Paradise Lost

Artiste/Groupe

Paradise Lost

CD

Faith Divides Us - Death Unites Us

Date de sortie

Septembre 2009

Style

Metal Gothique

Chroniqueurs

FlorentC, hellblazer

Note FlorentC

17/20

Note Hellblazer

17/20

Site Officiel

Myspace

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C H R O N I Q U E FlorentC

Les maîtres du metal gothique sont de retour! Eh oui après un excellent In Requiem qui a mis tout le monde d'accord, Paradise Lost revient d'Halifax avec Faith Divides Us - Death Unites Us dans leurs cartons.

Les Anglais continuent ce qu'ils avaient commencés avec In Requiem, à savoir un certain retour aux sources, mais cette fois ci en bien plus marqué et flagrant! L'album se veut très sombre, à l'atmosphère bien noire et musiqualement réellement heavy! Pour arriver à celà ils ont confiés la production au maître du genre Jens Bogren ( Opeth et Katatonia entre autres...). Le résultat est là: un son très brut, très "rentre dedans" ultra efficace!

Il m'a fallu une bonne dose d'écoutes pour apprécier cet opus à sa juste valeur. La première écoute n'a pas été des plus positives. Manque d'accroche, une musique très lourde avec des guitares accordées très bas et une batterie imposante, mais au détriment de la mélodie. Puis au fur et à mesure des écoutes le sourire revient et le plaisir est bel et bien là! Ici le brutal tutoie l'intimiste!

La voix de Nick Holmes n'a jamais été aussi prenante. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi agressif. Ecoutez Frailty pour vous en convaincre. (Ce titre au couplet bien thrash et au début guiatre/batterie ultra speedé est monstrueux!). Il prend même des intonnations à la James Hetfield. ( Last Regret). Au rayon des excellents titres on trouve un As Horizons End très puissant, au refrain dantesque, avec une batterie qui claque sévère et un solo de guitare sur la fin absolument magnifique de feeling, un pur régal; Frailty précédemment cité et surtout Faith Divides Us - Death Unites Us, véritable pierre angulaire de l'album. Pour moi le meilleur titre de Paradise Lost à ce jour, une perle de matal gothique, sombre, émouvant, prenant aux tripes et qui colle la chair de poule! ( le groupe a tourné un clip pour cette chanson, allez le regarder...)

Enfin bref, Paradise Lost continue à étonner et reste au firmament du metal dont il a été le précurseur, le metal gothique.

N.B: L'edition limitée de l'album est un achat obligatoire!!! Vous aurez le droit à un superbe digibook dans un fourreau classieux, taille dvd, avec en prime une chanson bonus ( très influencée Metallica je trouve) et un deuxième cd avec Faith Divides Us - Death Unites Us et Last Regret enregistrées avec l'orchestre philarmonique de Prague. Le résultat est simplement MAGNIFIQUE et d'une incroyable intensité! Rarement j'ai entendu pareille réussite... Si l'album entier avait été enregistré avec l'orchestre je n'ose imaginer le résultat! Maintenant peut-être qu'un jour ils réaliseront cette prouesse, j'en rêve déjà!

C H R O N I Q U E Hellblazer

Avant de décrypter cette 12ème œuvre des 5 d’Halifax, un bref rappel des faits s’impose :

Depuis 2 albums, PL a opéré un virage net, quittant les hits en puissance de l’excellent "Symbol of Life" pour s'orienter invariablement vers les ténèbres de ses débuts. Certes avec un son bien plus moderne, certes bien plus alambiqué que ses premiers braillements gutturaux, certes plus épique et noble, mais néanmoins dark/doom. Personnellement, j’estime que le summum de leur carrière a été "One Second", véritables Fleurs du Mal du métal, effroyablement bien équilibré entre beauté, puissance et mélancolie, domaines dans lesquels les anglais ont toujours sublimement brillé. "Draconian Times" et "Icon" étaient eux aussi de purs chefs d'oeuvres. Quant à "Symbol of Life", orchestré par un très inspiré Rhys Fulber (Front Line Assembly), il alignait 11 brûlots novateurs, limite indus-technoïdes, allant comme un gant à un PL frais et puissant, rénové et inspiré comme jamais.

