Artiste/Groupe:

Holler

CD:

Reborn

Date de sortie:

Janvier 2024

Label:

Scarlet Records

Style:

Hard FM

Chroniqueur:

KABET

Note:

15.5/20

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Je me frotte les mains rien qu’à imaginer le son proposé par cette galette d’Holler, qui n’est rien d’autre que le premier projet de Terence Holler, membre fondateur du groupe de metal progressif Eldritch dont j’invite le lecteur à lire l’excellente dernière chronique du groupe rédigée par Blaster Of Muppets qui manie le verbe comme personne et qui nous gratifie d’une chronique sur la nouvelle version du groupe post Holler qui est un nectar de lecture (chronique d’Innervoid d’Eldritch). Le chanteur du haut de ses 55 printemps n’a, comme on dit par chez nous, plus rien à prouver à la planète metal compte tenue de sa carrière prolifique, mais juste se faire plaisir en proposant cet opus pour le moins surprenant, on va y revenir tout de suite. Bien sûr qu’on s’attend à du Eldritch, que le timbre de voix de Terence est tellement particulier qu’il va être très difficile de ne pas faire référence à son précédent combo, qu’après 30 ans à écouter Eldritch leur musique est ancrée dans les têtes de tous fans de metal progressif, et bien il sera pourtant nécessaire de faire table rase pour vraiment apprécier le virage pris par Holler. C’est en s’entourant de Denis Chimenti à la guitare et de son frère Matteo aux claviers, de Leonardo Peruzzi à la basse et Alex Gasperini à la batterie que Terence Holler propose ce premier chapitre avec son groupe.
L’album surprend d’entrée car le groupe propose un hard FM assez loin de ce qu’on pourrait imaginer avec une très grosse présence des claviers et des refrains accrocheurs typique du style avec les titres Do You Believe et I Don’t Want voir Within Me. La mayonnaise monte un peu avec Music Is The One qui bourrine un peu plus avec un tempo un peu plus catchy, mais pour l’apprécier il faut occulter l’horrible intro electro pop dance bien dispensable et irritable pour des oreilles biberonnées au rock et au metal.

Le disque est assez agréable pour les amateurs de hard FM et passe tout seul jusqu’à Falling Appart qui balance un truc electro pop avec des chœurs horribles, des claviers dégoulinant d’eighties limite funk disco, bref une ratade complète à oublier très très vite. C’est à se demander où les gars avaient la tête. Cette parenthèse bien horrible refermée, le groupe se rachète avec Wrong Words plus dans l’esprit progressif, un morceau qu’il faut avouer j’ai vraiment accroché, le titre phare de l’album à n’en pas douter. Le solo est plus marqué et plus précis, la voix de Terence prend tout son essor, et ça fait du bien après Falling Appart, l’honneur est sauf et il permet de maintenir l’auditeur en haleine pour continuer l’exploration de cet opus. C’est bien simple Holler déroule dans le style globalement sans trop de fausses notes, on retrouve les obligatoires (et dispensables) ballades avec Yulia et Don’t Walk Away, cette dernière étant plus maitrisée et moins mièvre que Yulia, et les titres plus ou moins electro pop progressif avec Invisible Man qui lorgne du côté de Queen par exemple avec son intro de batterie et ses claviers très en avant pour un titre qui fonctionne pas mal. Il ne faut pourtant pas perdre le fil chers lecteurs et poursuivre l’écoute puisqu’Holler cache un truc vraiment sympa en toute fin d’album avec Within Me, titre très entrainant et efficace. Alors OK on retrouve les claviers bien présents, mais je ne vais pas revenir sur ce que je disais ci-dessus et là au moins c’est utilisé à bon escient, la rythmique de guitare en arrière-plan est entrainante, et en plus le groupe nous gratifie d’un solo assez cool. Le refrain est d’une efficacité redoutable, alors moi je dis ok, ce titre est carrément bon.
Pour un virage, C’est un 180 degré qu’a pris Terence Holler avec ce premier opus d’Holler qui nous balance du son FM là où on s’attendait à du metal progressif. Si les détracteurs du hard FM vont y aller à boulet rouge, il convient néanmoins avec le recul de convenir que la plupart des titres sont bien réalisés et même plutôt bons, voir très bons pour certains. Alors oui tout n’est pas au niveau, mais Terence Holler n’ayant plus rien à prouver pourquoi blâmer le groupe ? On entend tout de suite qu’il prend plaisir sur cette galette et nous prend tous à revers avec ce Reborn qui une fois terminé nous interroge : on le ré-écoute pour être sur ? Si c’est le cas le pari est gagné pour Holler.

Tracklisting de Reborn :

01. Do You Believe
02. I Don’t Want
03. Music Is The One
04. Into Me Forever
05. Those Eyes
06. Falling Apart
07. Wrong Words
08. Don’t Walk Away
09. Invisible Man
10. How Long
11. Without You
12. Within Me
13. Yulia

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