L I V E R E P O R T

La salle n'est pas bien pleine, une fois de plus les organisateurs proposent un plateau des plus attractifs et les metalleux ne répondent pas présent. C'est dommage. Mass Hysteria devait être au Nikaïa le même soir, on imagine la catastrophe qui a été frôlée. L'entrée est à dix euros, c'est le prix d'un ciné, je me répète, mais pour voir trois groupes de qualité, c'est pas cher, trois euros le groupe ! Merci au soixante-dix personnes qui se sont déplacées.
 
Nereids commence vers 21 heures. Ils attaquent par un instrumental dont une grosse dose de claviers sort d'un PC que manipule Jérome, un des guitaristes. C'est un peu fâcheux car les samples claviers, sonnent assez plat, ça ne remplace pas un vrai clavier. En plus il n'y a pas de basse. Du coup, ça manque vraiment de relief, ce n'était (à mon avis) pas un bon choix. Pour le morceau suivant Julie, la chanteuse monte sur scène et invite tout le monde à se rapprocher de la scène. Elle précise qu'ils sont de Marseille mais qu'ils ne vont pas nous manger. Son accent fleuri, nous avait déjà donné leur origine. Avec le chant ça se passe déjà bien mieux, même si les samples claviers sont toujours très (trop) présents et que la basse est aux abonnés absents.

Il faudra attendre encore deux morceaux avant que Laura, bassiste apparaisse timidement sur le côté droit de la scène. Là, le son prend une autre dimension, son jeu plutôt sympa apporte le contraste qu'il manquait jusqu'à maintenant. Elle jouera sur les trois morceaux suivants avant de redisparaître le temps d'un morceau et de revenir pour les deux derniers. L'explication que nous aurons ensuite est qu'elle vient juste d'intégrer le groupe et ne pouvait encore pas assurer tous les morceaux. Gageons que ce soucis va rentrer dans l'ordre rapidement. Julie explique que le morceau Elevation a été écrit pour son grand père décédé. Elle relance la machine après ce moment mélancolique en nous gratifiant d'un : "Bon, on va pas non plus pleurer toute la soirée !". Elle a beaucoup d'humour. Entre les deux sets, nous discutons avec Bernie, le guitariste aux cheveux bleus et au look radical (je l'avais déjà vu au Vox lors du Guitar Universe Tour), il me donne une setlist et leur premier EP, on parle un peu musique et du manque de monde au concert. Il est super cool, il trouve que soixante-dix personnes c'est déjà pas mal, il est content d'être venu à Nice malgré tout. L'ambiance entre Nereids et Asylum Pyre a l'air aussi très bonne, ils plaisantent, s'encouragent et se chambrent pas mal.
 
Setlist de Nereids :
 
Ouverture
Lament Of The Reaper
Sail To Hades
The End Of Wizardry
Dark Sky
Elevation
Flying To The Sun
Artemis
Red Scales

Nous avions également discuté avec Johann avant le début du set de Nereids. Il est aussi très sympa, il avait lu la chronique d'Ostianne de leur dernier album, que nous avions publiée la veille. Ils sont venus avec un carton de ce dernier opus qui sort début décembre. Les pauvres, vu le monde ils ne vont pas en vendre des tonnes. Johann et son team s'activent sur scène. On note de suite le présence d'un clavier, et on remarque aussi l'arrivé de Chaos Heidi la nouvelle chanteuse qui, étant grande et jolie, attire forcément le regard. Ils démarrent leur set assez tard, et on voit de suite que ça va envoyé du lourd. Le son est un ton au dessus de celui de Nereids, ça joue pas dans la même division.

Chaos Heidi est très à l'aise au milieu de la scène, bien encadrée par Olivier, le bassiste, d'un côté et par Johann de l'autre. Je dois reconnaitre que le seul petit reproche que je faisais au dernier album était, par moment, le petit accent franchouillard de la nouvelle chanteuse, mais là en live, ça passe merveilleusement bien. Johann a aussi un micro, et il ponctue régulièrement le chant de Chaos Heidi, par des growls ou des chœurs masculins, marque de fabrique d'Asylum Pyre.

Chaos Heidi semble très complice avec ses musiciens, avec qui elle vient chahuter. J'aime beaucoup le morceau acoustique Fisherman's Day du dernier album, un vrai bijoux, que Johann et Chaos Heidi chantent en duo : magique ! Johann et Chaos Heidi sont bien mis en avant dans le groupe mais le rôle des autres musiciens est tout aussi important. Par exemple, Hervé, le second guitariste, assure de très bons solos, la basse est omniprésente, et les claviers de Tony apportent un vrai plus, surtout après les samples de Nereids. Derrière sa batterie, JP a aussi un excellent niveau, ce qui confère une bonne homogénéité au groupe.

