I N T E R V I E W

Interview Colossus (face à face)

Après un concert enflammé sous le Metal Corner le jeudi soir, j'ai eu le plaisir d'interviewer le vendredi après-midi quatre des membres de Colossus. Compte-rendu :

Faisons les présentations :

Maxime : je suis à la guitare avec Delphine qui n'est pas présente.

Fabien : Je suis chanteur avec Jordan.

Grégoire : Je suis le bassiste.

Romain : Je suis le batteur.

Parlez-nous de votre formation musicale :

F : nous sommes tous autodidactes, sauf Romain, je vais le laisser t'en parler.

R : J'ai en fait été autodidacte au début, puis j'ai fait des études de batterie jazz pour élargir mes horizons, ça permet d'apporter de nouvelles nuances à mon jeu.

Expliquez nous comment vous vous répartissez le chant :

Jordan (par mail) : Pour le placement du chant, à la base on est très complémentaires avec Fabien. On travaille en "Yaourt" au début, on se met d'accord sur un thème, on écrit les paroles. Et ensuite on se voit à part avec les morceaux instrumentaux et on voit ce qui rend le mieux. On a beaucoup travaillé les placements et les flows sur Lobotocracy, et on est très content du résultat.

Hier soir, vous jouiez pour un concours de SFR jeunes talents, comment ça s'est passé ? Vous avez les résultats ?

F : Le concert s'est très bien passé, et la foule a été très réceptive, ça a été un énorme plaisir ! Les résultats étaient censés être annoncés hier soir, mais nous ne les avons eus qu'aujourd'hui dans l'après-midi... Nous sommes deuxièmes. On est un peu déçu, car on pensait être suffisamment originaux pour arriver premiers, mais d'un autre côté on est très heureux d'être arrivés jusqu'ici alors qu'il y avait cinq cents concurrents !

La scène sous le Metal Corner était très sobre. Pensez-vous utiliser des décors sur des shows à venir ?

F : En fait, on a déjà des visuels pour nos concerts ; mais hier soir, avec seulement un quart d'heure de changement, c'était impossible de tout installer. Mais oui, d'habitude nous utilisons des décors sur scène.

Quels sont vos projets pour les tournées à venir ?

F : Pour le concert d'hier soir, c'était un concours et on l'a fait par nos propres moyens. Mais habituellement c'est Nao Noïse qui s'occupe du booking, et ils font un excellent boulot ! On a beaucoup de dates grâce à eux, et on conte beaucoup tourner, donc il y aura des dates !

Comment votre album a-t-il été reçu, par la critique et le public ?

F : L'album a très bien été reçu de tous les côtés, à un point qui nous a beaucoup surpris. On ne s'attendait vraiment pas à ce que ça aille aussi vite. L'album est sorti en février et on se retrouve en juin à jouer au Hellfest ? Si tu me l'avais dit au moment de la sortie de l'album, je ne t'aurais pas cru !

Parlez-nous un petit peu du sens du titre, Lobotocracy :

F : Haha, c'est très simple et ça transmet bien notre vision du monde actuel, un monde où la télé et les médias de masse nous font un véritable lavage de cerveau. "La démocratie de la lobotomie". Il faudrait vraiment que les gens ouvrent les yeux et soient moins crédules. Les morceaux de l'album restent globalement autour de ces thèmes, même s'il n'est pas conceptuel, il garde une cohérence à ce niveau.

Une lyric vidéo est dispo sur YT, pensez-vous tourner un clip ? Quel morceau utiliserez-vous ?

M : Oui, on compte en tourner un, on a l'idée depuis un petit moment déjà. Il faut préparer le coup avec certaines personnes, et on espère pouvoir le réaliser cet été et le sortir début septembre. Le morceau, ce serait "The Beyond Chronicle" : on l'aime particulièrement, et en plus il représente très bien le titre de l'album, Lobotocracy ! On a déjà toutes les idées en tête, et il n'y a plus qu'à mettre ça dans la boîte, et bien sûr ça sera tout fait maison, de la manière la plus pro possible ! On compte sur ce clip pour nous faire connaître et tourner encore plus, à l'international si possible.

Fragments est sorti chez Don't Trust The Hype, comment ça s'est passé avec ce label ?

