres sont d'ailleurs un duo sublime, dans lesquels le chanteur entrelace subtilement ses lignes de vocaux avec ceux d'une chanteuse qui rappelle facilement Floor Jansen (After Forever, Revamp, quelques apparitions chez Ayreon).

Coté zicos, la paire Müller / Basmer envoie du gros niveau guitares, tant au niveau de riffs élaborés que des murs bien épais et jouissifs, soutenus par Mayer (batterie) et Reichhart (basse) à la section rythmique. L'une des richesses additionnelles du groupe vient de l'apport étincelant du clavier (Jan Marco Becker), qui distille de superbes lignes de piano, aussi bien que de savantes ambiances inquiétantes ou carrément des "riffs" majeurs.

L'ensemble est fort bien structuré, amené par une intro de belle facture, montant en puissance jusqu'au mid-tempo ravageur de The Unwanted, puis virevolte, se radoucit et repart très fort, avant un grand final en crescendo, le tout étant réellement palpitant.

Impossible de disséquer le disque en track by track, l'oeuvre étant un tout indivisible et dense, que n'importe quel fan de progressif musclé se doit de posséder, au même titre que les meilleurs Queensrÿche et Dream Theater.

Un grand disque qui a clôturé une carrière brisée nette par l'échec commercial. Dommage...

Tracklist de Ultima Ratio :

01. 5-2-12
02. Ultra
03. Reflections
04. Breeze Of Insanity
05. Propaganda X
06. My Fate
07. Reach For Reign
08. The Unwanted
09. Terminus Interlude
10. Fallen
11. Terror Fantasy
12. Broken World
13. U R Resistance
14. Judgement Day
15. Eternity

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