Artiste/Groupe:

Whitechapel

CD:

Mark Of The Blade

Date de sortie:

Juin 2016

Label:

Metal Blade

Style:

Death-metal-core

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

12/20

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AAAhhhh l’album de la maturité, une sorte d’Arlésienne qui semble être le passage obligé pour tous les groupes dont la carrière doit passer un cap. Il peut se situer à des moments variés du parcours artistique : le virage du troisième album, au bout de dix ans d’existence… C’est en tout cas celui qu’attendent avec impatience les médias pour pouvoir se gausser avec cette belle expression, et l’album toujours craint par les fans de la première heure qui craignent un virage qui sera difficile à avaler.


Eh bien je ne vais pas vous faire attendre plus, cette nouvelle galette de Whitechapel, Mark Of The Blade, est l’album de la maturité. Nous y sommes, le mot est lâché, sans coup férir et je vois déjà la base des fans de Whitechapel en pleine sueur. Mais soyons honnête, ce n’est pas franchement une surprise. Déjà, des évolutions avaient eu lieu sur les différents albums, le Deathcore du début avait été saupoudré de metalcore et surtout, signe d’une fin de cycle : l’enregistrement d’un live The Brotherhood Of The Blade. Mais à quoi ressemble donc cet album de la maturité ?


Plusieurs tendances se dégagent de cet album. Tout d’abord, on rassure la base d’entrée avec The Void, qui allie puissance, musicalité et solos pour un morceau efficace comme sait si bien le faire Whitechapel. Le chanteur Phil Bozeman reste un vocaliste d’exception dans sa catégorie et peu de chanteurs lui arrivent à la cheville en termes de puissance, même si la tendance est à rester plus dans le growl gras et lourd avec un peu moins de variations. Les musiciens sont bien en place et on reconnaît la patte du groupe sans aucun souci sur ce morceau.


La seconde tendance est de ralentir un peu le tempo et à présenter des morceaux plus lourds à l’instar d’un Chimaira avec The Infection en 2009. Les compositions comme Mark Of The Blade, Tremors ou bien encore Tormented sont plus groovy, plus pesantes et surtout écrasent l’auditeur par le côté pachydermique de certains riffs.


Autre tendance, l’introduction du chant clair. Bon très honnêtement, je ne suis pas totalement fan de cette direction : non pas que Bring Me Home soit un mauvais titre, mais le cumul des deux chants n’apporte que peu de plus-value à l’ensemble. Même si je sens bien que c’est un moyen d’enfoncer le clou par rapport à la musique proposée sur ce titre, je ne suis pas forcément convaincu par l’ensemble.


Dernière tendance, pas forcément atypique chez Whitechapel, c’est l’apport d’un morceau instrumental, Brotherhood. Il est plutôt agréable, avec une mélodie accrocheuse et fait globalement un peu plus léger que sur le reste de l’album, il a une valeur de pause dans ce monde de brutes. Et là aussi, le parallèle avec Chimaira est clair.


Ce Mark Of The Blade prouve que Whitechapel prend des risques, innove et ne reste pas forcément sur ses acquis, sans pour autant totalement déboussoler son auditoire de base. A titre personnel (comme tout le reste de la chronique, après tout…), je ne sais pas réellement si c’est l’album de la maturité, vu que c’est un concept qui me dépasse un peu. Je suis toujours un adolescent attardé qui veut en prendre plein les oreilles. Ce qui fait que je ne suis pas totalement convaincu mais pas déçu non plus. Je pense que cet album est l’album de la transition. Mais vers quelle direction ? seul le temps apportera une réponse.


Tracklist de The Mark Of The Blade :


01. The Void
02. Mark Of The Blade
03. Elitist Ones
04. Bring Me Home
05. Tremors
06. A Killing Industry
07. Tormented
08. Brotherhood
09. Dwell In The Shadows
10. Venomous
11. Decennium