Transatlantic

Artiste/Groupe

Transatlantic

CD

Kaleidoscope

Date de sortie

Janvier 2014

Label

Inside Out

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Didier

Note Didier

14/20

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Un nouveau Transatlantic a atterri dans ma boite aux lettres et bizarrement, alors que je suis fan du super combo, j’ai eu un mal fou à le "digérer". Si j’avais réalisé la chronique à chaud, je pense que la note aurait été plus basse. La raison ? Pas sûr, mais je pense que par certains côtés, on ressent une certaine similitude, un réel manque de surprise par rapport aux albums précédents. Un autre aspect est aussi qu’on n’est pas toujours d’humeur pour écouter certaines choses plutôt complexes et que, des fois, on a juste pas envie de se forcer. Bon, au final, une semaine de vacances dans la poudreuse des Alpes a contribué à remonter mon niveau de zénitude à un niveau me permettant de trouver de bonnes choses dans cette galette, mais surtout d’aligner les mots pour vous en parler.

Bon, plus trop besoin de présenter le super groupe de prog, si ? Mike Portnoy (si vous ne le connaissez pas c’est désespéré pour vous), Neal Morse, Pete Trewavas (bassiste de Marillion) et Roine Stolt (guitariste de The Flower Kings). Ils proposent ce quatrième album, Kaleidoscope, avec cinq morceaux pour soixante-quinze minutes. Hou hou ! Rappelons-nous que le précédent opus ne comportait que seulement un morceau, éponyme de l’album, Wirldwind, de soixante-dix-sept minutes !

L’album commence avec un morceau de vingt-cinq minutes quand même, Into The Blue, dont l’intro au violoncelle (joué par Chris Carmichael) est plutôt sympa. Après un bridge de presque six minutes, c’est Neal Morse qui nous chante le morceau composé de cinq mouvements très différents. Si je trouve la longue intro assez peu originale, déjà entendue, je dirais quand même que certains des breaks instrumentaux sont assez géniaux. C’est le cas de A New Beginning. Tant qu’on en est à parler chant, un certain Daniel Gildenlöw apparait en guest sur une des sections, Written in Your Heart. Et là, par contre, quel talent, quelle voix ! Daniel participait déjà aux tournées de Transatlantic en Europe, mais franchement, si j’étais eux, je l’embaucherais pour chanter à la place de Neal. Neal chante bien, mais toujours un peu pareil (dans Transatlantic et dans ses albums solos), alors que Daniel est un OCNI (Object Chantant Non Identifié). On en profite pour lui souhaiter un prompt rétablissement puisqu’il est "out" pour raisons médicales. Je trouve que la guitare de Roine est particulièrement inspirée, mais que par contre, je suis un peu déçu par certains passages de basses de Pete. Sur la section A New Beginning, je trouve qu’il foire le groove. Au final, si on est fan de prog, ce premier morceau comporte de bon passages, avec quelques étonnants plan de batterie de l’ami Mike.
Le morceau suivant, Shine, fait penser à du Neal Morse en solo, un aussi à du Pink Floyd. C’est majoritairement à la guitare acoustique. Le refrain est sympa sans être non plus transcendant d’originalité. Je trouve que c’est encore Roine qui est le plus inspiré, il nous livre un bon petit solo Floydien de derrière les fagots. Je le trouve globalement très à l’aise dans cet album, et particulièrement bien mis en valeur dans le mix.
Le morceau suivant, Black as the Sky, est probablement mon préféré de l’album car il est le plus court, le plus percutant, le plus rock aussi. Les membres du groupe y assurent les chœurs. Je suis quasiment sûr que ça n’est pas Neal qui chante, mais je n’ai pas trouvé d’info indiquant qu’un autre membre du groupe la chante, peut-être Pete. Sa basse ronronne, elle aussi est bien mixée, c’est plaisant. Il balance une ligne de basse qui déménage, pendant que Mike malmène ses cymbales de façon surprenante. Là encore, c’est Roine qui se sort les doigts du nez pour nous servir un joli solo de guitare.
Je ne sais que penser de Beyond The Sun, car pour moi ça n’a pas grand-chose à faire sur un album de Transatlantic tant c’est un morceau de Neal Morse, tout seul, accompagné de son piano, du joli violoncelle déjà entendu dans l’intro de Into The Blue, et d'une steel guitar (Rich Mouser) qui nous imite le son des baleines en rut. Mignon mais pas de quoi s’extasier.
Kaleidoscope, le dernier morceau de l’album, en est le second morceau fleuve avec ses trente-et-une minutes au compteur. Il est découpé en sept mouvements assez différents avec comme dans Into The Blue, le dernier mouvement qui est une reprise du premier. La recette est appliquée à la lettre. Le mouvement Black Gold sonne un peu Deep Purple, Neal y fait un solo de piano dont je n’aime pas beaucoup le son, par contre la basse claque et Roine s’en donne encore à cœur joie. C’est Pete qui chante le mouvement Walking The Road, particulièrement niais et dispensable. Je pense que Pete et Roine sauvent la baraque sur ce morceau multi facettes interminable et où le clavier en fait trop.

