Artiste/Groupe:

Teitanblood

CD:

The Baneful Choir

Date de sortie:

Octobre 2019

Label:

Norma Evangelium Diaboli

Style:

Black/Death

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

17/20

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Le voici, mon album le plus attendu de l'année. Pour l'anecdote (sans intérêt), on l'a eu complètement à l'arrache...

Curieusement, c'est la première fois que j'ai l'occasion de parler dans ces pages d'un de mes groupes fétiches, un de ceux qui se sont rapidement imposés comme grand espoir de l'extrême, puis progressivement (rapidement, même) gravi les échelons jusqu'à devenir ultime référent en la matière. En effet, la formation espagnole, dont on ne sait pas grand-chose et qui ne se produit pas sur scène, a su se démarquer par un style bien particulier, qu'on ne peut complètement décrire comme rentrant dans la catégorie black metal ni death, seulement comme un mélange des deux complètement à l'équilibre.

Après une série d'excellents démo et splits (dont un avec Necros Christos, encore bien underground à l'époque et aussi ultime dans une autre catégorie), Teitanblood a apporté sa contribution personnelle à l'évolution de l'extrême en livrant ce que je considère (et je ne suis pas le seul) comme un album ultime (mot qui revient décidément souvent les concernant), Seven Chalices (2009) : dense, ritualiste, aux atmosphères des plus occultes, au riffing imparable, avec une construction d'album logique et parfaite (qui rappelle celle du premier Necros Christos, ce n'est certainement pas un hasard).
J'avoue avoir eu une certaine déconvenue avec le successeur, le sobrement intitulé Death (2014) : le groupe n'a pas opté pour la même construction ritualiste, sa force de frappe résidant dorénavant dans le riffing ; mais je suis rapidement revenu sur un premier avis par trop hâtif, ayant omis la densité et la complexité des compos, que je n'ai à ce jour pas encore totalement décryptées.

Après un très bon EP sorti il y a déjà trois ans, The Baneful Choir arrive enfin dans les bacs pour notre plus grand bonheur.

Autour des deux membres originels (et toujours pas complètement identifiés), J et NSK, se sont greffés Javi Bastard (bien connu de la scène extrême pour son travail de production dans son studio Moontower et en tant que membre fondateur de Graveyard) et le Galicien CG Santos, que je connais moins mais qui a son propre projet solo appelé Emanation (à creuser à l'occasion).

On reconnaît la patte de Teitanblood très rapidement sur ce Baneful Choir, qui reprend la formule plus épurée, moins ritualiste de ses prédécesseurs. Mais maintenant, nous voilà prévenus.
Le riffing de Teitanblood reste ce qu'il a toujours été : imparable. Un titre comme Leprous Fire devrait mettre à peu près tout le monde d'accord là-dessus.

Au-delà de son côté très accrocheur, limite accessible, notamment grâce à un son puissant et d'une clarté limpide, cet album possède la profondeur dont sont dotées toutes les sorties du groupe et qui incite sans cesse à y revenir. Déjà, il y a un travail oserai-je dire mélodique sur certains passages et une dynamique death/thrash par moment (Verdict Of The Dead) ; ce n'est pas dans les habitudes de Teitanblood, mais j'imagine qu'on doit cela à l'arrivée des deux nouveaux comparses, notamment sur le travail des guitares, des solos. Par ailleurs, les interludes ambient, plus nombreux que ce que la tracklist donne l'impression, apportent encore une fois énormément à l'ambiance générale et sont loin de faire remplissage. Si on ne parle pas de rituel ici, du moins dans le même esprit que Seven Chalices, les accalmies qu'elles sont censées représenter sont à glacer le sang ; je pense notamment à la terrible outro.

Enfin, on découvre au fil des écoutes une certaine logique de construction sur cet album, qui n'enchaîne pas bêtement les « tubes » les uns après les autres. Il y a des titres plus expéditifs, d'autres plus lent, certains plus linéaires, d'autres plus variés. Et les deux interludes qui se suivent en milieu d'album ont été placés sans doute volontairement pour casser le rythme après une longue série de morceau ultra violents. Que de choix judicieux !

Et je termine en disant un mot sur la section vocale, interprétée principalement par NSK mais qui semble épaulé par un chant bien plus guttural (je n'ai aucune info là-dessus) ; ce dernier est sans aucun doute un des vocalistes les plus brillants du circuit.

Teitanblood avait beau être attendu au tournant, The Baneful Choir n'en est pas moins surprenant d'intensité et de violence. Un album qui va continuer tranquillement de grandir dans mon estime, les quelques écoutes que j'ai pu lui consacrer me le prouvant à chaque fois un peu plus.

 

Tracklist de The Baneful Choir :

01. Rapture Below
02. Black Vertebrae
03. Leprous Fire
04. Ungodly Others
05. Inhuman Utterings
06. Insight
07. ...Of The Mad Men
08. The Baneful Choir
09. Sunken Stars
10. Verdict Of The Dead
11. Charnel Above

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