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Tagada Jones
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C H R O N I Q U EAprès 20 Ans d'Ombre et de Lumière, les Tagada Jones continuent de fêter cet anniversaire avec un album studio, sobrement intitulé Dissident. Pour les présentations, reportez-vous à la chronique précédente, ici même, et si vous le voulez bien, rentrons dans le vif du sujet : Dissident était annoncé comme un album qui serait plus tout : plus punk, plus metal, plus violent, plus engagé… Tout ce qui a fait des Tagada Jones ce qu'ils sont actuellement. Et les choses ont été vues en grand, de nombreux invités, vingt morceaux, plus d'une heure de musique. Quand on fête un anniversaire chez les Tagada Jones, on ne le fait pas à moitié ! Mais tout ça c'est du chiffre, c'est l'enrobage, et ça ne fait pas la qualité de l'album. C'est une valeur ajoutée. Dissident est un album vif, bien énervé, aux textes toujours aussi engagés et désabusés. Sujets d'actualité, rébellion, valeurs morales, racisme, société de consommation… Les paroles touchent juste et n'hésitent pas à rentrer dans le lard du problème, mais les thèmes sont quand même abordés avec finesse. Dissident donne la rage. La production puissante et les chœurs entraînants participent largement à cet effet, et bon sang, ces morceaux seront des tueries en live! La première partie est presque uniquement punk, mais avec ce côté hardcore qui envoie toujours autant. Du Tagada Jones à l'état pur, reconnaissable entre mille (la voix de Niko y est pour beaucoup). Pendant la deuxième partie, chaque morceau à son invité, et l'album y gagne un renouveau important, sans perdre en cohérence. Et ces invités apportent vraiment leur touche personnelle à ces morceaux. Lorsque Poun pose son chant en anglais sur Ni Dieu Ni Maître, on a réellement la sensation que la musique de Black Bomb A s'est greffée à celle de Tagada. Stéphane Buriez (Loudblast), quant à lui, est complémentaire à Niko, avec sa voix profonde et grave… A chaque fois, Vince (Aqme, The Butcher's Rodeo), Phil et Reuno (Lofofora) ou encore Guizmo (Tryo) ajouteront leur bagage au morceau concerné : jusqu'ici c'est sans faute ! Alors tous ces guests, valeur ajoutée? Oui, mais ajoutée à un excellent album ! Cependant ce n'est pas fini, il reste trois morceaux bonus : deux reprises de vieux groupes de punk, Tulaviok et Anti-heros, car comment fêter la genèse d'un groupe sans parler de ses influences ? La dernière reprise est une revisite façon Bérurier Noir de Karim et Juliette, avec tout ce que ça implique concernant le son des guitares, les percus programmées… On se retrouve bien vingt ans en arrière, et c'est là-dessus que l'album se finit. Tagada Jones nous livre avec ce Dissident un brûlot punk au regard lucide, long et intense. Une heure, c'est exceptionnellement long pour un album de punk, mais c'est justifié par toutes les bonnes idées qui renouvellent le style : une première partie plutôt très bonne, et une deuxième partie qui explore d'autres horizons. Tagada Jones n'a pas perdu sa hargne.
Tracklist de Dissident : 01. De l'Amour et du Sang Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||