Les nouveaux morceaux passent très bien en live, et Chaos Heidi est très à l'aise pour chanter les chansons du premier album. D'ailleurs ils terminent par un The Asylum Pyre génial, qui nous rappelle que ce premier album était, et reste, une vraie réussite. Nous discutons avec Johann et Olivier après leur set, ils nous expliquent qu'ils ne peuvent pas vivre de leur musique et qu'Olivier bosse dans un magasin de musique alors que Johann est ingénieur en robotique. C'est pas le cachet de ce soir qui va changer tout ça, mais ils ne s'en plaignent pas. Demain ils sont au Jas Rod, et ils ne sont pas couchés puisqu'ils passent la nuit du côté d'Avignon.

Setlist d'Asylum Pyre :
 
Will You Believe Me?
Dead In Copenhagen
The Frozen Will
These Trees
Fisherman's Day
Laughing With The Stars
Coral's Riff
Against The Sand
FiftyYears Later
Just Before The Silence
The Herd
The Asylum Pyre
 

Je ne connaissais que très peu Kerion, j'étais surtout venu au concert voir Johan et Asylum Pyre, donc je suis scotché par la qualité et la puissance dégagée par le groupe. En commençant par JB, son batteur, sur le visage duquel on peut lire la passion pour son instrument. Il se donne beaucoup de mal (grimaces, rictus, sueur), et son jeu est impressionnant.

Ensuite la paire de guitaristes: Remch et Sylvain, ils envoient la purée et Remch des solos magistraux.

A la monstrueuse basse 6 cordes, Steph n'est pas en reste. Il aura quelques soucis de câblerie pendant le concert, mais il assure aussi avec JB une section rythmique de ouf.

Et bien sûr Flora, au chant qui m'a semblé un peu en retrait et plus calme que ses musiciens déchaînés (peut être par ce que Chaos Heidi venait d'occuper pas mal la scène). On me glisse dans l'oreillette qu'elle vient d'être maman, évidemment ça peut aussi expliquer des choses, car ça ne doit pas être simple la vie de jeune mère combinée à celle de chanteuse dans un groupe metal.

Bref, leur set est carré et, même pour quelqu'un de néophyte, tout à fait jouissif. D'ailleurs la petite foule ne s'y trompe pas. Pour la première fois de la soirée, on pogotte devant la scène, et on a même un gars qui nous fait un joli slam porté par ses quatre potes. Génial !

Un des moments forts du concert reste celui où notre incroyable-talent-de-France-qui-chante-avec-une-voix-d'homme, je veut parler de Rachel, bien sûr, monte sur scène pour assurer des growls monstrueux sur le morceaux de leur dernier album, Fireblast. Enorme. Le foule apprécie le contraste des voix de nos deux chanteuses, qui visiblement s'éclatent aussi.

Ensuite un gars monte sur scène pour accompagner Flora au chant sur Time Of Fantasy. Le gars était jusqu'alors aux manettes du son. Renseignement pris (merci JB), c'est Willdric l'ingé son de Kerion depuis le début. Il avait fait des chœurs sur ce morceau dans l'album. Le souci est que, pendant ce morceau, le son du micro de Flora est très bas et, malgré ses signes, la personne en charge du son ne rétablira pas le mix, donc on ne l'entendra pas. Tout rentre dans l'ordre pour le morceau final, Warriors Call, qui clôt le concert. Oui mais voila, on n'est pas nombreux mais on fait du bruit, du coup, le groupe se concerte, rappelle Lady Rachel, et nous achève d'un nouveau Fireblast enflammé. Bis repetita e bella !

Il est déjà plus de minuit et demi et nous avons passé une belle soirée de metal symphonique. Ne vous y trompez pas, si certains groupes étaient locaux, ce sont néanmoins des formations de classe internationale et nous leur souhaitons à tous bonne chance pour leurs tournées respectives.
 
Setlist de Kerion :
 
Intro
Looking
Black Fate
Resurrection
Everlasting
Ghost Society
Dark Isle
Last Quest
Battle
Fireblast
Time Of Fantasy
Warriors Call
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Fireblast
 

Malgré la faible mobilisation, quelque peu énervante, ce fût une belle soirée avec une bonne ambiance. La salle de l'Althérax s'active et c'est bien, mais si personne ne vient, ça ne durera pas éternellement. Faudra pas pleurer ensuite ! Par contre le son était encore un peu brouillon et surtout trop fort à mon goût, et j'avais oublié mes fidèles bouchons, du coup j'ai pris cher. Dernier soucis : les lumières, quasi inexistantes, souvent des lampes noires, essentiellement placées derrière les musiciens, bref un cauchemar pour photographe amateur.

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