Artiste/Groupe:

Detoxed

CD:

Modern Slavery

Date de sortie:

Octobre 2016

Label:

Send The Wood / Season Of Mist

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

14/20

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Eh bien les amis, la scène montpelliéraine est pleine de surprise ! Après nous avoir sorti un Hypno5e de derrière les fagots qui a fait, à mon sens, le meilleur album de 2016, me voilà face à Detoxed. Ce groupe n’est pas tombé de la dernière pluie puisque Loïc Tézénas, guitariste, faisait partie de excellent groupe de Death progressif Kalisia… Comme quoi à Montpellier, on sait recevoir…


L’album débute par Shape Shifter, titre dont il se dégage de suite un sentiment d’urgence. La montée en puissance nous emmène vers le style Detoxed. Leur thrash est d’une efficacité indéniable, on ne perd pas le sens de l’orientation car ce n’est pas d’une grande originalité mais dès qu’il s’agit de faire une démonstration de puissance, il est clair que le groupe en impose.

The Treshold me fait immédiatement penser au Machine Head époque Burn My Eyes et en particulier au titre A Nation On Fire. L’ambiance y est pesante, la basse de Benoit Salaville y est pour beaucoup. Quant à David Fantoni (guitare et chant), il se transforme le temps d’un morceau en clone de Rob Flynn. Une mention particulière au chanteur qui navigue entre le hurleur de Machine Head et celui de Fear Factory, Burton C. Bell. Sa prestation sans compromis transcende les compositions du groupe, surtout lorsqu’à l’occasion, un petit growl vient mettre un bon gros coup de bambou derrière les oreilles.


La force du groupe est sa faculté à naviguer entre les styles. Il est clair que la base est thrash, les riffs vont vite, la double pédale bien présente et la voix d’une agressivité sans faille. Mais le groupe a aussi bien digéré d’autres mouvements musicaux qui peuvent faire leur apparition au cours des dix titres de cette galette. Il passe sans souci d’une mosh part sous amphétamine à deux notes styles néo-metal en passant par du metalcore sans concession. Le groupe est à l’aise dans tous ces styles et incorpore dans chaque composition ces variantes qui donnent des teintes différentes aux compositions.

Le seul bémol que je trouve chez Detoxed, c’est leur côté tout à fond qui, sur l’ensemble d’un album, peut lasser un peu. Ce n’est pas faute d’essayer de varier les plaisirs comme par exemple sur Fear of Terror qui amène son lot de variations mais on reste sur des structures de morceau qui globalement se ressemblent. Du coup, il est délicat de trouver un titre fort, le genre de « hit » que l’on attend tout au long d’un concert et qui, lorsqu’il arrive, nous rend doux dingue…

Mais dans l’ensemble Modern Slavery est un bon album qui possède de véritables qualités à l’image de The Butcher ou encore Grey City. Deux titres qui possèdent une énergie incroyable portée par Camille Lecup qui maltraite son kit de batterie avec une nette préférence pour s’acharner sur sa double pédale : une prestation assez remarquable.

Pour conclure, si vous cherchez une véritable originalité, il est clair que Detoxed ne vous surprendra pas. Par contre si vous aimez l’efficacité à l’état brut, Modern Salvery est pour vous. C’est comme quand on se met un album des 90’s, comme ceux de Pantera, Machine Head, ou encore Anthrax : on sait où l'on va mais au final, c’est tellement bon !
Il va quand même falloir que je refasse un tour à Montpellier, un de ces quatre…


Tracklist de Modern Slavery :

01. Shape Shifter
02. The Threshold
03. Unveiled Insanity
04. Human Drift
05. Fear Of Terror
06. State Of Mind
07. The Butchers
08. Destroyed Lands
09. Grey City
10. Anosmic Bat