Artiste/Groupe:

TesseracT

CD:

Sonder

Date de sortie:

Avril 2018

Label:

Century Media

Style:

Metal Progressif

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

18/20

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J’ai déjà vu TesseracT deux fois en concert sur Bordeaux et je vais guetter leurs passages en France, car les USA ont la primeur de la tournée de cet album...

Sonder, le nouvel et quatrième album de TesseracT, vient de sortir le 20 avril 2018. Je n’avais pas beaucoup accroché sur Polaris (2015), peut-être ne lui ai-je pas donné le temps ? Là, je me risque, car d’habitude je les trouve trop mous et ne donnant pas assez de relief à leurs chansons. Je suis au final seulement déçu car trente-six minutes et quelques, c’est court et c'est même dix minutes plus court que son prédécesseur. Mais, et c’est cela qui compte, il n’y a pas d’autre déception car cet album ne déçoit que parce qu’il est trop court. Mais ça vaut mieux, me direz-vous, qu’un album dilué et on les en remercie, non ?

L’album a été enregistré au Royaume Uni, au 4D Sounds, Celestial Sounds and Project Studios, produit par Aiden O’Brien et le groupe lui-même. Le mastering a été géré par Acle Kahney (l'un des guitaristes) tandis que la couverture est une oeuvre de Amos Williams (le bassiste).

Dès la première piste, Luminary est assurément un hit, mais très court (trois minutes treize) avec un format radio. Ca tâche grave avec des putains de sonorités bien sombres qui ne vont pas au delà des trente premières secondes. C’est ensuite directement l’usine à refrains accrocheurs qui prend le dessus.



Ensuite, c’est le lancinant King, dans lequel on retrouve l’inspiration Of Mind - Nocturne (chanson issue de l’album Altered State) au bout d’une minute, avec des grattes tranchantes et assourdissantes. C’est doux, comme nous y a habitué Daniel Tompkins mais il nous livre certains de ses cris les plus déchirants. Bravo ! Je ne suis pas aussi soufflé que pour Leprous dont le style est sensiblement différent mais proche par leur maîtrise de la rythmique et de la mélodie. On retrouve les grooves reconnaissables de Jay Postones même si ce n’est pas mon batteur de prédilection (pas toujours renversant, même si cet album me fait réviser mon avis). Allez je me rattrape, je vous mets un petit playthrough du maître himself.

Ensuite, c’est le tour d’Orbital, très calme. …juste pour se prendre en pleine poire ce qui reste pour moi le vaisseau amiral de cet album. Oppressant, technique, groovy, superbe compo ! Il s’agit de Juno, annoncée dix secondes avant avec un phase-in depuis la fin d’Orbital. Les vocaux de Daniel Tompkins se rapprochent sur cette chanson de (feu) Chester Bennington de Linkin Park. Cette chanson a tout ce qu’il faut du genre. Du lourd, de la technique, de l’oppressant vous envoyant six pieds sous terre tandis que survolent les bombardiers qui obscurcissent le ciel, le tout en donnant l’impression de participer aux envolées après deux minutes trente. Jay Postones (batteur) est dans sa plus grande forme avec des grooves arrivés de nulle part et qui arrivent pile où il faut… Si vous n’aimez pas cette chanson ou ne lui reconnaissez pas quelque qualité, passez votre chemin car soit vous ne comprenez rien à la musique polyrythmique, soit rien à la musique tout simplement. Bourrin blasteur, s’abstenir également.

Je préfère le dire après mais si vous vous intéressez aux paroles, attention à la déprime avec le sous-titre “The crushing epiphany and awakening to the constraints placed upon ‘free’ life; existence comes with a price” et des paroles invitant à la roulette russe.

L’estocade vient d’être portée mais TesseracT reprend son chemin tout doucement en entamant son morceau avec des harmoniques pour nous faire croire qu’il calme le jeu avec Beneath my Skin. Mais le chant torturé et tout simplement beau de Daniel Tompkins ne fait que préparer le terrain pour ses petits copains. Bon, ce n’est pas révolutionnaire mais on reconnait même des influences “soul” dans le chant et ça ne viole pas les cadrages du genre.

Sur Mirror Image, les paroles “I’m half crazy searching for the sign of you” prennent tout leur sens, je vous laisse découvrir. Retour à l’oppression sur Smile, sur fond de synthés,  très emmené, groovy et susurré, subtil en quelque sorte. C’est l’alerte totale après deux minutes vingt. Et Amos Williams (bassiste) se fait plaisir avec un solo de basse sans mélodie aucune mais qui annonce et se mue dans la chanson suivante, la dernière, The Arrow.

C’est donc un très bon album, suffisamment varié, avec des hits, des chansons moins stellaires mais au final un goût en bouche qui donne envie de se resservir.


Tracklist de Sonder :

01. Luminary
02. King
03. Orbital
04. Juno
05. Beneath my Skin
06. Mirror Image
07. Smile
08. The Arrow

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