Sonisphere Festival - Jour 1

Date

8 Juillet 2011

Lieu

Amnéville, France

Chroniqueur

Jojo

L I V E R E P O R T

 J'arrive donc au Sonisphere, le cœur plein d'espoirs et porté par les hautes sentences parfumées qui s'offrent à mon esprit... bref, donc j'arrive, et de loin les premières notes de Rise to Remain se font entendre. Après avoir validé mon ticket, je pénètre sur le site et me dirige donc vers la scène Saturn où jouent les jeunes de Rise to Remain, portés par Austin Dickinson, fils du célèbre Bruce Dickinson (pour les trois du fond qui ne suivent décidément pas, Bruce Dickinson est le chanteur des légendaires Iron Maiden). Evoluant dans un metalcore « à la mode » (comprenez ici une alternance chant clair/scream sur des riffs purement metalcore et des solos en mode "branlage de manche" et tapping), le groupe parvient à séduire le public qui lui fait face, et c'est sous les acclamations que Rise to Remain quitte la scène, vraiment fier d'avoir ouvert pour un tel festival (notons que le groupe n'a à son actif qu'un EP, et même si un album va bientôt voir le jour, il semblerait qu'avoir Papa dans la haute industrie musicale aide pour trouver les bons plans...). Quoiqu'il en soit, bravo les jeunes, c'était pas mal du tout !

 

Rise To Remain - Sonisphere 2011 

 

Place ensuite aux frenchies de Bukowski, sur la scène opposée, Appolo ! Avec son stoner Motörheadisé, Bukowski n'a guère de mal à conquérir le public, qui se met à headbanguer encore et encore. Le groupe semble ceci dit avoir du mal à réaliser ce qui lui arrive, sur une si grande scène et devant tant de monde. De grands sourires se dressent cependant sur leurs visages (normal en même temps !) et on se dit qu'avec des groupes de la trempe de Bukowski, le paysage musical français est loin d'être mort !

 

Bukowski - Sonisphere 2011 

 

Puis vient le tour du supergroupe Symfonia. Soyons clairs, quand je dis « supergroupe », ce n'est pas un avis personnel, c'est le nom que l'on donne aux groupes composés de membres ultra-connus du milieu (un peu comme Hail of Bullets dans le death metal, par exemple). Concrètement, Symfonia est formé d'anciens membres d'Angra, Stratovarius, Evergrey, Sonata Arctica, Helloween et Gamma Ray... pas besoin d'un dessin, vous aurez compris que nous n'avons pas affaire à un groupe d'amateurs. Vêtus d'habits hauts en couleurs et et de capes, le groupe s'en donne à cœur joie, joue son power metal aux airs symphonique devant des metalleux qui, cette fois, ne seront pas vraiment emballés, et n'entrent pas dans le délire costumé des finlandais. Dommage, car le talent est bel et bien là. Quoiqu'il en soit, place au quatrième groupe de ce Sonisphere qui, jusque-là, aura été relativement intéressant sur le plan musical.

Le groupe qui suit est un groupe très à la mode en ce moment, Bring Me the Horizon. Hélas réputé pour ses mauvaises prestations scéniques (!), j'étais assez perplexe avant que « BMTH » ne fasse son entrée sur scène, fort de son « metalcore à paillettes » (vous savez, toujours cette alternance chant clair/scream avec en plus du clavier et des textes qui volent assez bas...enfin bref, passons). Et pourtant, je dois avouer que BMTH a été une très agréable surprise. Sykes, habituellement critiqué pour ses performances vocales médiocres en live voire inexistantes, a été relativement bon, et a su entraîner le public comme il se doit. Plusieurs pits un peu partout, un gros wall of death, rien à redire sur la prestation des anglais.

 

Bring Me The Horizon - Sonisphere 2011

 

Le groupe suivant, dans un tout autre genre, m'a également agréablement surpris. Je connaissais peu les suédois d'Evergrey, et leur musique était beaucoup plus énergique qu'en studio, et également moins sombre. Efficace, puissant, entraînant, le groupe a vraiment fait bonne impression, les fans de la première heure étaient aux anges. Bonne trouvaille de la part du Sonisphere !

 

Evergrey - Sonisphere 2011

 

Place maintenant à ce que j'ai appelé le « Big 5 » du vendredi, à commencer par Mastodon !

Les américains de Mastodon sont aujourd'hui très connus, leurs albums étant tous aussi bons les uns que les autres, leur dernier bébé Crack the Skye étant une véritable perle. Je ne vous cacherai pas que c'est pour l'instant mon groupe préféré, mais je tenterai de garder mon objectivité, qui en plus s'impose ici. Car je me demandais comment le groupe pouvait enchaîner des morceaux d'albums différents, sachant que Mastodon a l'habitude de changer de style à chaque nouvel effort sorti.
Whatever. Mastodon ouvre le bal avec Iron Tusk, et c'est tout de suite l'avalanche de notes, la surpuissance de ce groupe brille de mille feux. Au fur et à mesure, quelque chose me chagrine cependant : le groupe est froid ! Pas ou (très) peu de communication avec le public, cela me gêne énormément. Certains trouvent ça classe, pas moi. Je veux dire, où est l'intérêt de voir un groupe en live s'il ne fait que jouer un liste de ses meilleurs morceaux, sans interaction, sans communication avec un public pourtant nombreux ?
Cela dit, au niveau musical Mastodon est purement irréprochable. Oblivion, Crystal Skull, Iron Tusk, tous les titres phares y passent pour une heure d'orgasmes musicaux.

 

Mastodon - Sonisphere 2011

 

Je m'en vais donc un peu avant la fin pour aller me placer le mieux possible pour les prochains frenchies, qui sont attendus de pied ferme : Gojira. Jouer derrière Mastodon n'est franchement pas évident, Mario et ses compères le savent bien. Pourtant, avant même leur arrivée, tout le monde, et je dis bien tout le monde, a scandé leur nom ; Gojira était jusque-là le groupe le plus attendu, clairement. Et croyez-moi, 20.000 metalleux qui scandent le nom d'un groupe, ça fait chaud au cœur. C'est donc un Gojira très heureux qui a joué, et un bordel monstre dans le public. Des pits de partout, pas une seconde de répit. Les landais n'avaient qu'une heure, ils en ont profité à fond, Backbone, Flying Whales, Vacuity, Remembrance, Oroborus... tous les hits y sont passés. Une prestation incroyable d'humanité, et de l'aveu même de Joe un gros engouement pour le groupe : « ça fait presque un an qu'on a pas joué en France et franchement ça fait super plaisir d'avoir un tel accueil, MERCI BEAUCOUP ! ». Et là on a vu la différence avec Mastodon : Gojira interagit avec son public et (se) fait plaisir. Joe harangue le public et demande un gros carnage dans une fosse déjà mouvementée : « On dirait que vous vous réservez pour la tête d'affiche, c'est quoi ce bordel ?? ». Au final un groupe tout sourire, super content, efficace, violent...Gojira a mis le feu aux poudres, et s'est même permis un rappel ! Allez, on continue ?

 

Gojira - Sonisphere 2011

 

C'est dans un tout autre état d'esprit qu'était le groupe suivant, qui n'est autre que le légendaire groupe de metal progressif Dream Theater. Les quatre progueux arrivent sur scène, le nouveau batteur derrière les fûts - en remplacement de Mike Portnoy- et tout de suite c'est le déluge de notes. Tous sont bien en place, et ce malgré les problèmes de son qui surviendront à trois reprises.
Je ne suis pas un grand amateur de metal progressif, et pourtant je dois avouer que sur scène le genre -ou en tout cas le groupe ici présent- prend une toute autre dimension. Il est impressionnant et à la fois émerveillant de voir à quel point Rudess et Petrucci, respectivement pianiste et guitariste, s'entendent à merveille sur le plan musical. Les phases en duo piano/guitare sont à tomber, et sans être forcément hyper techniques, force est de constater qu'ils sont tous très bien sentis et bien composés. Malgré un James LaBrie (chant) qui va vite fatiguer, le groupe sort donc sous les applaudissements. Respect.

