Artiste/Groupe:

The Ferrymen

CD:

A New Evil

Date de sortie:

Octobre 2019

Label:

Frontiers Records

Style:

Power Metal Mélodique

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

13.5/20

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Je ne devais pas être d'humeur lorsque la première production des Ferrymen a fait surface en 2017 tant je l'ai zappée. Et pourtant, je ne suis pas tout à fait insensible à l'écriture de Magnus Karlsson (ce guitariste suédois connu pour ses nombreuses contributions à divers projets de l'écurie Frontiers et son travail chez Primal Fear). Quand on sait que le trio, en plus du monsieur sus-cité, est complété par Ronnie Romero (très bon chanteur au demeurant, il a tout de même été choisi par Blackmore lui-même pour être la voix de la récente incarnation de Rainbow) et le performant Mike Terrana à la batterie (lui aussi, je l'apprécie... j'ai notamment aimé son passage chez Rage au début des années 2000), on se dit que ça s'annonce quand même pas mal. Et pourtant non, je n'ai pas eu envie. A dire vrai, quand le deuxième volet de leurs aventures, A New Evil, est sorti il y a maintenant deux bons mois, je n'ai pas été plus enthousiaste (sinon cette chronique aurait vu le jour bien plus tôt)... Mais voilà, j'ai fini par l'écouter. Et le réécouter. Régulièrement, jusqu'à ce que je me décide enfin à prendre la plume. Mieux vaut tard que jamais. Car, A New Evil, c'est pas mal finalement.

Par contre, une mise au point d'entrée de jeu sur le titre de l'album. "Evil" passe encore (bien qu'on reste sur du heavy / power très mélodique... les amateurs de black bestial trouveraient ça très propre et se marreraient bien) mais "new", non, pas vraiment. Quand on connaît les travaux de Mr. Karlsson (pour Allen / Lande, son propre projet Free Fall et j'en passe), on ne pourra prétendre être surpris, c'est du Karlsson ultra reconnaissable et prévisible de A à Z. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de talent ou d'intérêt. Car ça reste quand même bien fichu. La mélodie qui accroche, le son massif (Jacob Hansen a mixé l'album, vous savez donc que ça va claquer), les leads de guitares épiques sur lit de claviers et vocalises puissantes figurent parmi les marques de fabrique d'un disque estampillé Magnus et vous les retrouverez donc toutes ici. Et, à défaut d'être novateur, ce n'est pas désagréable. D'autant plus que cet album démarre très bien avec une brochette constituée de trois titres pour le moins imparables dans leur genre. Don't Stand In My Way lance l'album avec du riff heavy, du son costaud, des petites orchestrations (signées Karlsson qui s'occupe de la guitare, de la basse, des claviers...) pour la touche épique, un tempo bien enlevé marqué par la frappe puissante de Terrana et, bien sûr, le gros atout de cette galette, la voix et le chant du fameux Ronnie Romero qui rappellent un autre Ronnie (RIP), légendaire celui-là, qui nous manque depuis dix ans. Avec Bring Me Home, ralentissement de rythme, on est sur un titre heavy rock lent et ancré dans les 80s, qui propose un travail mélodique assez remarquable. Très honnêtement, ce genre de morceau, on l'a entendu mille fois, et pourtant le refrain et la prestation quatre étoiles de Romero font que ça passe très bien... on appelle ça un hit. On repart sur du heavy plus remuant avec la chanson titre qui se situe dans la lignée de la piste d'ouverture, aussi bien stylistiquement que qualitativement. Sous le soleil, rien de nouveau... mais dans le style, c'est très bien fait et réjouissant.

Le bémol arrive : le départ est impeccable mais la suite, bien que constituée d'une majorité de chansons efficaces et individuellement agréables à écouter, perd progressivement en intensité, faute de renouvellement. En effet, la recette est toujours un peu la même et les nuances ne sont pas trop de la partie. Ca ne m'empêchera pas de savourer quelques compos particulièrement bien ficelées comme No Matter How Hard We Fall ou My Dearest Fear... mais comme tout finit par se ressembler un peu, la lassitude pointe le bout de son nez. D'autant plus que All We Got, la compo qui conclue l'aventure, pas dégueu du tout au demeurant, n'a pas exactement la même force que le début de l'album et n'offre donc pas tout à fait le feu d'artifice final attendu. 

A New Evil, c'est du power entre hard et heavy aux mélodies chiadées, à la production classieuse et aux musiciens assez brillants. C'est épique voire grandiloquent et servi par un chanteur impressionnant (mais qui gagnerait à moduler un peu plus parfois, j'avais déjà fait cette remarque lors de la chronique de l'album de Destinia). Mais c'est également archi-classique et prévisible. Les fans de Karlsson et les nostalgiques d'un certain heavy rock pompeux des années 80 trouveront de quoi se régaler. Il y a vraiment quelques chansons qui valent le détour... mais l'ensemble me fait penser à un gros blockbuster américain lambda. On y va parce qu'on sait qu'il va y avoir des moyens, du spectacle... et en effet, ça envoie, c'est propre, carré et chiadé, divertissant, rien de dépasse... mais rien ne surprend vraiment non plus et pour le frisson, la singularité, le petit plus qui fait toute la différence, il faudra repasser. Pour certains, ce sera bien assez, pour d'autres, cela n'aura pas grand intérêt. En ce qui me concerne, pas de gros coup de cœur mais un petit faible tout de même car le savoir-faire deployé, le talent des musiciens et cette belle voix puissante me font passer un moment agréable. A vous de voir où vous vous situez. 

 

Tracklist de A New Evil :

01. Don't Stand In My Way
02. Bring Me Home
03. A New Evil
04. The Night People Rise
05. Save Your Prayers
06. Heartbeat
07. Our Own Heroes
08. No Matter How Hard We Fall
09. My Dearest Fear
10. You Against The World
11. All We Got

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