Artiste/Groupe:

Mustasch

CD:

Testosterone

Date de sortie:

Septembre 2015

Label:

GAIN Music

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

16/20

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Une fois de plus, les Suédois de Mustasch surprennent tout le monde, en proposant un album sensible et chargé d'émotion, alors qu'avec ce nom de groupe et ce titre, Testosterone, on aurait pu penser avoir affaire à du super bourrin body buildé et macho. Le fait est que c'est une très bonne suite logique à l'album Thank You For The Demon (2014), et certainement que le producteur Richard Löfgren, déjà aux manettes du précédent, y est pour quelque chose. Mais attention tout n'est pas à l'identique puisque même si le line-up n'a pas changé (Mats Stam Johansson à la basse, Ralf Gyllenhammar au chant, David Johannesson à la guitare, Jejo Perkovic à la batterie), l'organisation du travail au sein de l'équipe a un peu évolué. On a pu ainsi lire que Ralf s'est concentré sur le chant, les mélodies vocales, les paroles, les chœurs et que c'est David, le guitariste lead, qui s'est surtout chargé des compositions. Ralf n'a apparemment pas joué de guitare sur l'album.

Le résultat est convaincant. Sur les dix morceaux qui composent cet album, on ne trouve quasiment que du bon. Seul bémol pour moi, le morceau Under The Radar. Voilà pour les points négatifs.

L'album alterne morceaux mid-tempo, et morceaux plus vifs, rendant l'écoute particulièrement agréable. Le groupe aime surprendre et prendre des risques, preuve en est ce démarrage de l'album avec un morceau surprenant et touchant, Yara's Song. Gros arrangements (cloches, violons), la voix de Ralf est géniale, il transmet une tonne d'émotions sur un sujet qui le touche particulièrement, la maltraitance d'enfants. Ah oui, autant vous prévenir de suite, si vous portez un intérêt aux paroles et aux thèmes abordés, Ralf est un écorché vif, qui a eu une enfance (très) difficile et qui l'exprime au travers de nombreux morceaux (tous, même). Tout est très noir dans ses paroles. Même quand il trouve l'amour (Someone), c'est pour conclure qu'il lui faudra mourir avant l'être aimé. Ambiance !

Mais bon, revenons Breaking Up With Disaster, le second morceau, car c'est un très bon moment, bien plus heavy, avec un riff monstrueux, et même une double pédale qui appuie la rythmique. Comme sur l'album précédent, Mustasch propose souvent un break dans ses morceaux, mais il n'est pas utilisé pour un solo de guitare. Ne cherchez pas, vous n'en trouverez pas vraiment dans cet album non plus. Inutile disait David dans l'interview que j'avais réalisée au Glazart en novembre 2013. Comme je l'expliquais à l'instant, après le morceau rapide, on repart sur un morceau magnifique, sur fond d'arpèges de guitare, The Rider. Toujours sombrissime, mais superbe. Là encore, le chant de Ralf est bluffant. On se croirait dans un western : cloches, chœurs de femmes, harmonica. Chapeau ! (de cowboy alors). Mais pas le temps de s'endormir, c'est l'heure d'un peu de speed avec Down To Earth, bien plus heavy. Le refrain est très accrocheur, repris à la fois par la guitare en lead, et la voix. Toujours plus heavy, limite lourdingue, c'est The Hunter, entre Danko Jones et James Hetfield sur le couplet, avec pas mal de chœurs et un bon refrain accrocheur. Plus calme, presque psychédélique, voilà Dreamers, que je trouve très agréable, planant, style bad trip LSD, en tout cas sur la première partie car le morceau accélère dans un deuxième temps, pour devenir à la surprise générale, un morceau très influencé par ... Amorphis (grosse orchestration, thème superbe à la guitare lead, final... ) ! Décidément, Mustasch aime surprendre son petit monde !

Be Like A Man, qui sert de premier single me fait penser à du Muse survitaminé. C'est bien fait, certains crieront au (mini) scandale car on y trouve un petit break électro (je vous l'ai dit, ils aiment surprendre), pas mal de claviers (à la Muse), refrain accrocheur, chant énervé de Ralf. J'aime beaucoup, et je vous propose le clip, histoire de vous faire une petite idée.


Someone dont je parlais au début de ma chro, est une ballade musclée (le break est carrément musclé pour le coup), et après les nombreuses écoutes, je pense que c'est un de mes morceaux préférés. Enfin, le morceau qui termine l'album est aussi celui qui lui donne son nom, c'est un morceau bien pêchu (le plus pêchu de l'album je dirais), avec une superbe basse et une bonne rythmique à double pédale. Je l'adore, il monte en puissance avec des harmonies vocales super bien foutues. Ah tiens ! Ils me font mentir car sur ce morceau, il y a bien un solo de guitare. Pas mal en plus. Comme quoi : ne jamais dire jamais.

Eh ben ouais les gars, je crois bien qu'il va falloir se faire à l'idée de scander "Mustasch",  "Mustasch",  "Mustasch", lors de leur prochains passages dans nos contrées. Ces gars-là le méritent. Ils prennent des risques, sortent des sentiers battus, et ça marche, album après album. Ils peuvent laisser exploser leur joie, comme sur la pochette.

Mustasch, c'est vraiment au poil ! (facile celle-là :-))


 
Tracklist de Testosterone :

01. Yara's Song
02. Breaking Up With Disaster
03. The Rider
04. Down To Earth
05. The Hunter
06. Dreamers
07. Be Like A Man
08. Someone
09. Under The Radar
10. Testosterone