Artiste/Groupe:

Winterage

CD:

The Inheritance Of Beauty

Date de sortie:

Janvier 2021

Label:

Scarlet Records

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

19/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Première chronique de l'année. Et vu l'année 2020, autant espérer que cette première se termine par un grand sourire afin de débuter cette année sous les meilleurs auspices ! Le groupe du jour, Winterage, ne parlera pas à grand monde certainement. Les Italiens ont sorti leur premier album, The Harmonic Passage, il y a six ans de cela. The Inheritance Of Beauty est donc simplement leur deuxième essai. Le groupe pratique un metal symphonique dont les influences sont la musique classique, la musique médiévale et la musique Irlandaise. Leur premier album posait déjà les bases, à savoir un metal classieux, qui voit les choses en grand. En effet, Winterage s'est entouré d'un orchestre, d'une chorale et d'autres instruments folk, soit environ cinquante musiciens ayant participé à l'enregistrement. Sur le papier, le groupe a tout pour monter le niveau d'un ou plusieurs crans en s'étant entouré de personnalités de renoms. La pochette est signé Pete Sallai, qui a travaillé pour Sabaton, Hammerfall ou Amon Amarth notamment, et l'album a été masterisé par Jacob Hansen (Epica, Amaranthe, Volbeat et d'autres...). Pour terminer, l'orchestre est dirigé par Vito Lo Re, qui n'est autre que celui qui fait le même travail chez... Rhapsody Of Fire ! Franchement, tout ça respire la qualité et donne bien envie de découvrir la musique.

Nous sommes d'emblée accueillis par de sublimes choeurs, suivi de l'orchestre. Le tout monte en puissance, chaque instrument vient se greffer à l'ensemble, y compris une cornemuse. Une intro cinématographique, c'est très classique, mais celle-ci, du haut de ses quatre minutes, c'est du très haut de gamme ! Et comme pour leur modèle Rhapsody Of Fire, ce titre nous amène directement sur The Inheritance Of Beauty, titre speed avec le violon en lead. Un enchaînement qui peut faire penser à Dawn Of Victory. Le solo de guitare est églament très inspiré du jeu de Luca Turilli, et les quelques passages en Italien terminent de nous prouver que le groupe est fan de leur ainé de Trieste. Mais malgré cette forte influence, le groupe arrive à proposer une musique qui lui ressemble, notamment grâce à l'apport du violon de Gabriele Boschi, un des principaux compositeurs du groupe, et membre à part entière de Winterage. On continue avec The Wisdom Of Us, une petite merveille ! Que dire sur ce titre... Un refrain dantesque avec les choeurs omniprésents, l'orchestre et le violon ultra inspirés, et au beau milieu, sans s'y attendre, on se retrouve plongé en pleine Irlande. Et c'est là où le groupe fait très fort. Arriver à marier le classique et la musique celtique tout en restant dans une cohérence sans faille. A chanter à tue-tête, un hymne ! 

Le groupe a choisi Of Heroes And Wonders comme single, et il faut avouer que le choix est judicieux. Pas de répit, le titre démarre sur un solo de violon dont la mélodie reprend celle entendue sur Ouverture. Encore une fois le refrain est une perle du genre, la batterie est en mode double pédale, et le jeu de question - réponse entre le violon et la guitare rappelle les premiers Elvenking. Autre titre bien speed avec ce solo de guitare d'entrée : Chain Of Heaven. Et vous savez quoi ? Et bien c'est évidemment réussi. Vous l'avez déjà compris, mais Winterage affectionnant particulièrement la musique celtique, ils nous ont composé un titre particulièrement savoureux dans le genre avec The Mutineers. Titre très "pirate metal" dans l'âme, violon, flûtes irlandaises, et refrain tout en choeur sont de la partie. Un titre qui détonne pour un groupe de metal symphonique, mais qui s'intègre parfaitement à leur univers. Le titre suivant est encore un sacré morceau. Orpheus And Eurydice, comme son nom l'indique, s'inspire de... Orphée et Eurydice (j'ai cherché longtemps avant de le deviner). Christoph Willibald Gluck a fait un opéra de ce mythe, et le groupe en a fait un excellent titre ! Encore une fois, refrain Rhapsodien, orchestrations à foison croisent le fer avec les instruments folk. Et lorsque le groupe fait intervenir les deux protagonistes (Orphée et Eurydice donc) c'est pour les faire chanter en Italien, ce qui enfonce encore plus le côté opéra du titre. Superbe. Pour continuer dans le registre opéra, nous trouvons La Morte Di Venere. Fermez les yeux, et laissez-vous porter. Entièrement chanté en italien par la soprano Vittoria Leoni, c'est beau à en pleurer. Et cette guitare plaintive qui intervient avec un basson derrière pour la soutenir... Quel talent de composition ! On sent l'inspiration de Giacomo Puccini sur Madame Butterfly. En tout cas c'est ce à quoi le titre me fait penser. Oblivion Day, de son côté, possède une ambiance légèrement différente, avec un bon groove grâce à une basse bien présente. Comme si les différentes inspirations ne suffisaient pas, Winterage s'est amusé à distiller une petite mélodie Asiatique avant d'enchaîner sur un solo de guitare. J'adore ! 

Malheureusement il ne reste plus qu'un titre avant la fin. Et si l'album est un sans faute, le groupe veut nous faire comprendre que c'est de la rigolade, un petit amuse gueule avant de découvrir The Amazing Toymaker. Un titre fleuve, épique, de dix sept minutes ! Et là le groupe s'est surpassé. Le titre traite d'un vieux monsieur qui fabrique des jouets afin de distiller un peu de rêve, en faisant revivre l'instinct artistique des êtres humains, perdus dans leur quotidien morose. Un titre sur l'imagination, très poétique, très Tim Burton finalement. L'introduction narrée résume l'histoire, sur fond de douceur orchestrale, et effectivement, on pense de suite à Danny Elfman dans la composition. Une fois l'intro passée, un hautbois par-ci, une clarinette par-là, et des choeurs imposants viennent danser ensemble. On pense effectivement à des jouets en bois qui danseraient une fois le fabriquant de jouet parti. Le refrain épique nous file la chaire de poule, et l'orchestre, où chaque instrument s'exprime, est tout simplement éblouissant. Et encore nous ne sommes que dans la première partie. La suite est démente et part complètement dans un délire musicale incroyable. A ranger aux côtés de Scaretale de Nightwish et A Theater Of Dimensions de Xandria. C'est théâtrale, onirique, féérique, poétique, pour partir dans une ambiance comédie musicale déjantée ! Bref, les qualificatifs manquent et Danny Elfman, s'il écoute, doit se dire qu'il a enfanté de sacrés compositeurs. Le groupe a intégré également un extrait du Casse-Noisette de Tchaïkovski dont le thème Nutcracker s'intègre à merveille dans l'ambiance de ce titre. Pour la suite, ajoutez du chant hurlé qui donne un côté sombre, un orgue de barbarie, une chanteuse lyrique, et cette fois on lorgne du côté de Diablo Swing Orchestra ! Le groupe est en sacrée bonne compagnie. Le titre se termine par le narrateur qui cite "and one day the world will be a marvelous place". Une phrase parfaite pour conclure cet album.

Mais quelle claque ! Winterage nous balance un uppercut en pleine face et se positionne directement au niveau des patrons du metal symphonique. Le groupe possède ce talent de composition que très peu peuvent se targuer de posséder. Toutes leurs influences sont parfaitement mises en valeur, de Rhapsody à l'opéra, en passant par la musique celtique, tout est bluffant chez ces Italiens. Deux mois que j'écoute ce chef d'oeuvre en boucle qui me procure frissons sur frissons. Et pourtant, en étant fan de Rhapsody Of Fire, Nightwish, Epica ou encore Therion, des albums de qualités ce n'est pas ce qui manque. C'est simple, Winterage peut se poser à leur table et les regarder droit dans les yeux ! 

 

 

Tracklist de The Inheritance Of Beauty :

1. Ouverture
2. The Inheritance Of Beauty
3. The Wisdom Of Us
4. Of Heroes And Wonders
5. The Mutineers
6. Orpheus And Eurydice
7. Chain Of Heaven
8. La Morte Di Venere
9. Oblivion Day
10. The Amazing Toymaker

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !