Artiste/Groupe:

Todesstoss

CD:

Hirngemeer

Date de sortie:

Septembre 2015

Label:

I, Voidhanger Records

Style:

Black Metal Avant-Gardiste

Chroniqueur:

Mythos

Note:

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Martin Lang est complétement barré, et si vous ne le saviez pas encore, il vous suffit de jeter une oreille à son nouvel opus intitulé Hirngemeer de son groupe Todesstoß : du Black avant-gardiste, flippant et déstructuré.

J’avoue que la première piste, Verwehung, ne m’a pas trop donné envie de poursuivre l’écoute. La voix de Martin est toujours aussi difficile à suivre, surtout quand elle est accompagnée d’un harmonica qui joue je ne sais quelle mélodie dans un « je-ne-sais-quoi » complètement improbable et barré.

L’ambiance est posée dès le départ, et cette fois elle relève d’un cas cliniquement étudié : la psychose paranoïaque. Mais si vous connaissiez déjà Todesstoß, alors vous ne serez pas particulièrement surpris, même si les deux précédents albums étaient plus atmosphériques que celui-ci.

« Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois »

Difficile d’accrocher au début donc, mais en réalité, si vous vous faites un peu douleur et que vous acceptez de suivre le trip de Martin, vous voilà dans un monde où le pire des Jokers est le roi du monde. Un monde où la paranoïa vous mène à des instants de lucidité exacerbée. On dit souvent que le génie né dans la folie, c’est l’une des idées développée par Schopenhauer, et il a sans doute raison, en tout cas en ce qui concerne Todesstoß.

Trois pistes pour respectivement vingt-huit, trente-quatre et douze minutes. Martin donne le ton. Si vous vous lancez dans le trip, vous êtes obligé d’en subir les conséquences temporelles. Et au bout de la deuxième piste, vous êtes « déjà » à fond dedans. En commençant l’album, je ne m’attendais pas du tout à en arriver là, et c’est pourtant l’effet que j’ai ressenti sur Narbenkäfig. Le viol mental se poursuit et on entre peu à peu dans le cerveau torturé du Joker, un vrai régal de folie destructrice et déstructurante ! Vous partez les deux pieds plantés sur le sol pour finir la tête en bas et les jambes en l’air, criant comme un demeuré et jouant de l’harmonica comme un surréaliste avec son pinceau.

Parfois, on pense à du Lux Occulta, dans la voix et les ambiances construites par Todesstoß tout au long de l’album, et c’est pas plus mal. Mais Martin ne dévoile pas autant d’influences que ses camarades polonais. Le trip de Todesstoß est plus homogène (si on peut dire que Hirngemeer est homogène…) que Kolysanki.

Hirngemeer n’est sans doute pas un album à mettre en toutes les mains. Martin ne laisse que peu de place à la facilité et montre une nouvelle fois que la folie n’est jamais très loin de la pleine conscience du monde. A écouter d’une traite avec un narguilé.


Tracklist de Hirngemeer :

01. Verwehung
02. Narbenkäfig
03. Strom Der Augenblicke