Mustasch + Black-Bone

Date

27 Novembre 2013

Lieu

Paris

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

La valeur n’attend pas le nombre des années, c’est bien connu, et le groupe qui ouvre cette soirée au Glazart en est la preuve. Je ne les connais pas, ils s’appellent Black-Bone et leur logo de 2 B adossés est plutôt sympa. J’ai pu discuter avec le grand chanteur, Steef, juste avant l’interview de Mustasch car nous nous sommes imposés avec David et Jejo de Mustasch dans la loge de Black-Bone et on a trouvé le pauvre Steef en train de finir de s’habiller. Il nous a gentiment cédé la place, et m’a vite fait expliqué que Black-Bone était un groupe hollandais, qui tournait avec Mustasch sur cette mini tournée et que dans leur pays, ils avaient ouvert pour Black Sabbath et quelques autres pointures. Le groupe est un trio assez classique avec un batteur, Jules, très puissant qui fera même un petit solo, un bassiste, Sven, au son imposant, arborant un tee-shirt de "We are Motörhead", devant et "And we play Rock’n’Roll" derrière. Steef, chanteur guitariste blond frisé survolté, complète le line-up. Ils ont une très bonne présence scénique, et assure un bon set de trente minutes environ, malgré quelques soucis de son. En effet un énorme souffle dans l’ampli Marshall de Steef s’est fait entendre, entre deux morceaux. Le guitariste, ne trouvant pas la source du problème décide de continuer malgré tout. "Ca c’est Rock ‘n’ Roll", nous crie-t-il. L’ingé son des deux groupes interviendra à quatre pattes, lampe torche entre les dents, pour régler le problème pendant que le groupe joue, très pro. Le tee-shirt du bassiste est assez à propos car ils jouent du heavy rock pêchu qui fait par moment penser à Motörhead. C’est assez inspiré et ils parviendront en peu de temps à se mettre le public dans la poche. Ils joueront l’entame d’un morceau de Black Sabbath, histoire de montrer que eux aussi (les mecs de Mustasch sont fans de Black Sabbath) ont des références malgré leur jeune âge.

blackbone-2013

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Setlist de Black-Bone :

Kings & Jezebelles
Words Gone Crazy
Back To Mayhem
Hollywood & Wine
Hammer Down


A la fin de leur set, leur matériel est évacué et je peux discuter le bout de gras avec Roger. La salle n’est pas très pleine, une petite centaine de personnes je dirais et Roger confirme que la mini-tournée s’est faite à l’arrache. Le dernier album est sorti de mixage le jeudi et nous a été envoyé le lundi, pour préparer nos interviews de ce mercredi soir. Si c’est pas du flux tendu ? Par contre, je lui apprends que Mustasch ne jouera du coup rien de l’album, ils n’ont tout simplement pas eu le temps d’en répéter les morceaux, ce que viennent de m’expliquer David et Jejo pendant notre entretien fort sympathique que vous pouvez lire ici. C’est dommage, d’autant que le tour s’appelle "Thank You for The Demon Tour", alors qu’il n’en est rien. Bon, on s’en contentera, mais on se demande la raison d’une telle précipitation. Roger me confirme aussi qu’il m’enverra les contacts de photographes pour les concerts où on est sec question photos (souvent ces derniers temps), et comme j’ai voyagé Easyjet, heu, pardon, léger, je n’ai pas pu prendre d’appareil ce soir, donc on testera ce concept pour ce concert-là. D’après lui, on est une grande famille et on doit s’entraider. Je ne peux qu’applaudir.

