C H R O N I Q U E

Volbeat...Difficile de chroniquer un album d'un groupe qu'on adore, de prendre le recul nécessaire pour être objectif. J'ai connu les danois à une période très noire de ma vie avec Rock The Rebel/Metal The Devil. D'entrée, ce mélange de trash, rock'n roll, rock sudiste et la voix de Michael Poulsen m'ont séduit et donné le sourire. Depuis, je les ai vus trois fois sur scène (bientôt quatre) et la claque est toujours aussi sévère. Volbeat est un groupe heureux, taillé pour le live, content de se produire devant les fans. Il est surtout en passe de devenir énorme en Europe... sauf en France trop occupée à célébrer la révolution musicale qu'est René la taupe.

Beyond Hell/Above Heaven est la quatrième offrande en cinq ans. Les détracteurs pourront toujours dire qu'à force de sortir des albums aussi rapidement, la qualité se perd. Il est vrai que Volbeat n'a peut être plus la fraicheur et ne surprend plus comme les deux premiers albums. Alors...Voici le verdict du fan que je suis.
Déjà, la production est en béton armé. Le groupe a les moyens de ses ambitions et le montre. Packaging réussi, grosse tournée (l'effet de la première partie de Metallica fonctionne), salles bien remplies; Beyond Hell/Above Heaven doit perpétuer la success story. Malin, Volbeat multiplie les invités afin de donner le souffle nécessaire qui manquait au précédent essai et nous offre un opus qui résume bien ce qu'il sait faire. Pas de surprise, juste une confirmation d'un talent et d'un style.

Oui, pas de révolution, Volbeat se contente d'aligner les tubes sans rechigner. Un riff efficace, un refrain fédérateur qui vous rentre dans la tête, une pointe d'émotion, un soupçon de bonne humeur et la recette prend directement. Ceux pour qui le metal n'est uniquement qu'une affaire sérieuse, où il faut obligatoirement avoir l'air d'être à l'enterrement de mémé ou de boire du sang de porc pour être viril peuvent aller s'enfermer dans leur crypte, Volbeat n'est pas fait pour eux.

Pourtant, les amateurs de grosses guitares trouveront quelques perles pour se sustenter : The Mirror And The Ripper, titre d'entrée, tape fort. Nul doute qu'en live, ce morceau va tuer. Who They Are, dont l'intro rappelle South Of Heaven de qui vous savez (et si vous ne savez, téléchargez rené la taupe), est une perle thrash et que dire de Evelyn, duo avec Mike Barney Greenway de Napalm Death, mix improbable entre le grind assassin et le rock.

Mais Volbeat sait aussi se montrer plus mélancolique avec Fallen, dédiée au père de Michael Poulsen, mort il y a peu de temps, un titre qui montre que le groupe n'est pas toujours à prendre au second degré, à l'instar d'un morceau comme Something Else Or... sur The Strenght/The Sound/The Songs. Idem pour A New Day (quel refrain !).

Coté fun, 7 shots (et son incroyable duo avec Mille Petrozza de Kreator), avec une intro au banjo et un enchainement thrash et à ranger au côté de Sad Man's Tongue ou The Garden's Tale. Heaven Nor Hell, plus légère, est sauvée par un harmonica inédit et bienvenu.

Bien sûr, comme toujours Volbeat n'évite pas le piège de la facilité avec quelques chansons moins pertinentes comme Magic Zone, Being n1 ou Thanks, hommage appuyé aux fans qui suivent le groupe depuis le début (merci pour moi).

Bref, Volbeat a sorti un album dans la lignée des précédents, en prenant le risque nécessaire pour ne pas tomber dans la redite. Mais surtout, il marque son incroyable capacité à enchainer des albums de qualité et les tubes faciles à retenir. Alors si pour vous le metal, c'est aussi un peu de légèreté et moins de prise de tête, foncez vers Volbeat. Vous trouverez surtout un groupe qui a su mener sa barque sans jamais se renier. Et la sincérité est une denrée rare.

Tracklist de Beyond Hell/Above Heaven :

01. The Mirror And The Ripper;
02. Heaven Nor Hell;
03. Who They Are;
04. Fallen;
05. A Better Believer;
06. Seven Shots;
07. A New Day;
08. 16 Dollars;
09. A Warrior's Call;
10. Magic Zone;
11. Evelyn;
12. Being 1;
13. Thanks.

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