 

Dream Theater - Sonisphere 2011

 

Airbourne entame alors son set. Groupe critiqué par beaucoup pour être une copie conforme -en moins bon- de AC/DC, Airbourne avait donc là aussi pour défi de jouer juste derrière Dream Theater. Le bilan est... mitigé. Si les australiens ont réussi à séduire le public durant une bonne vingtaine de public, avec en plus un show d'escalade de la part de Joel O'Keeffe qui a grimpé toute la scène (soit 18m) pour jouer un solo... en hauteur !
Malheureusement n'est pas AC/DC qui veut, et les gars d'Airbourne avaient beau être aussi dynamiques que possibles, leur set s'est révélé trop long, bien trop long. Ajoutons à cela un son loin d'être au top qui rendait le tout un peu brouillon. Dommage, car sur scène il y avait de l'envie, beaucoup d'envie !

 

Airbourne - Sonisphere 2011

 

Quoiqu'il en soit, place à la tête de la soirée, Slipknot !
Beaucoup de questions volaient ici et là depuis le décès de Paul Gray, bassiste de Slipknot, en 2010. Qu'était devenu Slipknot ? Le groupe était-il toujours aussi motivé depuis la perte de son membre fondateur ? Réponse ce vendredi 8 Juillet à 23h.
Avant même leur arrivée, le groupe a fait jouer ses moyens pyrotechniques. Des gros « S » (représentant le S de Slipknot) enflammés sur toute la scène, un pour chaque membre, et un plus gros au milieu. Sur la scène, on peut également voir une veste rouge, celle de Paul Gray. Plus qu'un effet de scène, un véritable symbole.
Puis, masqués et tout de rouge vêtus, les membres de Slipknot arrivent sur la scène, sous une grosse ovation. Le show commence avec (sic), et tout de suite Slipknot se montre excellent ! Alors que je m'attendais à un Corey Taylor un peu usé, j'ai pris une vraie claque ! Le chanteur est au top, il maîtrise aussi bien ses parties vocales que son public. Plus qu'un concert, Slipknot est un véritable spectacle. Et vas-y que le percussionniste frappe des bidons avec un gong pour en faire sortir des flammes, et vas-y que Joey Jordisson -qui a tout de même un peu perdu de sa superbe- nous éxécute un solo sur son habituelle plaque tournante... une claque musicale aussi bien que visuelle ! Slipknot a en quelque sorte changé de registre : ce concert n'est pas un concentré de violence, c'est un show festif ! Corey communie littéralement avec le public avec lequel il s'amuse pendant une heure et demie, avec toutes les bombes que sont Heretic Anthem, Psychosocial, Wait and Bleed, People=Shit... pour finir sur un Jumpdafuckup du plus bel effet, où les 30.000 personnes du public se sont assis sous les ordres du leader de Slipknot, avant de se lever d'un bond !

 

Slipknot - Sonisphere 2011

 

Slipknot, une vraie claque !

 

Slipknot - Sonisphere 2011

Slipknot - Sonisphere 2011

 

Un premier jour réussi pour ce Sonisphere Festival qui posait ses pieds pour la première fois en France ! Rien à redire, les premiers groupes ont posé les bases d'une bonne journée, et les cadors qui les ont suivi ont allumé la mèche !
La question se pose alors : une fois ces dix groupes passées et les claques musicales digérées, comment se passerait le lendemain ? Le « BIG 4 » a t'il finalement tenu ses promesses ? Réponse en page suivante !


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