THEODORE ZIRAS

Artiste/Groupe

Theodore Ziras

Album

Hyperpyrexia

Date de sortie

11/2007

Style

Guitar-Hero Metal

Chroniqueurs

Yann G, Ralph, Souf

Note (Yann G)

17/20

Note (Ralph)

16/20

Note (Souf)

18/20

Site Officiel

http://www.theodoreziras.com/

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Ici

C H R O N I Q U E (Yann G)

Nostalgiques des années shred 80-90, fans des bons vieux MacAlpine, Satriani, Rondat, ne passez pas à côté de ce nouvel album instrumental du guitar-hero Theodore Ziras. Vous n'irez pas polémiquer sur le terme "guitar-hero" quand vous aurez entendu sa nouvelle galette "Hyperpyrexia". "Hyperpyrexia" est un album de guitar-hero officiant dans le pur métal instrumental, ne vous attendez en aucun cas à du blues, du rock ou du jazz-rock, "Hyperpyrexia" est une suite de 10 morceaux à la technique et à la vitesse phénoménale.

Et une fois n'est pas coutume, le guitariste grec s'est entouré d'une section rythmique de rêve : Derek Sherinian (ex. Dream Theater, Malmsteen...) aux claviers, de Brian Tichy (Ozzy Osbourne, Foreigner, Billy Idol...) aux fûts et de Manos Markopoulos à la basse. La production est impeccable, d'ailleurs réalisée par Derek Sherinian, chaque instrument est véritablement à sa place et contrairement à beaucoup d'albums dans le même style, ça ne sonne jamais boîte à rythmes, la guitare instrumentale est dopée par une section rythmique groovy et redoutable. Mais abordons désormais le contenu de "Hyperpyrexia".

"Child Of Scotland" ouvre le bal sur un thème à la connotation un peu scottish, on se croirait revenu à la bonne époque des thèmes instrumentaux métal de Tony MacAlpine. Ziras utilise un peu la même recette que Satriani qui consiste à construire des morceaux très techniques autour de thèmes simplistes mais terriblement efficaces et accrocheurs.

"Such And Such" est une sorte de Tribute à Joe Satriani, plus particulièrement période "Surfing With The Alien". On y retrouve le groove et les riffs métal d'un "Ice 9", la technique aller-retour de Ziras est redoutable, le bonhomme balance des solos ultra-techniques et très mélodiques à la vitesse de la lumière.

"Rapid Eye Movement" fait apparaître une autre influence : le néo-classique. Un morceau qu'un Malmsteen ou qu'un Michael Romeo aurait d'ailleurs pu pondre. La dextérité et la précision de Ziras sont à tomber, les descentes de gamme en sweep-picking donnent la chair de poule et le sens mélodique est toujours présent. Derek Sherinian vient également balancer d'excellents solos de claviers.

"Salvation" est le morceau le plus "commercial" de l'album, le thème y est ultra-simpliste et pourtant on se laisse accrocher par ce hit. Un morceau un peu cliché "guitar-hero" qu'on retrouverait aisément sur un documentaire sportif.

"Night Of The Dead" fait partie, selon moi, des meilleurs morceaux de l'album et surtout des plus étonnants. Débutant sur de gros riffs sombres très métal façon Metallica sur "Jump In The Fire", le morceau évolue sur un thème ultra commercial (quasi FM !) et facile d'accès qu'un public chanterait en live ! Incroyable mélange des genres : riffs très heavy, thème limite "cucu" suivi de solos de guitare de la mort (bourrés d'effet ... les effets whammy sont géniaux) en duel avec Derek Sherinian.

"Hyperpyrexia" révèle une nouveau style cher au guitariste grec : le métal progressif et notamment l'ombre de John Petrucci. Ce morceau enchaine riffs métal entrecoupés de breaks très progressifs et un thème qu'on croirait tiré de "Metropolis Part 2 - Scenes From A Memory". Sans vouloir être mauvaise langue, le thème relève presque du plagiat.

Le reste des morceaux se situe, vous l'aurez compris, dans les même registres des guitar-heroes métal des années 80 et 90.

Cet "Hyperpyrexia" est un vrai retour aux sources. Les albums de guitar-heroes ont été si décevants ces derrières années que ce nouveau Théodore Ziras apporte un vrai bol d'air. Bien peu de guitaristes savent mixer technique et mélodie, pourtant Ziras l'a fait !

C H R O N I Q U E (Ralph)

Après quatre années de silence, Theodore Ziras revient avec un nouvel album au nom pas facile à prononcer, "Hyperpyrexia", album complètement instrumental composé de 10 titres.

Pour présenter l'artiste, Theodore Ziras est un virtuose de la guitare électrique, d'origine Grec. Il s'agit de son 4ème album. C'est un surdoué de la guitare, bien sûr, mais de la musique en général, puisqu'il a eu joué lui-même de la plupart des instruments sur les précédents albums.

Pour celui-ci, il s'est entouré de beau monde : Derek Sherinian aux claviers, rien que ça, puisque ce dernier a officié aux claviers pendant plusieurs années au sein de Dream Theater, mais également auprès de Yngwie Malmsteen et de Tony MacAlpine. Brian Tichy à la batterie, ayant officié auprès d'Ozzy Osbourne et de Zakk Wylde. Manos Markopoulos à la basse, qui est un musicien de session très réputé.

