Si un jour on m’avait dit que le monde du Metal accoucherait d’une œuvre aussi parfaite, aussi irrésistible et aussi belle... Oui, belle. C’est vrai qu’associer Metal et beauté, ça peut paraître osé pour le profane mais si, c’est possible.
D’entrée, on est catapulté dans un monde fait de mélodies somptueuses et d’un chant particulièrement envoûtant. C’est simple, après toutes ces années (il est quand même sorti il y a plus de quinze ans), j’ai encore des frissons en entendant cette voix.

Le groupe a d’ailleurs bien compris le potentiel énorme de sa chanteuse Sharon Den Adel car sur ce nouvel album, tout l’espace vocale lui est destiné. Sur l’album précédent, le (déjà !) superbe Enter, les growls masculins étaient de la partie. Là, plus rien.
Mélodies enchanteresses, voix divine. Mais où est le Metal me demanderez-vous ? Ne tombe-t-on pas dans la pop aseptisée ? Oh non, loin de là. Même si les rythmiques sont moins lourdes que sur l’album précédent, qui pouvait être considéré comme du Doom Metal, ça reste du Metal. En témoignent d’entrée les superbes Mother Earth et Ice Queen où rythmiques solides, mélodies magnifiques et arrangements orchestraux s’acoquinent pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Un début d’album à pleurer (de bonheur) et ce n’est que le début, justement.
Le morceau suivant, Our Farewell, est tout simplement sublime. Il s’agit pourtant d’une ballade mais il y a là une dimension féerique. La voix de Sharon n’est accompagnée que d’un piano et d’un violon dans la première partie du titre. Le retour du chant après le solo a quelque chose de magique. Ce morceau est une première pour le groupe.
Caged démarre très calmement aussi mais une grosse rythmique arrive très vite. La voix de Sharon est assez agressive sur ce titre. Les chœurs et les orchestrations sont encore une fois sublimes.
The Promise, morceau épique avec une longue montée en puissance sur voix parlée et synthé. Et ça démarre de manière majestueuse avec la rythmique saccadée et les orchestrations énormes. Quand soudain, tout s’arrête pour laisser le "chant" libre à Sharon. Et là, on se rend compte (si toutefois on ne s’en était pas aperçu avant) qu’elle a du coffre. Le titre, ensuite, avec sa rythmique plombée, rappelle un peu les morceaux bien lourds de Enter. Encore un bijou.
Petite pause douceur avec Never-Ending Story. Belle ballade de nouveau où la magnifique voix de Sharon donne toute sa mesure.
Puis arrive Deceiver of Fools, le troisième titre phare de cet album avec les deux premiers. Les concerts du groupe ont souvent commencé par ce morceau. Il faut dire que pour faire monter l’ambiance, il se pose là. Ecoutez-moi bien cette intro. Difficile de ne pas être parcouru de frissons quand elle retentit avant l’arrivée du groupe sur scène. La mélodie est magnifique, c’est à pleurer (eh oui, encore !).
Dark Wings et son intro continuent d’assommer l’auditeur. Un titre plus agressif dans la façon de chanter de Sharon encore une fois.
In Perfect Harmony clôt les festivités comme une invitation à une balade en forêt (on entend les oiseaux). Mais c’est sans doute le titre le plus faible de l’album. Je lui aurais préféré World of Make Believe, plus sombre, qui était sur le CD bonus de la première édition de l’album.

Cet album est tout simplement le joyau du Metal Symphonique de grande classe. Maintes fois copié, jamais égalé. Sharon Den Adel s'impose, elle, comme l'une des meilleures chanteuses du style.
Mother Earth est de loin l’album le plus symphonique du groupe. Les Néerlandais ne se sont imposés sur cet opus aucune limite. Je ne sais pas si c’est le départ de Martijn Westerholt (claviers) qui a changé la donne par la suite mais Within Temptation ne rééditera jamais cet exploit, bien que les albums suivants soient tout à fait honorables. Mother Earth, lui, est entré au panthéon du Metal.

Tracklist de Mother Earth :

01. Mother Earth
02. Ice Queen
03. Our Farewell
04. Caged
05. The Promise
06. Never-Ending Story
07. Deceiver of Fools
08. Intro
09. Dark Wings
10. In Perfect Harmony