We Came As Romans

Artiste/Groupe

We Came As Romans

CD

Tracing Back Roots

Date de sortie

Juillet 2013

Label

Nuclear Blast

Style

Metalcore

Chroniqueur

Lurk

Note Lurk

11/20

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C H R O N I Q U E

Je vais aujourd’hui me frotter à un sujet épineux, la sortie d’un album de metalcore. Entre le déni systématique et l’adulation moutonesque, il y a un espace vide que je vais m’empresser de remplir. J’ai pour habitude de laisser leur chance aux groupes de metalcore, ne serait-ce que parce que provoquer des réactions épidermiques est la conséquence d’une certaine prise de risque. Imaginez le délire : mixer du hardcore avec de la pop radio-friendly, c’est viser deux publics assez différents et prendre le risque de ne plaire à personne. Bon, en réalité, s’il y a autant de groupes qui se sont créés comme des champignons après un jour de pluie, c’est qu’il y avait un public. Un public majoritairement composé de « teenagers » qui n’avait jamais touché au metal jusqu’ici. Voilà le problème du metalcore, la part de « musique pour tous » qu’on peut y retrouver. Hum, normal qu’il y ait un rejet, le genre et son public semblaient n’être qu’un phénomène éphémère qui souhaitait s’imposer sans avoir pris ses marques. Mais trêves de généralités…

We Came As Romans donc, est un groupe du Michigan fondé en 2005. Tracing Back Roots est leur troisième album, et est publié par Nuclear Blast. Ne vous attendez pas à être surpris, dès le premier morceau les « hohoho » mielleux débarquent avec leurs grands sabots, on les voit arriver à trois kilomètres. Il va falloir faire avec. Passons donc outre la prévisibilité de l’album, est-il efficace au moins ? Dans une certaine mesure oui, les refrains rentrent dangereusement bien en tête, et pousseront certainement une armée de teens à chanter à tue-tête tandis que les parties screamo sont banalement violentes, il y en a bien quelques uns qui tenteront le mosh-pit là-dessus. Mais honnêtement, la structure est plutôt recherchée, au moins le groupe nous épargne-t-il un minimum le banal couplet-screamo/refrain-voix claire qui s’est plus ou moins imposé chez une majorité de groupes sans inspiration. Bon, niveau inspiration, elle est bien plus claire sur les parties softs que sur les parties violentes où elle est plutôt absente : saccades rythmiques portées par la double pédale et les grosses cordes de la basse et de la guitare, avec des hurlements plutôt linéaires. Leur sens de la mélodie est un peu plus intéressant sur les parties claires, quand ils ne partent pas dans un chant totalement pleurnichard, gerbant. D’autant plus que je le soupçonne d’être « lissé » après enregistrement, il sonne très peu naturel… Pour continuer sur le chant, un exemple de bonne idée est le début de I Am Free, à mi-chemin entre la voix claire et le scream, qui même s’il est assez bateau, est déjà un meilleur vecteur d’émotions. Hope est quant à lui le single absolu de l’album, un hit qui ira droit au cœur de ces teens dont je parlais plus haut, il en contient tous les ingrédients : intro au clavier rythmé par une basse qui fait « boum », un break, un passage « hoho » etc etc… Le morceau le plus intéressant à mon goût est le dernier, avec son titre ridicule, mais particulièrement efficace avec un synthé qui tâche et un réel développement d’énergie. Mais il tombe lui aussi dans les travers cités au long de cette chronique, ce ne sera pas suffisant pour rattraper l’album.

C’est album ne tournera certainement plus beaucoup dans mes écouteurs, mais il fait quand même partie des albums de metalcore m’ayant le moins rebuté à ce jour, possédant certaines qualités au niveau de la composition. L’interprétation restera à revoir…

 

Tracklist de Tracing Back Roots :

01. Tracing Back Roots
02. Fade Away
03. I Survive
04. Ghosts
05. Present, Future and Past
06. Never Let Me Go
07. Hope
08. Tell Me Now
09. A Moment
10. I Am Free
11. Through The Darkest Dark and Brightest Bright

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