Avec le sobrement intitulé "Paradise Lost", et dans sa plus logique continuité, "In Requiem", les anglais ont trouvé une nouvelle voie, une sorte de retour aux sources, grande mode de la fin des années 2000 (les exemples ne manquent pas : Megadeth, Maiden, Metallica (etc), qui ravivent la flamme d'un passé flamboyant et fondateur). Certains y verront une panne d’inspiration, d’autres un bouclage la boucle… Personnellement ça me gonfle, ces retours aux sources. Je considère qu'un groupe doit évoluer, et non se répéter.

Le Paradis Perdu, au risque d'en faire hurler beaucoup (et pourtant je suis un de leurs plus grands fans, les ayant vu sur plusieurs tournées, parfois 2 fois sur la même) serait-il bien heureux d'avoir trouvé depuis 2005 (l’album éponyme) une voie "toute cuite" après une évolution modèle, logique et fulgurante, du doom/death des débuts jusqu'au sublime et mécompris "Host", qui, se brisant sur le récif des méventes, les a conduit à se fourvoyer (désorienter) dans le médiocre "Believe in Nothing", avant de repartir fièrement avec "Symbol of Life" ?

Alors j’avais peur. Peur de trouver une 3ème mouture doomisante dans la lignée de ses 2 prédécesseurs, sans réelle profondeur, malgré d’honnêtes tentatives de retrouver une identité forte.

Suspense… roulement de tambour…

OUF ! Puis-je enfin m’écrier, soulagé et heureux à l’écoute de ce "Faith Divides Us - Death Unites Us", qui poursuit certes la voie sombre entamée voilà 2 opus, mais qui cette fois va jusqu’au bout de sa démarche et enfonce vraiment le clou. Alors bien sûr ce n’est pas le PL que j’aurais aimé retrouver ("Draconian…" ou "Symbol…", au choix),  mais là on fait vraiment face à une évolution franche, marquée, inspirée et surtout, surtout, surtout… une musique à la mesure d’un groupe majeur !

Le 1er titre, "As Horizons End", en est la meilleure illustration, et si ma tâche n’était pas de le chroniquer, je dirais qu’il se passe de tout commentaire ! Il suffit de se laisser submerger par son imposante majesté, son coté cathédrale, pour retrouver la banane ! Il nous renvoie directement à un "Enchantment" dantesque, en version spacio-ténébreuse im-pres-sio-nante... la grosse claque ! On remarque immédiatement, bien entendu, que l’orientation prise lorgne sans s’en cacher une seconde vers le doom/death genre Opeth (sans le plagier non plus, attention, on reste à 100% dans l’univers PL), et c’est d’ailleurs Jens Bogren qui a produit la galette. Là au moins c’est franc du collier ! Bon, que les allergiques à ces styles (comme moi) se rassurent, on ne replonge pas dans "Lost Paradise" ni "Gothic", mais on flirte quand même avec le malin… avec panache.

Et de là tout s’enchaîne. Homogène et direct, élaboré et inspiré, (très) sombre et puissant, ponctué de chœurs religieux (juste ce qu’il faut) l’album déroule la maestria fraîchement retrouvée d’une paire Holmes/Mackintosh au meilleur de sa forme.

Mis à part le 1er titre, "Frailty" et "Faith Divides Us - Death Unites Us" constituent à la première écoute les sommets accrocheurs de l’album, mais dès le second passage, les autres ressortent aussi et s’affirment individuellement. L’ensemble reste vraiment ténébreux, je le souligne, car cela m’a frappé… Les guitares sont tranchantes et rauques, parfois râpeuses, on a même du blast-beat au menu, et l’ensemble renvoie très souvent à "Icon", tant au niveau des sonorités qu’au niveau de la construction des titres, d’une moyenne de 4.30mn.

La production est énorme, au service du coté sombre de la force, les vocaux de Nick Holmes vraiment prenants, oscillant entre légèrement gutturaux et clairs. La section rythmique s’en donne à cœur joie, et l’adoption sur cet opus de guitares 7 cordes par Mackintosh et Aedy se fait bien sentir.

En conclusion, Paradise Lost réalise-là selon moi l’album qu’il aurait pu sortir après "Symbol of Life" en évitant de passer par les cases relativement dispensables "PL" & "In Requiem", nettement moins inspirés que ce subtil et élégant démon majeur qu’est "Faith Divides Us - Death Unites Us", peaufiné jusqu’au logo et à la pochette.

4 mots me viennent à l’esprit : puissant, homogène, inspiré, sombre.