L’édition grand luxe, vient avec un bonus CD d’environ quarante minutes comprenant un certain nombre de reprises improbables. C’est sympa d’entendre Transatlantic reprendre du vieux Yes (And You And I), parfaitement interprété (sauf la voix qui est loin de celle de Jon Anderson), mais bon, ça sert à quoi au final ? La reprise de I Can’t Get It Out Of My Head de Electric Light Orchestra, est fidèle, mais on baille à s’en déboiter la mâchoire. La version de Conquistador de Procol Harum (houla, ça ne nous rajeunit pas) est particulièrement pêchue. La reprise du Goodbye Yellow Brick Road, d’Elton John, n’apporte rien tellement on croirait entendre la version originale. Elton sort de ce corps ! Je ne connaissais aucune des autres reprises, donc pas facile de vous en parler. On trouve Tin Soldier des Small Faces, qui sonne assez The Who, ou encore Sylvia, une chanson du groupe Focus qui ne m’a pas impressionné, et Indiscipline de King Crimson dont je ne suis pas un fan. C’est alambiqué et zarbi, limite du supportable, ça parle plus que ne ça chante, bref j’accroche pas au délire : pas les bonnes drogues sûrement. On termine les bonus avec Nights in White Satin des Moody Blues, un classique assez fidèle mais poussif et inutile (je hais l’imitation flûte de pan à la Zamfir)

Au final, je suis quand même un peu déçu. Ca s’écoute, c’est certain, mais on a une sacrée impression de tourner en rond. Le bonus CD n’y change rien, on se pose encore la question qu’on se posait déjà avec l’album précédent : pourquoi j’irai écouter celui-ci plutôt qu’un des deux premiers ?  Je n’ai pas de réponse, mais en attendant, rien de nouveau sur le Transatlantic !

 

Tracklist de Kaleidoscope:

01. Into the Blue

  • I. "Overture"
  • II. "The Dreamer and the Healer"
  • III. "A New Beginning"
  • IV. "Written in Your Heart"
  • V. "The Dreamer and the Healer (Reprise)

02. Shine
03. Black as the Sky
04. Beyond the Sun
05. Kaleidoscope

  • I. "Overture"
  • II. "Ride the Lightning"
  • III. "Black Gold"
  • IV. "Walking the Road"
  • V. "Desolation Days"
  • VI. "Lemon Looking Glass"
  • VII. "Ride the Lightning (Reprise)" 

Bonus CD:


01. And You and I" (Yes)
02. Can't Get It Out of My Head" (Electric Light Orchestra)
03. Conquistador" (Procol Harum)
04. Goodbye Yellow Brick Road" (Elton John)
05. Tin Soldier" (Small Faces)
06. Sylvia" (Focus)
07. Indiscipline" (King Crimson)
08. Nights in White Satin" (The Moody Blues)

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