The Elderberries

Artiste/Groupe

The Elderberries

CD

The Elderberries

Date de sortie

Avril 2012

Label

Sophiane Prod/ La Baleine

Style

Stoner rock

Chroniqueur

dominique

Note dominique

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Quid de ce nouvel opus des Commonwealtho-Clermontois de the Elderberries ? Sorti avec presque un an de retard, ce nouvel album nous laisse à penser que le groupe a peut-être fini sa croissance et a atteint sa maturité. Car si j’en crois le plaisir croissant que j’ai eu à l’écoute répétée des morceaux de ce troisième LP, l’alchimie musicale nécessaire à l’existence d’un groupe est acquise.

A la croisée des chemins.

Après un premier album typé hard rock seventies, sous inspiration directe de AC/DC, Led Zeppelin ou encore de Deep Purple, avec des guitares très présentes et des voix poussées, The Elderberries s’étaient, dans leur deuxième album, hasardés (égarés ?) dans un rock trop lyrique, trop lisse et trop vocal. Une expérience somme toute intéressante, car elle leur a permis d’évoluer, de grandir et, peut-être, de revenir un peu du côté obscure (c’est à dire moins "bling-bling").

Dans ce nouveau disque, on sent qu’en plus de leur nom, le quintet des Elderberries a mis son âme et ses tripes. C’est plus sombre, plus lourd, le disque est à la croisée des chemins du hard et du stoner rock le tout épicé par des accents metal bien appuyés. Sans être un retour aux sources, ils ont tout de même regardé en arrière tout en absorbant d’autres influences. Les guitares sont toujours présentes, mais sans être discrètes (faut pas déconner tout de même), elles sont cette fois soutenues par une grosse rythmique clair et rapide et par une basse puissante et décomplexée qui, ensemble, marquent la structure des morceaux. Mais la meilleure surprise, c’est certainement les voix. Contrairement aux premiers disques, les voix cette fois se fondent dans l’ensemble, s’intègrent parfaitement aux autres instruments et permettent ainsi aux différentes chansons de trouver leur équilibre. C’est cette balance musicale qui autorise le groupe à se sentir bien dans ses chaussettes et donc à assumer ses choix. Et ceux-ci sont bons, croyez-moi.

Tout est bon dans le sureau.

On l’a dit, ce groupe a grandi sous influence des monstres sacrés des seventies, il est donc légitime de sentir cette empreinte dans ce disque. Mais là où ils se contentaient d’un conformisme douillet dans le premier album, ils n’ont pas hésité à passer la seconde et à pousser le moteur pour le faire rugir. Et dans notre cas, c’est un moteur à quatre temps. En effet, cet album est construit en triptyque, une suite de quatre triptyques regroupant chacun une chanson de chacune de leurs influences hard, stoner et metal.

Le premier set de trois chansons reflète à lui seul l’atmosphère générale du disque. Un morceau d’ouverture (Here till dawn) qui raisonne comme un bel exemple de la progression observée : Un fond classique soutenu par une rythmique metal. C’est plus speed avec des guitares soutenues par une batterie clinquante. Le second morceau (You should have known) est un clair exemple de la nouvelle influence stoner rock du groupe, il y a comme du Queen of the Stone Age dedans. Ça sonne américain, c’est robuste et repose sur une basse solide. Le troisième morceau confirme les intentions metal de Here till dawn. Mais ce coup-ci, le morceau est vraiment metal. Dans Thermostat 7, le groupe fait monter la température et permet de ressentir des relents de Korn des bons jours.  Cette première phase se termine, comme les autres d’ailleurs, par une sorte d’intervalle musical court, comme une conclusion.

Les deuxième (Waiting to come around – stoner; Pityʼs the only thing – metal et Hard to find – Hard), troisième  (The answer – hard; What it is – metal et Holy Roller – stoner) et quatrième volets (Dually note it – metal/punk; Blindsided – stoner et Judgment day – hard) reproduisent le modèle avec toutefois quelques variations dans l’ordre et dans la musicalité. Ces ajustements facilitent l’accès aux morceaux, pour les rendre plus « hit-able ». A dose homéopathique, les gimmicks (Pityʼs the only thing), les structures (Holy Roller, comme une course ou l’on reprend son souffle ou Dually note it et son côté punk) et les refrains (The answer et What it is) qui vous rentrent dans l’oreille et s’y collent, font de ce disque un objet musical que l’on a envie d’écouter et de ré-écouter encore. Finalement, le quatrième volet se referme là ou le groupe a débuté, avec un bon gros hard rock typé (Judgement day), comme pour dire au revoir et trancher avec le passé.

The Elderberries est donc un album emprunt d’une belle ouverture d’esprit duquel se dégage une certaine sérénité. La sérénité qui est signe d’un groupe ayant atteint la maturité et étant capable d’accepter ses évolutions musicales. Sans être le disque de l’année, cet opus pourrait bien être une belle surprise et surtout le tremplin nécessaire vers la reconnaissance internationale. Appuyé par une production de qualité, il devrait permettre de toucher un assez large public à la recherche de d’un album énergique et varié.

 

Tracklist de The Elderberries :

01. Here till dawn
02. You should have known
03. Thermostat 7
04. Waiting to come around
05. Pityʼs the only thing
06. Hard to find
07. The answer
08. What it is
09. Holy Roller
10. Dually note it
11. Blindsided
12. Judgment day

 

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