Si vous êtes un fan de « pop musique » et que vous êtes sur cette page, c’est que la pochette a dû vous induire en erreur. Non, Vattnet Viskar n’est pas une énième formation de Pop scandinave mais bien un groupe de Black Metal américain. Hé oui, les temps changent, va falloir s’y faire mon pauvre Varg… Le Black n’est plus ce qu’il était il y a vingt ans. C’est en tout cas ce que souhaite nous montrer Vattnet Viskar avec sa pochette, certes jolie, mais tranchant avec un style d’habitude plus proche des démons et autres crânes en tous genres que d’une cosmonaute souriante.

Mais passons sur cette tromperie (un brin insolente pour les êtres comme Varg), et lançons-nous dans l’écoute de ce nouvel opus de Vattnet Viskar, sobrement intitulé Settler.

Là aussi, on perçoit assez rapidement que le style est moins inspiré de Darkthrone que d’un groupe quelconque de Hardcore américain. Ce n’est pas forcément un défaut, on s’entend. Mais dans le cas de Settler, on ne comprend pas trop où va nous emmener cette inspiration coreuse, si ce n’est dans les guitares et riffs sur quelques mélodies. Si on pense à un groupe comme Mur par exemple, le Hardcore avait du sens, dans son acharnement et sa violence destructrice. Avec Settler, c’est différent, le mélange est plus flou. Prenez Colony par exemple : la piste débute avec une entrée hyper typée Hardcore puis enchaîne un riff saturé à la Black Metal, suivi par une voix elle aussi timbrée sur l’art noir que l’on connaît. Mais le mélange des deux ne produit pas de sensation spécifique, si ce n’est un imbroglio étrange et insensé.

Si la partie Hardcore me dérange, Vattnet Viskar se rattrape cependant sur quelques pistes, notamment Yearn, qui est beaucoup plus réussie que la précédente : montée en puissance des instruments, voix posée et efficace suivie de cris de coreux. Le style est plus précis, moins fourre-tout que sur le reste de l’album qui n’est cependant pas mauvais en soi.

Je suis pour la nouveauté, pour innover dans les genres métalliques, mais seulement si c’est bien exécuté et que l’alliance des genres a du chien. Ce Settler de Vattnet Viskar démontre le contraire. On n'est pas ébloui par le choix stylistique des américains, mais plutôt dubitatif. On louera cependant cette envie de briser les codes, notamment grâce à la pochette ; mais cela ne suffit pas à faire un bon album, c’est en tout cas mon avis.


Tracklist de Settler :

01. Dawnlands
02. Colony
03. Yearn
04. Impact
05. Glory
06. Heirs
07. Settler
08. Coldwar