Alors, pour faire simple, c'est un super album, ça m'a énormément rappelé les albums de "Liquid tension" avec Petrucci, ou son dernier album solo "Suspended animation". C'est du même niveau, le qualificatif de virtuose pour ce guitariste n'est pas usurpé. Ca va à cent à l'heure, les notes dégringolent, mais c'est constamment mélodique et maîtrisé.

Si vous aimez les gros sons saturés, les riffs lourds, cet album ne vous plaira pas. C'est de la pure guitare instrumental. Le son est parfait, c'est d'ailleurs Derek Sherinian qui s'est chargé du mix et le résultat est excellent.

Difficile de commenter cet album, tous les morceaux se tiennent, c'est du très haut niveau, très mélodique et très bien fait. C'est même époustouflant de virtuosité, mais jamais dans le but d'être uniquement une démonstration technique. Tous les morceaux sont travaillés et recherchés, tous sont intéressants, et ils sont tous bien au-delà d'une simple démonstration de pure maîtrise de l'instrument.

Si vous aimez Petrucci et "Liquid Tension", cet album est excellent et vous plaira. Le seul bémol que je peux formuler, c'est l'absence d'un titre à la mélodie vraiment accrocheuse. Tout est bon et bien fait, mais il manque l'éclair de génie dans un ou deux titres qui fait qu'on se dit "oh, ce titre est génial". C'est vraiment le seul regret que je puis formuler pour cet album. Pour moi, 16/20 sans problème.

C H R O N I Q U E (Souf)

Theodore Ziras est un guitariste virtuose d'origine grecque dont la notoriété n'est plus à faire. Sa discographie se compose de deux instrumentaux, Trained to Play et Virtual Virtuosity, ainsi que de l'album Euroforce auquel a pris part l'ex chanteur de Human Fortress. HyperpyrexiA est le dernier effort en date du guitariste. En voici la matière:

1) Child of Scotland

Ce morceau est une invitation au voyage, en musique. La rythmique nous entraîne vers les collines des highlands sur les traces de Rob Roy. La guitare se veut lyrique, contant une épopée dans laquelle sont dépeintes les beautés d'une terre de verdure et de liberté. Rafraîchissant et grandiloquent ! Il ne reste plus qu'à dénicher un kilt et une claymore pour s'y croire.

2) Such and such

La guitare est ici nerveuse, faisant montre d'une excellente technique de tapping. Les notes tenues avec un léger effet de vibrato annoncent des passages où des chapelets de notes sont egrénés à vitesse mach 2. Des breaks mélodiques ou rythmiques surgissent avec spontanéité et naturel, rendant ce morceau palpitant et haletant.

3) Rapid Eye Movement

Un morceau de bravoure dans un style néoclassique cher à Y.Malmsteen. Le sweeping est sans faille et ce qu'on en conclut, c'est que lorsque virtuosité et feeling font bon ménage, la quintessence de l'art guitaristique est atteinte. Tout simplement.

4) Solitude

On a pas le temps de se remettre du morceau précédent qu'on bascule sur l'autre piste, caractérisée par des accents pathétiques touchants. Le titre semble bien convenir, évoquant adéquatement la mélancolie qui se dégage de la musique...Le genre d'air qui vous trotte longtemps dans la tête, un peu à la manière des meilleurs hymnes d'Iron Maiden. Le solo, dans un pur style rock léché, en met plein la vue, et partant l'émoi est à son comble. Le passage final est tout aussi brillant et l'on finit par se demander comment autant d'idées créatrices peuvent germer dans l'esprit de Ziras. On envierait sa muse.

5) Seven courses

Un morceau très technique qui ravira les fans de shred et de Symphony X. De quoi rester bouche bée. Ni plus ni moins.

6) Salvation

Un morceau rock mené par des mélodies splendides et de jolies gammes. Somme toute, le morceau fédérateur de l'album, très accessible.

7) Number One

Un morceau dans l'esprit du Crystal Planet de Satriani, et presque aussi bon, ce qui est gage de qualité.

8) Night of the Dead

LA référence de l'album. Un morceau heavy à souhait avec un riff suprême, à la manière de Zakk Wylde. La mélodie fait mouche et touche en profondeur. Un tourbillon de notes nous emporte dans une autre dimension. D'autre part, la structure de la composition s'avère plus riche et complexe que la pléthore des morceaux heavy traditionnels: ici les passages s'enchaînent et ne se ressemblent pas, tout en ayant en commun une fougue et une énergie hautement appréciables.

9) Hyperpyrexia

Le morceau phare (c'est le cas de le dire). Encore une fois, une jolie mélodie prédomine. Le morceau est composé dans un style progressif, à la façon d'un rondeau constitué d'un thème de base (la jolie mélodie en question) entrecoupé d'épisodes (des breaks rythmiques en l'occurence). Assurément un bon titre progy.

10) Go East

une chanson dans un style Power/Prog épatant. Les gammes orientales, on s'en doute vu le titre, sont à l'honneur et donnent à cette composition une touche supplémentaire d'exotisme.

En conclusion, nous voici devant un excellent album qui ravira aussi bien les fans de Power/Prog que les férus de guitar-heroes. Un must pour tout passionné de gratte !