TRIPLE FX

Artiste/Groupe

Triple FX

Album

Extremely Instrumental

Date de sortie

01/2007

Style

Guitar-Hero

Chroniqueur

Yann G

Note

15/20

Site Officiel

http://www.triplefx.org/

C H R O N I Q U E

Si vous ne connaissiez pas Pascal Vigné, guitariste virtuose français, ce premier album de son projet instrumental "Triple FX" vous en donne la parfaite opportunité.Pour brièvement présenter le bonhomme, Pascal est un jeune guitariste qui a grandi sur les sons de Satriani, de Vai, de Van Halen, de Patrick Rondat et qui est aujourd'hui professeur de gratte au MAI de Nancy.

Ce premier "Extremely Instrumental" est donc entièrement composé par Pascal et il s'est entouré de Arnaud Court à la basse et de Gaël Féret (qui n'est autre que l'excellent batteur de Misanthrope... rien que ça !) à la batterie.A savoir que ce premier volet a été enregistré en 2004 et que depuis, le line-up a changé et c'est Pascal Mulot qui assure désormais les basses.

Dès les premières notes, il est évident que l'album a été soigneusement produit, chaque instrument ressort parfaitement et le tout a même tendance à sonner live.

Immédiatement, dès que l'on appuie sur "Play", c'est l'influence de Joe Satriani qui nous saute aux oreilles. Après une introduction rock des plus mélodiques, "Fishbones In The Tank" nous fait rentrer dans le vif du sujet. Un morceau bluesy gavé de groove sur lequel Pascal fait des merveilles avec ses wah-wah et ses whammys, le tout est accrocheur et catchy. Impossible de ne pas faire un lien avec un certain "Cool N 9" de l'album rouge de Satch. La façon dont Pascal s'est approprié le jeu de Satriani est déroutante : aussi bien techniquement dans les enchainements de legatos et dans la maîtrise des effets que sur la compo sculptée pour l'album rouge.

"Sexy Turkey" passe une vitesse. Un morceau toujours bien groovy, plus rapide et qui rappelle un peu sur ses rythmiques métal bourrées d'harmoniques "Ya Ain't Nothin' Like A Fast Car" de Jennifer Batten. Mais le morceau s'enrichit vite via d'autres styles tels que le blues, le boogie, en un mot... le rock n' roll !!! Pascal se fait plaisir à balancer thèmes et gammes à la vitesse de la lumière sur une rythmique de basse des plus basiques typée rock n' roll des années 60. Et là où beaucoup tomberaient dans le démonstratif, il n'est en rien, Pascal nous fait adhérer et on reste scotché sur le rythme déchainé.

"Extremely Instrumental" démarre alors sur de pures rythmiques métal headbangantes. On croirait entendre l'intro de "War Inside My Head" de Dream Theater. Puis rapidement le morceau évolue vers un thème au bord du néo-classique sentant le Rondat à plein nez avant de partir dans des délires bluesy, funky, groovy... J'appelerais ça le mélange des genres et c'est tant mieux, cela permet d'éviter l'ennui. Un mélange qu'utilise bien souvent un autre guitariste de talent français : Monsieur Christophe Godin.

"Song For Bruno" est une ballade typiquement Satrianienne, on ne peut s'empêcher de la comparer à "Love Thing" ou à "Ten Words". Une ballade des plus réussies reprenant en fait les recettes magiques du père Satch.

"Rat Trap" enchaine en fusionnant une multitude de genres : cela passe du rock n' roll joué façon déconne à des riffs métal, à du funk/blues... Bref, une nouvelle fois, le trio se fait plaisir en mélangeant tous les styles du rock au sein d'un même morceau sans se prendre la tête.

Une nouvelle fois, tout comme sur "Fishbones In The Tank", l'ombre de Satriani du "Cool N. 9" est de retour. Sûrement cela est-il dû à la whammy que Pascal utilise exactement comme le maître.

"Bubble Gum Song" montre le retour à un métal plus speed et percutant aux harmoniques ravageuses sifflantes. A de nombreuses occasions sur ce morceau, Pascal démontrera son incroyable maîtrise de l'aller-retour à la vitesse de la lumière... Bluffant ! Et au niveau des fûts ça ne chôme pas, Gaël Féret assure les rythmiques comme un roi.

"When You Were A Child" qui vient conclure l'album est un morceau oscillant entre ballade instrumentale et mid-tempo. Bourrée d'influences Satriani de la période "The Extremist", le trio parvient vraiment à exprimer une vraie émotion qui donne une vraie âme à ce morceau.

Pour conclure, "Extremely Instrumental" est le premier album d'un guitariste qui va, sans aucun doute, faire parler de lui. Même s'il n'aime pas le terme de "guitar-hero", je le qualifierais d'un guitariste très talentueux tant au niveau technique que créatif. Un premier essai réussi donc. Il ne manque finalement qu'une chose à cet album, même si c'est histoire de pinailler, c'est le petit truc qui rend une compo magique. Vous savez, ce "petit truc" que Satriani a quand il compose des thèmes ultra-simplistes et qu'il sait pourtant rendre magique. Voilà, il ne manque que ça, ce n'est pas grand chose. A part ça tout y est, j'attends donc le Volume 2, cette fois avec les 2 Pascal, qui s'annonce déjà des plus prometteurs.