Artiste/Groupe:

The Tangent

CD:

The Slow Rust Of Forgotten Machinery

Date de sortie:

Juillet 2017

Label:

Inside Out Music

Style:

Rock Progressif

Chroniqueur:

christian

Note:

13.0/20

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The Tangent est le bébé d'Andy Tillison, à l'origine claviériste et chanteur du groupe britannique Parallel Or 90 Degrees. The Slow Rust Of Forgotten Machinery constitue le neuvième album studio de son projet : pour un historique précis, je vous renvoie aux détails apportés par mon compère Philippe ici à l'occasion de la sortie de COMM !

Ce qui faisait le charme de The Tangent en 2011 demeure en 2017 : les musiciens sont exceptionnels, les arrangements soignés et cet album se laisse écouter avec délice à condition... de ne pas être allergique au prog et plus particulièrement à son courant jazzy !

En effet, le seul moment où le rythme s'emballe (un peu...) se situe à la presque fin de l'ultime morceau : c'est dire s'il faut être patient si le but est d'y trouver du dynamisme ! Mais soyons honnêtes : une galette comme celle-là se déguste dans la pénombre, les doigts de pieds en éventail avec néanmoins les neurones en éveil car il y a de quoi s'émerveiller des performances techniques de chacun des protagonistes...

Les morceaux, excepté le premier, sont longs ce qui permet de laisser libre cours aux digressions des différents instruments (claviers, saxo, flûte, basse -ah ce Jonas Reingold quel phénomène !-, batterie : c'est Tillison qui s'y est collé cette fois-ci et guitare avec du grand Machin : eh oui c'est bien son nom !) sans toutefois verser dans le délire auquel se livrent quelques fois les maîtres du style...

Il y a bien quelques longueurs mais la manière dont les morceaux sont structurés permet de ne jamais s'ennuyer : il y a en effet toujours un petit solo de guitare ou une ligne de basse pour extraire l'auditeur d'une certaine... torpeur ! The Sad Story Of Lead And Astatine est à cet égard un modèle : on passe d'instants suaves à des accélérations bourrées de flûtes, de percussions groovy et de guitares scintillantes accompagnant un thème fédérateur scandé aux claviers et plusieurs fois décliné par les autres instruments.

Alors quoi ? une réussite que ce neuvième opus ? Je n'irais pas jusque là car un détail d'importance me gêne : la voix du sieur Tillison ! Elle pêche par manque de puissance et d'emphase : heureusement, une nouvelle-venue en la personne de Marie-Eve de Gaultier supplée à ce déficit mais trop rarement et le chant reste globalement trop mièvre pour convaincre ! Gênant quand on connait par ailleurs la force du discours engagé d'Andy, attaché ici à dénoncer le manque d'attention porté aux migrants ou l'erreur commise par ses compatriotes à l'occasion du Brexit...

Ainsi, The Slow Rust Of Forgotten Machinery ravira les adeptes du progressif pur et dur pour qui les ambiances priment sur le punch : j'avoue ne pas en faire partie mais conçoit que la maestria du combo mérite le détour !

Tracklist de The Slow Rust Of Forgotten Machinery :

01. Two Rope Swings
02. Doctor Livingstone
03. Slow Rust
04. The Sad Story Of Lead And Astatine
05. A Few Steps Down The Wrong Road