Artiste/Groupe:

Therion

CD:

Beloved Antichrist

Date de sortie:

Février 2018

Label:

Nuclear Blast

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

12/20

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Voilà certainement l’album que j’attends le plus en 2018 ! Eh oui, Therion est de retour (enfin !) avec ce qui s’annonce être quelque chose d’ultra ambitieux. Et on comprend pourquoi. Pour trouver trace d’un album de Therion il faut remonter en… 2010 ! Je ne compte pas Les Fleurs Du Mal sorti en 2012, les reprises de standards des chansons de la variété française étant plus un délire de Christofer Johnsson qu’un véritable album. Bref, depuis tout ce temps le maître à penser du groupe Suédois planche d’arrache-pied sur son fameux opéra rock. Et là, il a clairement mis les petits plats dans les grands. Jugez plutôt : le projet est basé sur l’œuvre de Vladimir Soloviov, Court Récit sur l’Antéchrist, et propose pas moins de trois heures de musique, réparties en quarante six titres, trois actes, le tout sur trois CD. Trente personnages mis en musique et joués par trente chanteurs et chanteuses, plus l’orchestre, les solistes et les chœurs. Parmi les rôles principaux on retrouve évidemment les membres du groupe que sont Thomas Vikström, Lori Lewis et Chiara Malvestiti. Etant grand fan du groupe et de sa capacité à créer des œuvres grandioses dans le metal symphonique, je suis plus que serein quant à la qualité dont fera preuve cet opéra gargantuesque.

Alors armez-vous de patience, car il faut digérer ces trois heures… bien longues ! On débute avec Turn From Heaven qui nous sert d’introduction à Where Will You Go. C’est du Therion classique, avec gros chœurs et orchestrations, un refrain assez plaisant, mais on se retrouve avec un titre d’à peine deux minutes qui se termine alors qu’il a tout juste commencé, comme ça sans prévenir. Surprenant. Et voilà le gros point noir de ce Beloved Antichrist, la cohérence et l’homogénéité. Chaque titre pris séparément se tient (et encore) mais on a une désagréable impression de n’avoir aucun fil conducteur entre eux, aucune logique dans leur placement, c’est très étrange. La plupart des titres sont très courts et très différents, ce qui complique l’écoute, car le manque d’accroche est flagrant. J’ai du mal à retrouver le Therion flamboyant proposant des ambiances et des refrains mémorables. Bien sûr, il faut prendre cet album différemment des autres, comme un tout de trois heures, car c’est un opéra et non un simple album. C’est donc l’ambiance générale qu’il faut prendre en compte. Une fois qu’on prend cette composante en compte, l’écoute est différente.

On y trouve de belles choses malgré les défauts mentionnés. Sur l’acte I, Signs Are Here et Never Again restent en tête, Garden Of Peace, Anthem et Hail Caesar! tirent également leurs marrons du feu avec de belles montées en puissance, des duos intéressants, des passages bien speed et des chœurs comme j’aime. L’acte II est, je trouve, le plus réussi et homogène, avec pour moments forts The Arrival Of Apollonius, Dagger Of God, The Lions Roar ou encore Bringing The Gospel. L’acte III démarre et se termine bien avec notamment Beneath The Starry Skies et Theme Of Antichrist qui conclue l’opéra. Mis bout à bout on obtient une heure de "grand" Therion, avec passages sombres, épiques ou plus lumineux. Mais ils se trouvent parsemés ici et là pendant les trois heures, ce qui fait finalement trop peu. 

Dire que ce Beloved Antichrist a été compliqué à appréhender est un doux euphémisme. Même si je l’apprécie mieux sur la longueur, je reste mitigé quant au résultat. Cet opus s'avère beaucoup trop long et manque de cohérence. Les titres s’enchaînent sans accroche et le résultat en pâtit. Autre grief : la voix de Thomas Vikström qui semble surjouer et se fait assez irritant dans les aigus. En revanche, on ne peut qu’applaudir Christofer Johnsson d’avoir mené à bien son projet et d’avoir pris un gros risque en sortant une œuvre aussi ambitieuse que celle-ci. Car il est certain qu’elle plaira à du monde. Et on ne peut qu'abonder dans son sens quand il indique que son opéra metal est novateur tant le concept est poussé à son paroxysme. Rien que pour ça : bravo... même si le résultat n’est pas ce que j’espérais. A noter que Christofer Johnsson souhaite adapter l’œuvre sur scène. Curieux d’entendre et surtout voir le résultat, un opéra étant avant tout fait pour être vu sur scène. Wait and see…

Tracklist de Beloved Antichrist :

Acte I

01. Turn from Heaven
02. Where Will You Go?
03. Through Dust, Through Rain
04. Signs are Here
05. Never Again
06. Bring Her Home
07. The Solid Black Beyond
08. The Crowning of Splendour
09. Morning Has Broken
10. Garden of Peace
11. Our Destiny
12. Anthem
13. The Palace Ball
14. Jewels From Afar
15. Hail Caesar!
16. What is Wrong?
17. Nothing But My Name

Acte II

01. The Arrival of Apollonius
02. Pledging Loyalty
03. Night Reborn
04. Dagger of God
05. Temple of New Jerusalem
06. The Lion's Roar
07. Bringing the Gospel
08. Laudate Dominum
09. Remaining Silent
10. Behold Antichrist
11. Cursed By the Fallen
12. Resurrection
13. To Where I Weep
14. Astral Sophia
15. Thy Will Be Done!

Acte III

01. Shoot them Down!
02. Beneath the Starry Skies
03. Forgive Me
04. The Wasteland of My Heart
05. Burning the Palace
06. Prelude to War
07. Day of Wrath
08. Rise to War
09. Time Has Come/Final Battle
10. My Voyage Carries On
11. Striking Darkness
12. Seeds of Time
13. To Shine Forever
14. Theme of Antichrist