Artiste/Groupe:

Trivium

CD:

In The Court Of The Dragon

Date de sortie:

Octobre 2021

Label:

Roadrunner Records

Style:

Thrash Moderne / Metalcore

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

16.5/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Quand je repense à la carrière de Trivium et à mon histoire personnelle avec ce groupe, je dois bien avouer qu’il y a eu - pour ma part - de petits moments de doutes. J’ai, par exemple, bien adhéré à Shogun et In Waves. Moins à The Crusade, Vengeance Falls ou Silence In The Snow (que je ne considère pas comme de mauvais albums, je le précise, mais comme des disques sympathiques bien que moins percutants, plus inégaux). En revanche, depuis 2017, année marquée par la sortie de The Sin And The Sentence (et l’arrivée du batteur Alex Bent), Trivium a retrouvé ma confiance. Ce retour en grandes pompes fut confirmé avec What The Dead Men Say en 2020. Alors que In The Court Of The Dragon s’invite sur nos platines (peu de temps après la sortie de WTDMS finalement... j’imagine qu’il faut remercier la pandémie et donc l’absence de tournée mondiale), je me demande si le combo va réussir à me convaincre pour la troisième fois consécutive. Spoiler : la réponse est oui (vous avez vu la note de toute façon, non ?).

La tracklist de cet album rappelle celle de l’opus précédent. Dix titres dont une intro instrumentale en chiffre romain (cette fois-ci, dixième effort oblige, elle s’appelle X). Et en effet, il y a un peu de What The Dead Men Say dans In The Court Of The Dragon... mais pas que. En fait, comme sur TSATS et WTDMS, le groupe fait à nouveau fusionner tous les styles qui ont à un moment contribué à son parcours. Il n’y a donc pas de grosses surprises ici mais plutôt une synthèse, une formule reprise et améliorée. Ce dernier point est crucial... Oui, Trivium semble se bonifier avec le temps. Les progrès accomplis depuis ses débuts sont éclatants (j’ai d’ailleurs réécouté Shogun il y a quelques jours et j’ai trouvé cela flagrant). La production est impeccable, Matt Heafy chante bien mieux aujourd’hui, l’agressivité est toujours présente et se marie parfaitement aux mélodies accrocheuses affectionnées par le combo... Il y a de tout : de la fureur, de la complexité, des mélodies épiques mais aussi des éléments plus directs et faciles à appréhender. 

L’intro X pose une ambiance inquiétante sur fond de chœurs grégoriens et la chanson titre déboule avec fracas. Le groupe est remonté, Heafy a l’air furibard, le thrash moderne est de sortie avec des accélérations redoutables, des riffs tranchants, des blasts impressionnants qui contrastent avec une mélodie catchy en chant clair... Puis, c’est la cassure de rythme, la lourdeur s’invite avant l’arrivée d’un excellent solo. Trivium a sorti la grosse artillerie. Le côté épique de l’affaire et la complexité du morceau renvoient à l’album Shogun et ça, ça me plait. Like A Sword Over Damocles confirme cet excellent démarrage avec vigueur. Encore un bel équilibre puissance / mélodie. Les riffs et couplets ne rigolent pas alors que l’énorme refrain s’avère encore plus entêtant que celui de la chanson d’ouverture. Le solo tue et pendant qu’Alex Bent martyrise sa batterie à une vitesse hallucinante, des harmonies de guitares maideniennes s’invitent brièvement à la fête. Ce titre est énorme, l’un de mes préférés de l’album et probablement un futur classique du groupe. Puis Feast Of Fire vient calmer le jeu en ralentissant un peu le tempo et propose un heavy moderne plus simple et direct avec gros refrain conçu pour faire son effet en concert.  

La suite réserve encore de très belles choses. Des titres véloces, techniques et épiques, il y en a d’autres à se mettre sous la dent (A Crisis Of Revelation avec ses riffs mélodeath ne fait pas semblant, la concise et rentre-dedans No Way Back Just Through non plus). Il y a également trois compos généreuses qui dépassent les sept minutes. Parmi elles, The Shadow Of The Abattoir offre de beaux contrastes avec un démarrage en mode ballade (avec une ambiance presque médiévale à la Maiden / Blind Guardian) avec une belle basse très présente... puis au bout de trois minutes, le thrash reprend ses droits et on a le droit à un break aussi agité que classe. Je ne vais pas vous décrire toutes les pistes en détails, vous apprécierez sans doute de découvrir certaines choses par vous-mêmes, sachez juste que la qualité ne décroit pas et que le tout s’achève sur un The Phalanx bien riche et épique qui couvre de nombreux territoires musicaux (du heavy au death, mélodiques ou furieux, avec certains passages bien techniques et d’autres évoquant Metallica) et offre une conclusion à l’intensité dramatique bien amenée. Du très beau travail. 

Trivium est en pleine possession de ses moyens. Sa recette, à défaut d’être bouleversée, est maîtrisée, peaufinée, les progrès accomplis depuis quelques années sont indéniables. Rien ne semble pouvoir arrêter Heafy & co... Ces Américains sont tout simplement au sommet de leur art ! A moins que le sommet n’ait pas encore été atteint et que le groupe arrive à faire plus fort la prochaine fois. L’avenir nous le dira. En attendant, In The Court Of The Dragon est l’un des disques les plus solides et épiques (de Trivium) qu’il m’ait été donné d’entendre. Certains morceaux demanderont plusieurs écoutes pour être bien appréciés mais cela n’est pas un problème, bien au contraire... nous ne sommes pas face à du vite consommé / digéré / oublié. 

Tracklist de In The Court Of The Dragon :

01. X
02. In The Court Of The Dragon
03. Like A Sword Over Damocles
04. Feast Of Fire
05. A Crisis Of Revelation
06. The Shadow Of The Abattoir
07. No Way Back Just Through
08. Fall Into Your Hands
09. From Dawn To Decadence
10. The Phalanx

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !