Artiste/Groupe:

Witcher

CD:

Csendes Domb

Date de sortie:

Décembre 2015

Label:

Neverheard Distro

Style:

Raw Black Metal Atmosphérique

Chroniqueur:

Mythos

Note:

15/20

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Duo hongrois de Black Metal atmosphérique un peu « raw » sur les bords, Witcher n’est pas un groupe très connu, et c’est peu de le dire (avec un label qui s'appelle Neverheard Distro, on comprend mieux). Formé en 2010 par Roland Neubauer et Karola Gere, la formation de Szombathely (près de la frontière autrichienne) a surtout sorti des splits et des démos avant de se lancer dans l’aventure de l’opus en 2013 avec Boszorkánytánc / Witchdance. Rien de très notable jusque là, à moins que vous ne soyez un ultra fan de la scène magyare.  

2015, Witcher réitère l’essai avec Csendes Domb, ce qui m’a amené à me renseigner sur cette formation bien mystérieuse. A peine l’écoute avait commencé que je sentais vraiment une patte singulière, un style inimitable : entre le « raw » assez basique et l’atmosphérique à renfort de synthés.

Witcher a en effet un son particulier, ce qui lui donne un avantage par rapport à l’impressionnante masse de groupes du même genre, qui tendent a contrario à se porter vers des productions chiadées pas toujours intéressantes. Ce n’est pas le cas des Hongrois qui préfèrent rester dans le brut de décoffrage tout en apportant une touche orchestrale mélancolique, qui sied d’ailleurs très bien à la qualité sonore du reste de Csendes Domb.

On a un peu l’impression d’écouter des vieux Empyrium ou un Estatic Fear période A Sombre Dance. C’est réjouissant et ça active en nous tout un imaginaire nostalgique, de nos propres écoutes, comme d’un monde vieillot et illusoire dans lequel on aimerait vivre le temps d’un opus. Là est la force de Witcher, dans sa capacité à façonner des mondes, sombres illusions métalliques et orchestrales qui attirent inexorablement l’appétit mythique qui réside en chacun de nous (je ne m’appelle pas Mythos pour rien…).

Le problème avec Witcher ce n’est même pas qu’il est sous-coté, c'est qu'il n’est pas côté du tout ! J’espère avoir rattrapé l’erreur avec cette chronique, pour gentiment poser le duo hongrois dans la belle lignée des groupes cités plus haut. Des légendes, un imaginaire vieilli dans un Black atmosphérique au gouffre du « raw ». C’est nostalgique, apaisant et vous évade quelques instants de toute modernité environnante. Et puis on conclut avec une reprise de Ralph Vaughan Williams et un petit bonus de fin, c’est pas beau ? Et on se quitte aussi avec un belle peinture de Friedrich.



Tracklist de Csendes Domb :

01. Elvágyódás
02. A Születés Koporsója
03. Eltemettelek
04. Az Emlékek Örökké Elnek
05. Átkot Szór A Szél
06. Csendes Domb
07. The Cloud-Capp'd Towers (Ralph Vaughan Williams Cover) - Outro
08. A Kísértetsereg (The Ghost Army) (Bonus)