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The Young Gods
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C H R O N I Q U EQui connait les Young Gods sait qu'ils ont leur place dans n'importe quelle discothèque ultime. Le groupe suisse fait parti de ces groupes inconnus, oubliés, et pourtant cités en bloc par des gens comme Mike Patton (Faith No More), Devin Townsend, Maynard James Keenan (Tool), Al Jourgensen (Ministry), les gens de Nine Inch Nails et jusqu'à The Edge (U2, eh oui...) lorsque se pose la question des groupes les plus influents au début des années 90. Excusez du peu. Alors puisqu'il faut choisir un album en particulier dans l'extraordinaire discographie des jeunes dieux, ce sera pour votre auditeur L'eau Rouge, paru en 1989.
Le sournoi Charlotte est l'un des plus beau pied de nez à ceux qui veulent que chaque chanson d'un album se ressemble : ambiance foraine, textes équivoques et génialement tournés, cela revient à écouter Ants sur le Infinity de Devin Townsend : impossible d'anticiper ça. Et derrière, BAM ! Longue Route, l'orage mécanique reprend de plus belle. Escapade sur une route pluvieuse en pleine nuit, ambiance apocalyptique, ça roxe ! L'alchimie machines/guitares explose. Crier les Chiens et Ville Nôtre sont un poil moins forts, quoique bien au dessus de la plupart des autres productions de l'époque. Le magistal Les Enfants est une autre pièce de génie. Non, en fait il n'existe toujours pas de terme adapté pour décrire ces cinq minutes trente de pure extase auditive. Il s'agit ici d'un orchestre symphonique samplé, à priori pas grand chose d'intéressant donc, mais la manière dont cela est utilisé est au dessus du génie. Les paroles sont encore énormes, soulignées par l'accent toujours monstrueux de Franz, mais il n'y a rien à faire, cette musique-là vous hantera jusqu'à la fin des temps. Derrière le surtendu L'Amourir et son refrain explosif, son tempo sur la brêche, ses images étranges évoquées dans des paroles de prime abord sans aucun sens. Et surtout une fin dantesque sur un hurlement prolongé au delà de votre subconscient dans un fracas de guitares et de bruitages démoniaques. Pas Mal clôt ce disque avec son esprit Killing Joke-esque et son tempo dansant. Ce disque est un monument, une pyramide, un sommet, un chef d'oeuvre, une expression directe de la grâce des dieux descendus sur Terre pour nous montrer de quoi ils sont capables. Peu, très peu d'albums peuvent prétendre surpasser tout ce que contient L'eau rouge. Très peu d'artistes peuvent prétendre avoir mis autant de génie dans quarantes minutes. Absolument incontournable, totalement oublié, magistralement grandiose. Pur chef d'oeuvre. Tracklist de L'eau Rouge :
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