Artiste/Groupe:

Mötley Crüe

CD:

Girls, Girls, Girls

Date de sortie:

1987

Label:

Style:

Hard US

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Avec son quatrième album, Mötley Crüe affiche la couleur dès le titre : des filles, des filles, des filles ! Au moins, avec eux, on sait où on va.
Mötley étant un groupe qui, à l'époque, avait sacrément la cote, l'album a fait le carton plein dès sa sortie, entrant directement à la seconde place du billboard américain derrière celui de Whitney Houston (c'est pas en France que ça arriverait, ça !). Pourtant, malgré cet accueil enthousiaste et ce succès énorme, je trouve cet album un peu décevant par rapport aux deux précédents.

Ca démarre pourtant sur les chapeaux de roues avec Wild Side, un des meilleurs titres du Crüe, avec son riff décapant qui tourne en boucle et une batterie bien en avant là où il aurait dû y avoir un solo de guitare, ce qui permit à Tommy Lee de jouer les premiers rôles sur scène et de faire le singe dans sa cage tournante lors de la tournée qui suivit (et accessoirement de rester bloqué en l’air parfois, la tête en bas, comme un certain soir au Zénith de Paris). Tiens, les solos de guitare sur l’album, parlons-en. On le sait, ce n’est plus un scoop, Mick Mars n’est pas un as de la six cordes. Du coup, les Mötley ont décidé que les solos seraient réduits au minimum syndical. La guitare de Mick Mars est presque exclusivement en mode rythmique sur cet album.
Le morceau suivant, Girls, Girls, Girls, une ode au mode de vie des membres du groupe, où l'on parle de bécanes, de filles bien sûr et de strip clubs, est également un excellent titre. On sent déjà sur ces deux premières compos la volonté de Mötley Crüe de durcir le ton par rapport à l’ambiance un peu trop Glam de Theatre Of Pain. Vince Neil chante d’ailleurs de manière plus agressive ici. On pouvait aussi voir cette envie de s’éloigner de l’étiquette Glam avec le visuel de la pochette : bad boys et rock and roll attitude, cuirs et Harley Davidson.
C'est après ces deux premiers morceaux que l'intensité baisse... pour ne plus remonter, hélas, de mon point de vue. Pas seulement le mien a priori, puisque Nikki Sixx lui-même déclara que s’il n’y avait pas eu les deux premiers titres sur cet album, il aurait sans doute sonné la fin de leur carrière. Rien que ça.
On continue donc avec Dancing On Glass qui est dans le même esprit que les deux titres précédents, même si un peu moins percutant, mais avec quand même un refrain bien explosif. Pas de solo de guitare non plus ici mais un piano assez rock and roll sur la fin du morceau. Ca reste sympa. Au niveau du texte, on est toujours dans l’évocation des frasques des quatre hommes. On a ainsi, avec ces trois premiers titres, une bonne vue d'ensemble du mode de vie complètement débridé des membres de Mötley Crüe...
Bad Boy Boogie, à l’influence blues rock prononcée, aurait pu être un bon titre mais ici, le refrain est assez plat. Le morceau Nona par contre, avec une seule phrase répétée en boucle pendant une minute trente, est complètement anecdotique. Ce titre a été écrit par Nikki Sixx en hommage à sa grand-mère décédée. La version instrumentale, plus longue et avec de la guitare électrique en plus, présente en bonus sur la réédition de l’album, est plus sympa. 

Ce qui correspond à la seconde face du disque est d’un niveau inférieur. Five Years Dead, au refrain répété x fois, n’est pas un titre catastrophique mais nettement moins intéressant que les morceaux présents sur l’autre face. All In The Name Of…, à l’ambiance rock and roll, est un peu trop répétitive aussi et Sumthin’ For Nuthin’ ne présente pas un grand intérêt à mes yeux (je devrais dire à mes oreilles). Toutefois, sur ces deux titres, Mick Mars a eu droit de poser un solo digne de ce nom. Enfin, la reprise du Jailhouse Rock d'Elvis Presley en live ne me plaît pas du tout car elle n’en finit pas (deux minutes de trop !). Ca sent le remplissage de fin d’album.
Reste la grosse ballade, You're All I Need, qui fit scandale à cause de ses paroles et de la vidéo allant avec (elle évoque un meurtre passionnel, sympa pour une ballade !). Mais un album du Crüe sans scandale serait-il un album du Crüe ? Tout comme Home Sweet Home sur l'album précédent, cette ballade avec démarrage au piano (joué par Tommy Lee) a connu un beau succès, Bon Jovi (qui s’y connaît en matière de ballade) la qualifiant même de "meilleure ballade jamais composée par Mötley". Même si je lui préfère quand même Home Sweet Home, ce sera l'un des temps forts à retenir de ce disque.

La réédition de l’album a exhumé un titre de l’époque resté inédit, Rodeo, qui est bien meilleur que la plupart des morceaux du disque d’origine. Il fut éjecté du montage final car les membres du groupe voulaient des titres plus rock et Rodeo est une power ballade. Dommage, cela aurait remonté la cote de ce disque…

L'année 1987 se termine pour le Crüe dans la confusion la plus totale. Le 23 décembre, Nikki Sixx, victime d'une overdose, est déclaré mort alors qu'il est en route vers l'hôpital. Après deux minutes d’arrêt cardiaque et respiratoire, un médecin (fan de Mötley Crüe, précise-t-on) arrive à le réanimer en lui injectant des piqûres d'adrénaline. Cette aventure où il est passé vraiment très près de la fin l'inspirera pour ses futurs travaux, notamment le morceau Kickstart My Heart sur l’album suivant et conclura son Heroïn Diaries qui le conduira à son projet Sixx:AM.
Girls, Girls, Girls reste, pour moi, le plus faible des cinq premiers disques du groupe, malgré la présence de deux morceaux qui figurent parmi les meilleurs de Mötley Crüe. Trop inégal, trop de titres moyens. Heureusement, le groupe saura se rattraper deux ans plus tard avec l’excellent Dr Feelgood.


Tracklist de Girls, Girls, Girls :

01. Wild Side
02. Girls, Girls, Girls
03. Dancing On Glass
04. Bad Boy Boogie
05. Nona
06. Five Years Dead
07. All In The Name Of…
08. Sumthin’ For Nuthin’
09. You're All I Need
10. Jailhouse Rock (live)

bonus tracks de la réédition :

11.Wild Side (instrumental)
12. Rodeo
13. Nona (instrumental)
14. Girls, Girls, Girls (rough version)
15. All In The Name Of… (live)