F : On a composé notre premier album très rapidement, sur neuf mois après la création du groupe. On était tous issus de formations différentes et on ne voulait pas repasser par la "case EP", on voulait tout de suite attaquer dans le vif du sujet. On a ensuite cherché un label pour nous distribuer et on a travaillé avec eux. Ils ont fait un peu de distribution mais pour le deuxième album nous avons préféré changer d'écurie. Nous sommes passés chez Klonosphere, et on en est ravi, ils font un travail incroyable : on a eu une demi-douzaine d'interviews de programmées, on en a encore demain, il (Guillaume) fait bien son boulot !

Quelles sont vos influences ?

F : Elles sont très diverses : puisqu'on vient de formations différentes, on avait de base des influences différentes. On a tout mixé ensemble et c'est ce qui fait le son de Colossus. On est six et on écoute énormément de trucs différents donc tu te doutes bien que c'est large, on aime tout ce qui est death, black, grind, prog', indus, mathcore, hardcore... Le metal au sens large. Ce qui fait qu'on ne cherche pas à évoluer dans tel ou tel style.

C'est sans doute une question indiscrète, mais quels sont vos chiffres de vente ? Comment le ressentez-vous ?

F : On est bien incapable de te les donner, ça va et vient en fonction des concerts. Ce qu'on peut te dire, c'est qu'on n'en vit pas. On aimerait beaucoup mais on a tous un travail à côté, ça reste une passion.

M : Le premier album avait un peu fonctionné, on a réussi à vendre des t-shirts etc... du coup, on a pu réinvestir dans le deuxième et faire un plus gros album, c'est comme ça qu'on fonctionne.

La scène metal française ?

F : Elle se porte très bien je trouve, rien qu'au Hellfest, il y a une grosse masse de groupes français ! Mais prends par exemple Gojira : on en est fans et on respecte énormément leur parcours, leur notoriété, mais il y a aussi des groupes qui se portent très bien, comme Benighted, Gorod... Ce sont des groupes qui ont leur personnalité bien à eux, c'est juste énorme. Mais il y a aussi plein de petites formations qui arrivent et qui sont capables de rivaliser avec les grosses machines américaines.

Ne serait-ce que chez la Klonosphère...

F : Oui, c'est vraiment une belle écurie ; sans se vanter, il y a un beau panel de groupes divers et variés. Le metal en France se porte bien.

Albums et groupes vous ayant marqués ?

M : Cephalic Carnage, c'est un groupe qui me transcende depuis des années.

F : J'ai découvert sur le tard Beyond Creation, qui a été une immense baffe, je regrette de l'avoir découvert si tard. En terme de sorties récentes, il y a le nouveau Origin qui est énorme, on est aussi fan de Cattle Decapitation et The Black Dahlia Murder. Je suis aussi grand fan du dernier album de Every Time I Die, c'est leur septième et pour moi ils ont livré le meilleur de leur zik.

R : Pour moi, c'est Gorod, j'ai vraiment pris une baffe. J'ai découvert l'album Transcendance, puis A Perfect Absolution, vraiment énorme !

Votre avis sur le téléchargement illégal ?

F : On y a fait face avec la sortie du nouvel album. Alors qu'il sortait fin février, on recevait déjà un mois avant des messages sur les réseaux sociaux de gens qui l'avaient écouté. On s'est rendu compte qu'il était sur des plateformes de téléchargement, sur Youtube... Mais on n'est pas contre non plus, nous aussi on télécharge, le portefeuille ne peut pas tout suivre. Mais quand tu es vraiment fan d'un groupe, tu le soutiens, surtout les petits groupes qui se saignent pour sortir des albums.

M : C'est comme ça, c'est maintenant, et on fait comme on peut. Mais ceux qui aiment vraiment viendront aux concerts, et souvent ils acheteront CDs et T-shirt sur place, ils viendront boire un coup avec nous... Le seul moyen de combattre le téléchargement, c'est de se produire le plus possible en live, et d'apporter avec nous CDs, T-shirts. Peu importe, nous, on le fait pour la musique de toute manière. Et on le prend sereinement, ça fait un peu de pub et les gens écoutent ce qu'on fait.

Eh bien merci pour vos réponses, et à la prochaine !

Merci à vous.

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