Rammstein

Date

03-DEC-2009

Lieu

Zénith, Strasbourg

Chroniqueur

Didier/HellBlazer

L I V E R E P O R T

Quelle journée, mes aïeux, quelle journée ! Vous allez encore dire que j’ ai du bol, mais là vous aurez raison. Ecoutez ça. Devant me rendre a Stuttgart pour le boulot, et m’apercevant que Rammstein est en concert sur Strasbourg à la même période, je décide de tenter quelque chose. Grace à de très sympathiques contacts sur Strasbourg (Thierry et Fanny que je remercie encore vivement pour leur accueil grande classe), j’obtiens même une invitation (ça tombe vraiment bien car les prix flambent sur eBay, c’est vraiment un scandale). Je termine donc mon boulot à 14h, rejoins Strasbourg en moins de 2h et dépose mes affaires au petit hôtel que j’avais réservé. Je fais un tour au marché de noël du centre ville, très réputé (malheureusement il pleut des cordes), et je file sur le Zénith. Et là premier coup de chaud, le GPS de la bagnole de loc, me fait un sale tour et je me retrouve perdu au bout du monde. Avec l’ aide de Fanny par téléphone  (merci encore de m’avoir guidé), je retrouve enfin le Zénith, où je vais me garer direct au parking VIP (la classe). Je choppe mon invit, et en fait réalise que c’ est en fait un pass VIP, avec accès à un bar privé et sièges réservés (et très bien situés). Elle est pas belle la vie ? Je prends place, le Zénith est bondé (11000 personnes me disent mes hôtes).

A 20h pile, débarquent les hystériques de Combichrist. Le chanteur hurle, les 2 batteurs battent et le gars du clavier, martèle ses accords en secouant la tête à s’en démonter les cervicales. C’est très électro (trop pour moi) et ça manque cruellement de guitare tout ça, ma bonne dame. Mais ca pulse et ça passe pas mal pour une ouverture de Rammstein. Ils pêtent quasiment tout leur matos avant de partir.

Je serre la louche de mes 2 bienfaiteurs, et à 21h Rammstein attaque son show. Car c’est un sacré show je dois l’avouer, et je peux vous garantir que voir Rammstein en live est une expérience é-nor-me ! Franchement, même en m'attendant à une déflagration sonore et visuelle, j'ai été scotché par cette machine de guerre... hyper pro et bien rodée.
 
Le spectacle, tout d'abord, est à la hauteur des attentes. Les effets pyrotechniques, évidemment, sont nombreux, originaux, et très, très spectaculaires, adaptés à plusieurs supports, humains ou non. Le light show est somptueux, et régulièrement et intelligemment couplé à des effets de fumées très bien maîtrisés et beaucoup plus dynamiques que le sempiternel brouillard évanescent ! Les accessoires présents sur scène sont eux aussi très bien pensés, comme le tapis roulant sur lequel marche Flake en sur place tout en jouant ses claviers, ou encore les poupées de bébé truffées de laser qui tombent du ciel durant "Wiener Blut", le dingy sur lequel Flake vogue sur... la foule en délire, les costumes excellents, les ailes d'ange métalliques enflammées sur "Engel", la pompe à essence/lance-flammes sur "Benzin" (pour moi, le summum du concert), les électrodes géantes façon Boris Karlov, la colonne qui s'élève à 6m du sol avec Till dessus, qui jette des flammes sur Flake dans une baignoire plus bas, le backdrop gigantesque façon usine, les colonnes d'échelles de spot et encore de nombreuses choses excellentes, qui n'arrêtent jamais. Un véritable show. Même le départ est exceptionnel, sur un grand rideau noir percé coups de masses, leur silhouettes perçant avec derrière les projecteurs... pfff, dantesque !
 
Et puis il y ce son. Mamma mia, ce son... à mourir (d’ ailleurs les bouchons sont recommandés pour les sensibles des esgourdes). Même pour le plus frigide des fans, voir ces 6 gars en formation sur 2 niveaux, 1 guitariste de chaque coté, en train de délivrer "Feuer Frei" ou "Du hast" ou encore "Links 2 3 4" est une pure tuerie. Le son de basse vous pénètre au cœur des os, et puis il y a ce son de guitare, tranchant et net comme un scalpel, qui vous colle au mur, surpuissant et jubilatoire à mort. Monstrueux.
 
Après les derniers accords, je fonce récupéré un t-shirt pour mon pote Patrick, fan de Rammstein, mais qui s’est pété la jambe méchamment il y a quelques semaines. Ca lui ferra une (maigre) consolation. Je profite du carré VIP, en sirotant quelques bières. De toutes façons c’est complètement bloqué sur le parking, et il pleut des cordes. Des gens avec qui je discute, me disent qu’ il y avait des billets en vente à l’entrée et que les prix étaient redevenus normaux,  comme quoi le crime ne paie pas et les gens ne devraient pas acheter des tickets sur eBay à des prix de dingue. Retour hôtel sans encombre, et dodo. Demain matin j’attrape un avion pour le sud.

Vive les voyages d’affaires.