Triosphere

Artiste/Groupe

Triosphere

CD

The Road Less Travelled

Date de sortie

Mai 2010

Style

Power Heavy Progressif Metal

Chroniqueur

Ostianne

Note Ostianne

12/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

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C H R O N I Q U E

Il y a des groupes qui nous sortent des albums qui, dès la première écoute, nous scotchent ou nous rebutent totalement. Il y en a d'autres pour lesquels le sentiment est mitigé et il nous faut revenir plusieurs fois à la charge pour cerner l'album et la créativité des musiciens. C'est le cas avec les Norvégiens que sont Triosphere et qui nous livrent un deuxième album, The Road Less Travelled.

J'ai attendu d'avoir un déclic, écoutant plusieurs fois à la suite l'album, le laissant reposer puis le remettant, mais rien n'y fait. The Road Less Travelled possède de bons morceaux, qui se veulent parfois accrocheurs, mais possède aussi des faiblesses qui nous empêchent d'entrer complètement dans l'album et de se laisser emporter par l'univers de Triosphere.

Le premier défaut, le sentiment de longueur qui nous prend. Les morceaux ne font pas moins de quatre minutes trente, et on ajoute deux minutes de plus pour les plus longs. Vous allez me dire, face à des morceaux qui durent dix minutes, ce n'est rien, oui, mais quand on assemble les onze morceaux, ça commence à faire beaucoup. Car le problème, c'est qu'ici, on ne sait pas trop face à quoi on se trouve. On a des éléments power, heavy et progressif qui ne se marient pas toujours très bien, comme mal imbriqués ensemble. Ce qui fait que parfois, on se demande où ils veulent aller, et s'ils ne se sont pas perdus en voulant aller dans trop de directions différentes. Deuxième souci, même si la voix d'Ida Haukland est bien placée et correspond au ton de la musique, elle "gueule" trop, est trop poussive (même quand la musique est douce, comme sur les couplets de Marionette ou The Anger And The Silence Remorse) et ça lasse très vite d'entendre trop souvent la même façon de chanter, sans véritables nuances et sans véritables émotions qui transpercent. Même quand elle change sa façon de faire comme sur Death Of Jane Doe, on ne sent aucune subtilité dans la voix, et c'est assez regrettable. Troisième problème rencontré : on a parfois l'impression que les refrains se ressemblent. Et ce n'est pas dû à des écoutes successives, mais bien un sentiment qui transparait dès la première écoute. Et même les morceaux qui pourraient sortir du lot se noient finalement dans la masse, sans qu'on ne se souvienne de ce qui est au dessus du reste.

Et pourtant, nous sommes face à des musiciens qui savent ce qu'ils font avec leurs instruments. Les solos de guitares sont bien trouvés et sont intéressants ; comme je l'ai dit, Ida place bien sa voix et ne fait pas de fausses notes ; la basse s'entend et la batterie marque bien le rythme et est utilisée dans sa globalité. Beaucoup de morceaux sont énergiques et assez rentre-dedans. Et cette partie est bien menée. Tout comme les passages plus musicaux et instrumentaux, les changements d'ambiances, le côté progressif en somme. L'intro et l'outro sont deux morceaux instrumentaux bien menés, mettant bien en valeur les influences prog. Et puis, il y a ces refrains, accrocheurs comme celui de Driven, qui est en elle-même une bonne chanson, bien accrocheuse (même si au final, on l'oublie un peu au fur et à mesure de l'écoute). Les titres pris un à un sont plutôt bien faits, avec intelligence dans la proportionnalité donnée aux différents morceaux. Mais une fois de plus, pris dans un ensemble, l'alchimie n'est pas là. Quant au son des guitares, il est assez homogène, permettant une certaine cohérence dans l'album. D'ailleurs, il faut le reconnaître, dans son ensemble, il est tout de même cohérent, dans le sens où le chant ne part pas dans tous les sens, et les morceaux non plus, même s'ils ne s'imbriquent pas, on comprend qu'ils soient les uns à côtés des autres.

Vous l'aurez donc compris, The Road Less Travelled est un album avec ses qualités et défauts, qui nécessite quand même plusieurs écoutes, même si le premier sentiment que l'on a n'est pas si mauvais que cela. Il est assez difficile de le caser quelque part, (est-ce un bien ou un mal, ça c'est un autre débat) et tout le monde ne pourra pas apprécier Triosphere qui nous livre un album plutôt bon, mais sans plus !