Tim Bowness

Artiste/Groupe

Tim Bowness

CD

Abandoned Dancehall Dreams

Date de sortie

Juin 2014

Label

Inside Out Music

Style

Rock Progressif

Chroniqueur

dominique

Note dominique

14/20

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C H R O N I Q U E

Je ne sais pas quoi penser de ce second album de Tim Bowness. Abandonned Dancehall Dreams est incontestablement beau, définitivement triste et remarquablement composé, produit et mixé, mais… car il y a un « mais ». Il est aussi la preuve vivante que la beauté en elle-même ne suffit pas à faire un album d’exception ; il faut également un brin de folie pour réussir à extraire le meilleur de ses créations. Et c’est exactement cette touche géniale qui manque à Abandonned Dancehall Dreams. On dira peut-être que je me répète, mais comme je l’ai déjà écrit pour le récent album de John Basset, c’est sur le point précis de la folie qu’il reste une infinie différence entre Abandonned Dancehall Dreams ou Unearth et l’exceptionnel The Raven’s that Refused to Sing (and other stories) de Steven Wilson ou le parfait Demon de Gazpacho.

Mise à nu

Pourtant, pour son projet solo, Tim Bowness s’est entouré de ceux qui lui sont proches. Steven Wilson, son compère du projet No-Man, en premier lieu. Puis comme de bien entendu, des autres musiciens de No-Man que sont Michael Bearpark (guitare), Stephen Bennett (claviers), Andrew Booker (batterie) et Pete Morgan (basse). Finalement il a fait appel aux quelques invités prestigieux que sont Pat Mastelotto (le batteur de King Crimson), Colin Edwin (le bassiste de Porcupine Tree) et Anna Phoebe (violoniste engagée avec des artistes comme Trans-Siberian Orchestra, Jethro Tull ou Roxy Music). Du beau monde donc. Toutefois à l'écoute de l'album on peut se demander où tous ces artistes se cachent tant Abandonned Dancehall Dreams est dénudé dans son approche musicale et dans sa structure.

C’est dommage d’ailleurs, car l’album s’ouvre et se conclut sur les titres les plus intéressants. A commencer par The Warm-Up Man Forever et son association entre percussions tribales pour la structure et synthétiseurs pour le côté aérien. L’autre point fort de ce qui est pour moi le meilleur titre de l’album, c’est la voix de Tim Bowness. Tout en sensibilité avec une touche un peu étrange qui la fait se rapprocher de celle de David Bowie. Smiler at 50 suit et indique la voie que suivront les cinq titres suivants. Pourtant ce titre est encore à mettre du côté du meilleur par son atmosphère désespérément mélancolique. L’extrême lenteur, les violons et les voix de fond sont pour beaucoup dans cette impression d’infinie tristesse. Cependant, le titre bénéficie de claviers salvateurs qui font presque penser à du Air mélangé avec un peu de Pink Floyd. Le moins bien selon moi commence avec Songs Of Distant Summers qui est une sorte de mélange entre la bande son d’Alexandre Astier sur le dernier volet de la série Kaamelott et celle du Grand Bleu composée par Eric Serra. Superbement triste, mais cruellement fade à mon goût. Waterfront ne fait pas mieux. Cette ballade folk-pop manque de volume. Sa guitare sèche, ses violons et ses claviers donnent un son très eighties gentillet. Du Phil Collins des mauvaises années. Dancing For You est plus groovy, très langoureux avec un arrière-goût de Mark Hollis mais reste trop sage. Le rythme dicté par les synthés de Smiler At 52 est à peine plus rapide. Malgré des variations musicales élégantes et des touches aériennes comme des gouttes de pluie, le titre manque d’ambition. La mélancolie ambiante semble enfin s’évaporer en toute fin de I Fought Against The South. Ce titre lent, plus typé Pink Floyd, a le bénéfice de terminer sur une note presque positive qui fait du bien. Finalement comme je vous l’avais dit, cet album se termine avec le très bon Beaten By Love. Le retour des percussions tribales en ouverture et certaines légères dissonances font beaucoup de bien. Voilà enfin cette touche différente tant attendue. De plus le son nineties empreint de U2, de Radiohead et de Talk Talk rend le titre agréable à l’écoute. Je n’ai qu’un seul regret c’est que cette prise de « risques » n’arrive qu’en fin d’album.

Voilà, vous comprendrez je pense un peu mieux mon dilemme au moment de donner une note à cet album. C’est beau, mais c’est sage. Et comme le dirait mon ami Didier, ça manque de guitares, de basse et de batterie. Bref ce n’est pas un album pour les fans de Metal. Tiens, d’ailleurs peut-être que le problème vient du fait que ce disque n’aurait pas dû être chroniqué sur notre site… Mais bon, ce genre de tentative est en quelque sorte notre pointe de folie à nous.

 

Tracklist de Abandoned Dancehall Dreams

01. The Warm-Up Man Forever 
02. 
Smiler At 50
03. 
Songs Of Distant Summers
04. 
Waterfoot
05. 
Dancing For You
06. 
Smiler At 52
07. 
I Fought Against The South
08. 
Beaten By Love

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