Artiste/Groupe:

Wayfarer

CD:

Old Souls

Date de sortie:

Juin 2016

Label:

Prosthetic Records

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

El Piotr

Note:

13.5/20

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L’HOMME INGÉNU : (ingénument) « Wayfarer connaît-il les secrets nécessaires à l’élaboration de titres longs et lents ? »

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Et c’est un drame (AU MOINS) : sur les sept titres qui composent Old Souls, trois dépassent les dix minutes et un autre lorgne sur ce cap avec avidité. Sur les trois titres restants, l’un est un interlude. N’étant, ni vous ni moi, des idiots, nous pouvons procéder à une soustraction sommaire et parvenir ainsi au chiffre tout à fait exact de deux. Deux titres courts donc, dont l’un (The Dust Lakes) est criminellement soporifique. « On est mal », pensez-vous. Pas tant que cela en vérité, le venin de mon précédent paragraphe puisant davantage dans une grosse flaque de déception que dans le marais poisseux de l’album-excrément. « Mais s’il y a déception, il y a espoirs brisés ! Comment ne peut-on être alors dans une sacrée panade musicale ? » : la déception ne provient pas d’espoirs brisés, uniquement de la cohabitation sur cet album du bon et du (vraiment) moins bon.

Il est là le drame (encore lui). Car sur Old Souls, vous aurez droit à certains passages de très bon black atmosphérique : des riffs bien sentis soutenus par un son parfaitement lisible et des growls puissants. Des passages excitants, vous en trouverez à la pelle, le plus représentatif étant le riff phare de Catcher. Prenez par exemple les deux riffs introductifs de Old SoulsNew Dawn et All lost in Aimless Chaos, il n’est pas bien compliqué de profiter pleinement de la justesse de tels moments musicaux. Le problème réside dans ce qui leur fait suite : Old SoulsNew Dawn se mange un creux de vague bien énervé qui dure six minutes, qui débute un peu avant la troisième minute pour se terminer (enfin) à la neuvième minute, sauvé par le retour en catastrophe du riff initial. Le coupable est la combinaison d’intermèdes à la guitare acoustique tellement plats qu’ils poussent au hurlement, et d’accords de guitares confondant atmosphère et mollesse.

All Lost In Aimless Chaos connaît les mêmes déconvenues. Le morceau est composé de trois riffs principaux, tous trois de belle facture. Le riff introductif tout d’abord, ensuite le riff brisant le premier et enfin la section concluant le titre. Entre ces trois énergumènes qui se répètent s’intercalent des intermèdes à la guitare acoustique qui, au-delà de ne rien construire dans le morceau, parviennent à ternir l’éclat des plans suscités. Ils deviennent une sorte d’environnement malsain empoisonnant jusqu’à la plus belle des orchidées (ou de n’importe quel autre type de plante, ça marche très bien avec des myosotis ou un ficus, ne vous inquiétez pas). 

En définitive, Old Souls n’est pas un mauvais album mais il laisse simplement trop de place à des plans musicaux sans saveur et d’une longueur rédhibitoire. Mais cela ne doit pas nous empêcher de goûter aux plaisirs qu’il a à nous offrir.

L’HOMME UN PEU MOINS INGÉNU MAIS PLEIN D’ESPOIR : (consultant le dernier numéro du « Jardin des plantes ») : « Ça repousse une fois coupés, les ficus ? »

 

Tracklist de Old Souls :

01. Ever Climbing
02. Frontiers
03. Old Souls' New Dawn
04. Catcher
05. Deathless Tundra
06. The Dust Lakes
07. All Lost In Aimless Chaos