En parlant d’applaudir, voilà que la salle s’éteint et que nos Mustasch montent un par un sur scène. On remarque de suite que par rapport aux interviews, Ralf et Stam ont troqués leurs lunettes pour des lentilles. Le metalleux est coquet et j’ai entendu les autres interviewers dire qu’ils ne voulaient pas de photos « en lunettes ». On remarque aussi de suite que Stam est un géant et que comme la salle est assez basse, l’effet est encore accentué. Il malmène sa basse Sandberg élimée, aux doigts et avec un sacré jeu main gauche, des plus démonstratifs. Il aime son confort, et joue ... en chaussettes ! A la batterie Jejo, se strappe les doigts avec des sparadraps qu’il renouvelle sans arrêt. Il faut dire qu’il cogne sec le bougre et que Mustasch est une grosse machine à riffs, que lui et son pote bassiste viennent appuyer de très grosse manière. Il nous fera aussi un mini solo, assez court pour ne pas être chiant. Du côté des guitares, les instruments californiens Schecter sont à l’honneur puisque les deux guitaristes sont utilisateurs de la marque. Ils ne changeront qu’une fois de guitare, toujours pour des Schecter. L’ambiance dans la salle est de suite excellente. Il faut dire que Ralf sait s’y prendre. Il boit dans les bières des fans des premiers rangs, trouve la bière excellente. Il demande comment on dit ceci ou cela en Français et le répète super bien : "Vous êtes prêts ?" "Je vous aime !" Les Suédois sont doués pour les langues, y'a pas à dire. Il remerciera toujours en français. Le public répond présent, on sent qu’on a affaire à des spécialistes du groupe qui ne sont pas venus par hasard. Ralf descend dans la fosse et laisse ses potes jammer pendant que lui file au bar. Je le suis pour voir ce qu’il va faire, mais il va tout simplement au bar commander une boisson, en tenant son ticket. Certains fans en profite pour se faire prendre en photo. Il continue de jouer un peu pendant que le barman s’affaire et finit par s’enfiler un… pastis. Il retourne sur scène et nous explique que le pastis est vraiment excellent. D’ailleurs, plus tard dans la soirée, ils mélangeront un bout de Black Sabbath dans un de leur morceau et Ralph explique que cette musique est à l’origine de tout, avec … le pastis. Il a de l’humour. Si aucun morceau du dernier album n'est joué, c'est un peu dommage mais ça n’est pas bien gênant et Mustasch balance un set peuplé de morceaux ultra riffés et connus du public piochés dans ses six précédentes réalisations. Un des temps forts sera le morceau It’s Never Too Late ou encore Black City et sa batterie tribale. Ralf introduit chacun de musiciens qui viendra faire un mini solo sur le devant de la scène. David et Ralf montent plusieurs fois sur les retours et à chaque fois, ils frôlent le plafond et la cata. Jejo demande une pause pour retendre sa caisse claire, Ralf en profite pour boire encore des coups et se plaindre des batteurs qui ont toujours des problèmes, d’après lui. C’est bien sûr fait sur le ton de la plaisanterie. On peut entendre des violons samplés par moment, et globalement le son est très bon. Sur un des morceaux, l’intro est faite de démarrages en trombes de Harley, ça plait bien au public et aux musicos. Ils quittent une première fois la scène sur un I Will Always Love You de Whitney Houston qui s’apparente à une torture pour la petite foule que nous sommes. Heureusement, nous crions pour couvrir cette mauvaise blague et ils reviennent sur scène mettre fin à nos souffrances. Le dernier morceau est une tuerie, et quand ils arrêtent et prennent une photo souvenir du public, Ralf se fait porter par la foule, en superman, jusqu’au bar. On le retrouve là-bas, avec David à boire des canons, faire des photos et signer des trucs avec leurs fans. Super cools, ces mecs.

mustasch-2013

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Dommage pour les nouveaux morceaux, j’aurais bien aimé en entendre certains qui devraient péter en live. Pas de trace non plus au stand merchandising, l’album ne sortant que fin janvier. Ca sera pour la prochaine fois. Mustasch confirme sa très bonne réputation déjà démontrée lors des derniers Hellfest et MotocultorFest, dans cette très agréable salle du Glazart que je ne connaissais pas encore. Pour moi, la soirée se termine Porte de St Cloud, où je me mêle au public chicos du PSG, qui vient de gagner, et m’envoie un petit plateau d’huitres + Chablis, bien frais et bien agréable. Ben quoi, vous en avez pas marre des clichés, comme celui du metalleux qui ne mange que des kebabs ?

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Setlist de Mustasch :

Tritonus / Heresy
Mine
Destroyed by…
Down In Black
It’s Never Too Late
Falling Down
I Don’t Hate You
Deep In The Woods
Bring Me Everyone
Parasite
Speed Metal
Double Nature
Black City
I Hunt Alone

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PS : le concept a fonctionné et je remercie Marc Duvollet (www.byclown.com)
pour les photos.

 

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