C H R O N I Q U E

CNK alias Cosa Nostra Klub, anciennement alias Count Nosferatu Kommando, officiait dans l'électro métal, et donc à changement d'alias, changement de direction, enfin pas à l'opposé non plus, pour nous offrir une sorte de black indus mais également symphonique comme le fait comprendre le titre "L'Hymne à la joie". Et pourquoi donc ce "revirement" de style. On pourrait se dire que Mr Hreidmarr, dont la notoriété n'est plus à faire après ses multiples frasques au sein de l'actuellement splitté, Anorexia Nervosa, a pu de nouveau utiliser des mélodies issues du black symphonique qui lui ont sans doute manqué, CNK permettant ainsi de pallier cette carence.

Mais trêve de suspicions hasardeuses ! Car il faut parler haut et fort de cette "Hymne à la joie", tellement la gifle qu'a décidé de nous assener le groupe avec son gant de cuir, claque fort, tellement fort que les joues vont piquer encore longtemps. Pour commencer, inutile de dire que si l'on est scandalisé par la pochette et l'esprit des textes, autant admettre tout de suite que l'on ne possède pas l'ombre d'un début de second degré.

Ensuite passons au contenu de l'album, car si la qualification de black indus symphonique peut paraître à elle seule très indigeste, le résultat est étonnant d'efficacité. Le titre introductif donne une bonne idée de la puissance dégagée par le son de CNK, avec "L'Hymne à la joie" de Beethoven accompagnée de guitares bien heavy, et chaque morceau comporte sa partie symphonique empruntée à la musique classique, avec entre autre pour "C(osa) N(ostra) K(lub)", "La Bataille sur la Glace" empruntée à Prokofiev. L'énergie et la fusion qui s'opère pour ce titre entre la musique classique et le black/death de CNK emmené par le chant écorché de Hreidmarr est tout bonnement phénoménal.

Cet album contient son lot de perles rares, dont on n'est pas près de se lasser avec également "Total Eclipse of Dead Europa", "Dinner is Ready", ou encore "Vote for the Winners" avec sa nappe d'électro limite dance, ou encore "The Doomsday" dont les samples semblent avoir été empruntés à Don Davis, comme quoi c'est du second degré jusqu'au bout des ongles finement manucurés. L'album n'est pas non plus parfait avec le titre "The Martialist" qui s'avère être un ton en dessous, sans pour autant être raté.

Au final, "L'Hymne à la joie" se révèle être un album tout simplement indispensable d'une part pour sa fusion quasi parfaite entre les compositions du groupe et certains classiques de la "grande musique" et d'autre part pour son efficacité et sa puissance qui nous explosent au visage. "Get in the Klub, Get in the Klub" nous assènent-ils, Pas de problème et c'est où qu'on s'inscrit ?