Artiste/Groupe:

The Agonist

CD:

Eye Of Providence

Date de sortie:

Février 2015

Label:

Century Media

Style:

Metalcore

Chroniqueur:

Lurk

Note:

13/20

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The Agonist, c'est une histoire qui commence à être étoffée : fondé en 2004, sa première frontwoman aura assurée le poste sur les trois premiers albums, Once Only Imagined en 2007, Lullabies For The Dormant Mind en 2009 et Prisoners en 2012. 2014, Alissa White-Gluz, puisqu'il s'agit d'elle, est recrutée par Arch Enemy et quitte le navire The Agonist. Peu impressionnés, les membres du groupe se mettent à la recherche d'une chanteuse, et c'est sur youtube qu'ils la trouveront, en la personne de Vicky Psarakis. Ils sont convaincus par les différentes reprises qu'elle présente sur sa chaîne, la contactent, et celle-ci accepte. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et le groupe, à nouveau entier, peut se pencher sur la composition de son quatrième opus : Eye Of Providence.

Le premier morceau annonce la couleur sans ambigüité, le groupe souhaite en découdre. Avec son tempo enlevé, les hurlements de Vicky et les riffs hargneux, c'est un départ plutôt efficace. Mais il y a aussi quelque chose qui saute instantanément aux oreilles, c'est la production des guitares : ça sonne bien "surfait" tout ça. Quand je lis dans le presskit que le groupe a été produit par le même mec qui a bossé avec Beyond Creation, j'ai envie de m'arracher les cheveux ! Que s'est-il passé ? Entre le son organique et tout simplement beau de ces derniers, et le résultat sur cet album, il y a un monde. C'est dommage car cet album possède quelques indéniables qualités, mais aussi quelques hics et il aurait bien pû se passer de ces sonorités métalliques... 

Commençons par la où ça casse : en plus de ce son, les compositions sont d'un prévisible frustrant. Tout est calibré pour aller au plus efficace par la voie rapide. Du coup c'est harmonieux, mais il n'y a rien qui accroche l'oreille ou qui sort du lot. Les structures sont prévisibles, on devine aisément à l'avance l'accord suivant. Si on s'en tient uniquement aux instrumentaux, il y a une sacré sensation de déjà entendu et, en exagérant un peu, on se fait chier. 

Mais s'il ne devait y avoir qu'une chose pour rattraper cela, ce serait le chant ! Un travail tout particulier a été fait sur son placement, sa diversité, et les fioritures se font nombreuses. La petite nouvelle a clairement soigné son boulot, et en plus de cela, elle assure avec la manière ses différentes intonations, que ça soit dans les chants clairs où les hurlements, elle transmet toujours une belle dose d'émotion. Mais le chant n'est pas le seul à faire avancer le navire, le groupe a quand même réussi à disséminer son lot de passages bien inspirés. Et si ceux-là ne sont certes pas surprenants, ils n'en restent pas moins salement efficaces et savent relancer l'attention tout au long de l'album de sorte qu'il se laisse finalement écouter avec plaisir.

Les premiers albums de The Agonist ne m'avaient pas franchement convaincu, et celui-ci reste à peu près dans la même lignée, mais je ne serais pas surpris qu'il tire quand même son épingle du jeu car il possède de quoi accrocher l'oreille. Une bonne surprise pour ma part. 

 

Tracklist de Eye Of Providence :

01. Gates Of Horn And Ivory
02. My Witness, Your Victim
03. Danse Macabre
04. I Endeavor
05. Faceless Messenger
06. Perpetual Notion
07. A Necessary Evil
08. Architects Hallucinate
09. Disconnect Me
10. The Perfect Embodiment
11. A Gentle Disease
12. Follow The Crossed Line
13. As Above, So Below