Artiste/Groupe:

Course Of Fate

CD:

Mindweaver

Date de sortie:

Mai 2020

Label:

ROAR! Records

Style:

Metal Hard-Rock Progressif

Chroniqueur:

dominique

Note:

14/20

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17 ans après sa création officielle, et trois ans après la sortie d’un EP (Cognizance), Course of Fate a enfin sorti un premier LP. Avec huit titres et à peu près 45 minutes d’écoute, Mindweaver est bien né, même s’il n’est (heureusement) pas exempt de reproche. Le groupe norvégien récite un bon metal oscillant entre des mélodies heavy à l’ancienne (celui des années 80) et une approche plus progressive, plus moderne. Rien de très nouveau sous le soleil, mais la qualité globale de cette sortie nous oblige à le prendre au sérieux. Les musiciens sont bons, la production excellente et les compositions intéressantes. Cela affiche une belle harmonie d’ensemble pour un groupe composé de 6 membres. Tout juste pourra-t-on regretter le petit manque de visibilité d’un bassiste (Daniel Nygaard) soumis à l’omniprésence d’un bon batteur (Per-Mortem Bergseth).

Sur les huit titres, les deux titres d’ouverture de face* sont courts ; There Is Someone Watching est lent et mélancolique avec la voix chaude de Eivind Gunnesen en première ligne. Le second, The Walls Are Closing In, est une balade à la guitare sèche où encore une fois la voix de Eivind amène beaucoup de sensibilité. L’album se construit comme un bon vieux vinyl, avec une *face A et une face B composées chacune de 4 titres : une courte intro, une balade mélancolique et deux titres plus enlevés. Un équilibre qui apporte et pénalise à la fois ; cette construction apporte de la cohésion, mais cela pénalise également un peu la surprise, puisque l’on a un peu l’impression de savoir à l’avance ce qui va suivre.

 

La vraie mise en route de l’album se fait avec la première partie de The Faceless Men. Une ouverture que je qualifierais de joyeuse. Oui, aussi étrange que cela puisse paraître l’atmosphère musicale de ce premier vrai titre a quelque chose de radicalement positif. Les envolées des guitaristes (Marcus Lorentzen et Kenneth Henriksen) ont un côté lumineux mais aussi une patine un brin old-style. La double pédale de la batterie de Per-Morten Bergseth en support permet de maintenir un côté grandiloquent, presque symphonique, à ce titre intéressant. En toute fin d'album, la partie 2 de ce même morceau présentera elle un côté plus sombre. Les loops électros de Carl Marius Saugstad prendront une importance plus marquée, offrant un côté mélodieux à l’ensemble. Si les ruptures rythmiques de cette seconde partie n’apporteront selon moi pas grand-chose, le jeu sur la voix sera lui intéressant. Finalement, comme au « bon vieux temps », les parties de solos de guitare langoureuse et clavier électro ou classique seront bénéfiques. Des trucs un peu hors d’âge et marrants qui permetront au titre de finir sur la thématique mélodique de la partie 1. Une bonne fin et une boucle terminée. Endgame sonne plus prog. Les claviers assez joueurs sont intéressants et les mélodies bien travaillées. Un titre très équilibré et cohérent malgré d’assez grosses variations de tonalité et de rythme. Peut-être le sommet de l’album avec sa teinte vaguement Europe. Si Utopia me dérange, ce n’est pas parce que le titre est mauvais, non c’est simplement que je n’aime son refrain. Le reste, plus prog, est intéressant, avec une partie rythmique irréprochable et une bonne balance guitare/clavier pour les mélodies. Mais bon reste le refrain…

Wolves qui suit le court The Walls Are Closing In est un autre bon titre avec un pied en prog et un pied en hard rock. J’aime beaucoup sa construction et également le fait qu’il se retient aussi facilement qu’une comptine. Le titre a un rythme plus enlevé et permet aux musiciens de s’exprimer assez librement. Mélodieux, il aborde avec beaucoup de facilité différents axes musicaux. L’autre sommet de l’album. Ce qui me fait dire que le talent de Course of Fate s’exprime mieux avec les titres plus enlevés et plus heavy-prog. La preuve c’est la ballade finale, Drifting Away. Encore une fois, le titre n’est pas mauvais et permet à Eivind de mettre en évidence ses qualités vocales. Mais bon, je n’ai jamais été un grand fan du slow langoureux (pour les jeunes qui nous lisent, le slow c’est un truc suave, lent et collant qui ne se fait presque plus, mais permettait de rouler des galoches dans un autre millénaire…) et je ne crois pas que ce titre me fera changer d'avis sur le tard.

Bref, dans l’ensemble, on se sent bien dans ce Mindweaver. C’est un disque très facile d’accès, simple à écouter et réécouter. Les musiciens et le chanteur ont, pour un premier album, trouvé un bel équilibre. Je l’ai dit juste au-dessus, je trouve qu’ils expriment mieux leur homogénéité sur des rythmiques plus soutenues ; mais les titres plus calmes ne sont peut-être simplement pas trop à mon goût. Bref un disque que les amateurs de Evergrey ou Dream Theater sauront apprécier, tout comme les anciens un peu nostalgiques du hard des années 80.

 

Tracklist de Mindweaver :

01. There is Someone Watching
02. The Faceless Men Pt. I
03. Endgame
04. Utopia
05. The Walls Are Closing In
06. Wolves
07. Drifting Away
08. The Faceless Men Pt. II

 

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